Italie:brescia : Ibrahima Niane E....
Jeudi 27 Octobre, 2016
Popular News
More in faits-divers
« les morts ne sont pas morts », cette assertion de Birago Diop est
d’autant plus vrai qu’il ne se passe pas un jour sans que l’ombre de Ndongo Lo
ne plane parmi nous. En effet Ndongo Lo, ce jeune artiste fauché par la mort à
la fleur de l’âge est un de ceux qui auront du mal à tomber dans les tiroirs de
l’oubli du fait de la dimension de l’héritage qu’ils ont laissé derrière eux .
L’enfant de Pikine a quitté ce bas monde la tête haute car marquant son temps
et celui d’après à l’encre indélébile . A revisiter ses chansons l’on est tenté
de se poser la question de savoir comment en un rien de temps , un jeune de
moins de 30 ans a –t-il pu réaliser de telles œuvres . Toutes ses chansons sont
pleines d’enseignements.
Ndongo Lo, car c’est de lui qu’il s’agit, est resté un très court
instant avec nous, seulement trente ans dont vingt cinq de galère et de lutte
pour la survie. Donc l’artiste n’a disposé que de cinq ans pour remplir sa
mission du point de vue artistique. Cinq ans relativement courts pour qui ne
dispose pas de suffisamment d’arguments ou pour celui qui tergiverse sur les
thèmes, les priorités de son temps.
Cinq ans en fait ont suffi au natif de Pikine pour monter à tout le monde que le vrai artiste c’est celui qui innove, qui s’inspire de toutes les situations, avec lui on a appris que ce n’est pas suffisant d’avoir une belle voix mais il était aussi essentiel de la coupler à une inspiration, une intelligence sans faille. Donc l’artiste avait le rare don de disposer de fond et de forme dans ses œuvres ; car nul ne doute de la beauté de sa voix ni de l’extrême rareté de ses thèmes. Porte étendard de la banlieue ,il revendiquait haut et fort sa provenance de la banlieue ,Pikine , ville qui l’a vu naître et grandir et qui lui était tellement chère qu’il disait « loumou goudi goudi loumou leundeum leundeum Pikine laay fanaan ».il fait ainsi partie des premiers qui ont entamé l’œuvre de dédiabolisation de la banlieue ;faire comprendre à qui veut savoir que l’on peut venir du plus profond de la banlieue sans moyen et finir à la plus haute marche du podium et ceci seul le travail peut nous le concéder .
Ndongo Lo Niang est venu apporter la rupture à une certaine tradition ,
bafouer l’ordre qui semblait préétabli constituant la source à laquelle
viennent se désaltérer pas mal d’artistes actuels car ce que l’on note quand on
prête attention à ce qui est entrain de se passer cinq après sa disparition que
tous font du « Ndongo lo « ;si ce ne sont pas ses paroles , c’est sa voix sinon
c’est tout simplement son look vestimentaire qui était propre à lui. Ainsi il
avait raison quand il affirmait lors d’une soirée « maan maay gouy gou daargui
khaleyi thi maan lagni dianguè yeeg ».
De nos jours le thème de la mère occupe une place centrale dans la chanson
c’est grâce à Ndongo , actuellement presque tous les artistes nous gratifier
d’une chanson dédié à leur maman .et en vérité ils sont de prés ou de loin été
influencé par le fils de Mbagnick Niang qui, dès l’entame de sa carrière de sa
carrière rendit hommage à sa mère et dans sa production posthume dans « seuy »
qui est un chef-d’œuvre il rend un dernier hommage à sa mère « sama yaay dafdon
yanou maat wouti keur baay mbagnick niang. Sama diabar djithi keurgui royaal
sama yaay …. »sans compter le tube « beugnaa kou beug yayaam ».
Ndongo lo aura tracé le chemin qui est long et parsemé d’embuches mais comme il
le soutient "deukou banekh boo guiss yoonwi dafay tiss boko gnemè banekhou
boko gnemewoul doo deem baay banekhou boko gnemewoul doo deem baay banekhou
».il fait partie de ceux qui ont eu le courage de déblayer un terrain aussi
cahoteux et si actuellement beaucoup de jeunes ont la latitude de s’affirmer
sur la scène musicale ,ils le doivent en partie au disciple de serigne fallou
qui affirmait sans cesse serigne fallou gnoun sougnouy mbiir dou diekh ndakh
yaaw saay mbir dou diekh tè aam sang dou diekhlè diaam baa dou diekhlè daraa
»il a raison car il s’en est allé certes mais son nom sera gravé jamais dans
les anales de l’histoire.ce garçon avait un don indéniable car on se rend
compte qu’il lui arrivé de créer séance tenante une chanson (conférez-vous au
titre « mounoumalla bayi »)et ceci me donne l’occasion de rendre hommage aussi
à l’équipe de musiciens qui se trouvaient derrière lui car suivre avec le
rythme un artiste aussi talentueux qu’imprévisible n’était pas chose aisée . il
avait vraiment un don pour la chanson de par sa voix et de par ses thèmes ,il
l’a reconnu et l’a dit dans son morceau « lima done »il disait qu’il est devenu
ce qu’il grâce à DIEU et l’autre est ce qu’il est car DIEU en a décidé ainsi «
limadoon dou yaaw dou maan yallala »
Ndongo ,tu es certes parti mais tu es à jamais présent parmi nous car le vrai
artiste ne meurt jamais dans la mesure où à chaque fois que l’on revisite son
œuvre c’est comme une renaissance pour lui ; et toi même ne le disais tu pas
dans ton tube intitulé fallou « ndanaan bou dewè dieuf dieu dou null ndakh
netaligaa » . les générations contemporaines et celles d’après gagneraient à
faire de ton œuvre et de ta vie un cahier de route pour affronter la longue
marche que constitue la vie.
Ndongo tu allé certes comme un météore mais comme disait julie burchill « les
larmes sont parfois une réponse à la mort. Quand une vie a été vécue vraiment
honnêtement ,vraiment avec succès ,ou simplement vraiment ,la meilleure réponse
à la ponctuation finale de la mort est le sourire ».Ce qui est à retenir en dernière
analyse, sera une assertion de lui-même « ndanan buu danno jefja du nul ndax
netaliga » donc tout artiste ou mieux toute personne ou qu’il puisse être doit
jouer pleinement sa partition pour que, ultérieurement, quand il ne sera plus
de ce monde, qu’on puisse revisiter ses œuvres avec fierté.
Le cas précis de Ndongo nous pousse à donner raison à Jean Cocteau qui affirmait « le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants » l’artiste sera à jamais dans nos cœurs.
MALICK SAKHO (BERGAMO, ITALIE)
Jeudi 27 Octobre, 2016
Dimanche 19 Juin, 2016
Mardi 07 Juin, 2016
Dimanche 05 Juin, 2016
Pseudo *
Mon commentaire *