Pourquoi les sénégalaises aiment trop mettre de faux cheveux

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  • Article ajouté le : 08 Samedi, 2013 à 19h36
  • Author: adama diallo

Pourquoi les sénégalaises aiment trop mettre de faux cheveux



« Il m’a été particulièrement étrange de constater que lors du concours Miss Sénégal 2013, les candidates représentant respectivement Dakar, Saint louis, Louga, Thiés,  Kaolack, Tambacounda, avaient TOUTES, je dis bien TOUTES de faux cheveux. Une manière implicite de nous faire comprendre que la beauté Sénégalaise s’apprécie essentiellement à partir des critères de beauté européens ? Je n’en sais rien. En tout cas le fait est qu’aujourd’hui, 98 % des femmes « Sénégalaises » qu’on rencontre ont de faux cheveux (greffe, perruque, postiche, tissage etc.). En clair, on assiste à notre époque, à la mort programmée et assistée du cheveu crépu. En 2009, le documentaire « Good Hair » de l’acteur-réalisateur américain Chris Rock s’était fait l’écho de ce drame somatique en montrant des femmes noires prêtes à s’endetter pour se faire poser des extensions.

Dernièrement encore, une amie sur facebook écrivait sur son mur la phrase suivante : » les femmes Sénégalaises sont les plus belles « . Avec un brin d’ironie, je lui ai gentiment fait la réponse suivante : « Les femmes Sénégalaises sont les plus belles avec les cheveux des blanches, la bonne blague ». Je me permets au passage de relever que si c’étaient des femmes blanches qui proclamaient haut et fort que « les blanches sont les plus belles », cela risquerait d’être mal interprété car certains auraient tôt fait d’y voir l’affirmation aux arrières-gouts racistes de la « supériorité blanche », mais quand ce sont des noires qui se revendiquent une suprématie esthétique (qui reste à vérifier) en s’auto-proclamant les plus belles de la terre, ça ne pose aucun problème, m’enfin bref…

En tout cas, il n’aura échappé à personne que la beauté Sénégalaise que les spots publicitaires vantent et vendent, obéissent plus aux canaux occidentaux en ceci qu’ils promeuvent la peau claire et les cheveux longs. A l’aune de tels critères, combien de femmes peuvent-elles franchement être éligibles au titre de « belle femme » ? Certainement pas la majorité car la nature ne les a pas doté d’une structure capillaire semblable à celles des femmes européennes, arabes ou asiatiques. Dès lors, et comme le dit si bien Juliette Sméralda dans son livre « Peau noire, cheveux crépus : l’histoire d’une aliénation », les femmes noires n’ont d’autre choix que celui de l’emprunt et de l’imitation de traits socioculturels non adaptés à leurs spécificités raciales et culturelles, mais qui les aident cependant à ne pas être exclues de « la marche du monde ».
Sans nier le fait qu’elle est effectivement très agréable à regarder, la vérité demeure qu’une femme comme Audrey Pulvar qui a des cheveux naturellement longs, est une exception au sein de la communauté noire en ceci que sa chevelure n’est nullement représentative de la femme noire que vous et moi voyons et côtoyons tous les jours. La longueur et la texture de ses cheveux sont assurément un héritage atavique d’une ascendance métissée. Il en va de même pour Karine Lemarchand, noire certes, mais métissée.

Quant aux stars du show biz comme TIT ou Viviane ndour, certains semblent ignorer qu’elles n’ont pas une chevelure naturelle puisqu’elles portent des lace wig, cette sorte de perruque qui se délaye discrètement dans l’arborescence capillaire. Beaucoup de femmes envient les pseudos « cheveux de rêve » de ces vedettes cathodiques, alors qu’il ne s’agit que des faux. En gros, vous vous complexées et vous voulez ressembler à un modèle qui en réalité n’existe pas. On comprend dès lors mieux pourquoi l’essayiste Samuel JOHNSON disait : « L’absurdité du comportement émane du désir d’imiter ceux à qui l’ont ne peut ressembler ».

Nous vivons dans un monde où la femme est beaucoup jugée sur son physique, et le cheveu fait partie d’une ressource très importante du capital esthétique, tout comme les traits de visage. C’est ce qui explique que toutes aimeraient avoir une apparence potable, quitte à recourir à des artifices. Je dois ainsi admettre que beaucoup de femmes noires ne ressembleraient à rien sans ces cheveux de cadavres indiens qu’elles trimbalent sur leur crâne. Je veux par là dire que nombreuses sont les femmes noires qui de justesse, n’échappent à la laideur que grâce à leurs brésiliennes. Car si vous leur enlever leurs perruques, tissages, rajouts et autres, vous verrez que chez beaucoup, le peu de cheveux naturels qu’elles ont, ne commence qu’au milieu de la tête.

Comme pour celles qui s’éclaircissent la peau avec des produits décapants, celles qui transportent de faux cheveux sur leur tête, le font dans le but de plaire, plaire à ces hommes qui ont presque tous jeter leur dévolu sur ce qui répond aux critères de la beauté européenne.
Pour votre gouverne, l’alopécie désigne la chute des cheveux. »


En collaboration avec La Chronique Epicée
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