Dans la commune de Djibidione, département de Bignona, trois villages marqués par les conséquences de la crise casamançaise – Djiral, Kaboungoutte et Niallé – bénéficient désormais d’un accès facile à l’eau potable. Grâce au soutien de partenaires espagnols, notamment Cooperació Valencia, le Comité régional de solidarité des femmes pour la paix en Casamance (USOFORAL) a réalisé trois mini-forages dans ces localités.

Cette initiative s’inscrit pleinement dans la politique de l’État sénégalais visant à faciliter le retour des populations déplacées, dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance, à travers le projet « Kassumaye » (la paix en diola).

Une réponse au Plan Diomaye pour la Casamance

L’accès à l’eau potable, essentiel à la vie des populations, est au cœur de ce programme porté par USOFORAL. Selon les membres du conseil d’administration et du comité exécutif, cette action soutient les efforts de l’État pour encourager le retour massif des populations de Djibidione, dont beaucoup se sont réfugiées en Gambie voisine en raison de la crise.

Pendant des années, les habitants de Djiral, Kaboungoutte et Niallé ont souffert d’un accès limité à l’eau potable, dépendant de puits profonds, non sécurisés et souvent impropres à la consommation. Les femmes, en particulier, devaient parcourir de longues distances pour puiser de l’eau à plus de trente mètres de profondeur. Aujourd’hui, ces mini-forages mettent fin à ce calvaire. Cependant, le choix de ces trois villages parmi les 59 de la commune de Djibidione, où le besoin en eau potable est criant, n’a pas été simple, tant la problématique est généralisée.

Un soulagement pour les populations, surtout les femmes

Mame Ngom Faye, secrétaire générale du conseil d’administration d’USOFORAL, souligne l’importance de ces ouvrages pour répondre à la forte demande en eau. « Ces populations avaient un besoin urgent d’eau, et cela est désormais une réalité », a-t-elle déclaré. Elle ajoute que l’accès à l’eau, l’autosuffisance alimentaire et la construction d’infrastructures sociales de base sont essentiels pour consolider la paix et encourager le retour des déplacés. « Ces ouvrages s’inscrivent pleinement dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance », a-t-elle précisé, rappelant que USOFORAL est membre du comité régional de ce plan.

Mariétou Coly, présidente de la fédération des femmes de la commune de Djibidione, exprime sa satisfaction : « Beaucoup de villages manquent d’eau potable. Grâce à USOFORAL, nos femmes, qui souffraient pour s’approvisionner, sont désormais soulagées. » Elle souligne que ces mini-forages allégeront les tâches domestiques des femmes et leur permettront de se consacrer à des activités comme le maraîchage. De plus, l’accès à une eau saine réduira les maladies liées à la consommation d’eau insalubre. « Ces puits non sécurisés nous exposaient à de nombreuses maladies. Avec ces mini-forages, ces risques diminueront, et les potentialités des populations s’accroîtront », a-t-elle ajouté.

Le deuxième adjoint au maire de Djibidione, Souleymane Mbacké Badji, confirme que l’accès à l’eau potable reste un défi majeur pour la commune. « Notre budget ne permet pas de répondre pleinement aux besoins en eau. Les priorités vont aux hôpitaux et aux écoles. Dans de nombreux villages, les populations de retour trouvent des forages hors service ou des puits inutilisables. Ces mini-forages, avec leurs systèmes d’extension, évitent aux habitants de parcourir de longues distances ou de rester des jours sans eau », a-t-il expliqué, saluant l’intervention d’USOFORAL.

Une évaluation positive des ouvrages

Réceptionnés en présence des membres d’USOFORAL, de l’adjoint au maire et d’autres acteurs, les mini-forages ont été évalués par Edmond Adioye, ingénieur environnementaliste et chef de la division régionale de l’hydraulique et des puits et forages de Ziguinchor. Il a salué la qualité de ces réalisations, qu’il juge « parfaites à 98 % ». Selon lui, ces ouvrages renforcent l’accès à l’eau potable, un rêve pour tout le Sénégal, particulièrement dans les zones rurales. « L’approvisionnement des domiciles, des écoles et des lieux publics comme les mosquées ne devrait plus poser problème », a-t-il affirmé.

Cette initiative devrait encourager le retour des Sénégalais réfugiés en Gambie en raison de la crise, leur permettant de vivre pleinement leur « sénégalité » dans des villages désormais mieux équipés.