Certains des Taliban libérés avant les pourparlers de paix inter-afghans sont revenus sur le champ de bataille, a déploré le négociateur du gouvernement afghan, mardi. Néanmoins, les négociations avec les insurgés se poursuivent, un point qu'Abdullah Abdullah a qualifié de "positif".
Certains des ex-prisonniers talibans libérés en préalable aux pourparlers de paix inter-afghans ont déjà repris les armes, a indiqué, mardi 22 septembre, le responsable du processus de paix du côté du gouvernement,Abdullah Abdullah.
"Je sais que certains d'entre eux sont revenus sur le champ de bataille, ce qui est une violation de leurs engagements", a déclaré Abdullah Abdullah lors d'une conférence en ligne organisée par le centre de réflexion américain Council on Foreign Relations. Il a souligné que la majorité des anciens détenus n'avait pas repris les armes, "mais certains l'ont fait".
Les négociations entre le gouvernement afghan et les insurgés se poursuivent néanmoins au niveau des groupes de contact, et les deux délégations ont commencé à faire connaissance. "Compte tenu du contexte, je considère que c'est positif."
Pression pour un cessez-le-feu
Alors que le niveau de violence ne baisse pas, le négociateur afghan a appelé les États-Unis, qui ont négocié un accord séparé avec les Taliban pour les convaincre d'ouvrir le dialogue avec le gouvernement afghan, et le Pakistan, que Kaboul accuse régulièrement d'abriter et de financer les insurgés, à faire pression pour un cessez-le-feu.
"Le niveau de violence est très élevé, à un degré qui n'est pas acceptable pour la population et je réitère mon appel aux Taliban et à tous les partenaires qui ont une influence sur les Taliban, à faire pression sur ce point", a-t-il dit.
Abdullah Abdullah a précisé qu'il se rendrait au Pakistan "dans quelques jours", pour la première fois depuis 2008.
Retrait militaire américain
Le niveau de violence a également été évoqué lors d'une audition au Congrès de l'émissaire américain pour l'Afghanistan, Zalmay Khalilzad, et du responsable de l'Asie au Pentagone, David Helvey, qui ont été soumis à un feu de questions sur les concessions faites aux Taliban pour permettre un retrait militaire américain cher au président Donald Trump.
David Helvey a confirmé l'objectif de 4 500 soldats américains en Afghanistan "d'ici la fin novembre", éludant les questions des élus sur d'éventuelles pressions de Donald Trump pour parvenir à ce chiffre avant le scrutin présidentiel du 3 novembre.
"Des retraits ultérieurs seront déterminés en fonction de la situation sur le terrain et du respect par les Taliban de leurs engagements", a précisé Zalmay Khalilzad, soulignant qu'aucune décision n'a encore été prise à ce sujet.
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