Dans un entretien accordé à L’Observateur, la Fédération sénégalaise de karaté a tenu à répondre aux accusations de Mor Thiam Seye, ancien membre du Do Rama Karaté Club et aujourd’hui entraîneur à la Planoise Karaté Academy de Besançon. Ce dernier avait dénoncé son exclusion, ainsi que celle de l’athlète Maïmouna Niang, des plans de la Fédération.

Par la voix de Fodé Ndao, directeur des équipes nationales, l’instance dirigeante affirme ne pas vouloir polémiquer, mais apporter des précisions par « devoir de vérité ».

« Mor Thiam Seye n’est pas exclu, mais il doit faire ses preuves »

Mor Thiam Seye, qui avait récemment coaché l’équipe nationale du Burkina Faso lors des derniers championnats d’Afrique à Abuja (25-27 juillet 2025), expliquait avoir dû se tourner vers un autre pays après avoir été, selon lui, ignoré par sa fédération.

La réponse du berger à la bergère : « Mor Thiam Seye est notre frère, il fait du bon travail. Mais il faut qu’il fasse ses preuves s’il veut réintégrer la tanière. C’est vrai qu’il a été vice-champion d’Afrique, mais il avait arrêté le karaté pendant longtemps. Il était en Italie, puis à Besançon. Ce n’est pas parce qu’on revient qu’on est automatiquement intégré. »

L'interlocuteur du quotidien du Groupe futurs médias souligne également que la Fédération dispose de nombreuses compétences au sein de la diaspora :

« Il y a des coaches comme Moundor Sène, El Hadji Guèye Ndour, Ablaye Diop, Magatte Seck ou encore Gabriel Sylla qui sont tous diplômés, champions, et actifs à l’international, mais qui ne revendiquent rien. Ils continuent à aider leur pays dans l’ombre. »

Le cas Maïmouna Niang : une non-sélection assumée

Mor Thiam Seye avait aussi dénoncé l’absence de Maïmouna Niang, médaillée de bronze à la Karate 1 Youth League de Guadalajara et championne d’Afrique en titre des -55 kg U21, de la dernière sélection nationale.

Sur ce point, Fodé Ndao précise : « Nous avons des critères de sélection. Maïmouna n’a jamais gagné en senior. Elle a fait troisième. Et puis, le karaté est une école de discipline. Lorsqu’on s’exprime sur les réseaux sociaux de manière inappropriée, il faut assumer. »

Il ajoute que le président de la fédération a promis d’examiner son cas, tout en rappelant :

« Elle n’a pas été exclue, mais simplement non sélectionnée. Ce n’est pas un cas particulier. Elle est traitée comme tous les autres athlètes. »

La Fédération insiste sur le fait que les choix sont uniquement sportifs : « L’équipe a performé à Abuja, et nous n’avons aucun regret sur nos choix. Un athlète non sélectionné doit se remettre au travail, pas se plaindre. »

« Respectons le travail des coaches »

Enfin, Fodé Ndao appelle au respect des techniciens en place : « Tous nos coaches sont diplômés et ont fait leurs preuves. Ibrahima Konaté, par exemple, est champion d’Afrique et détient le 3e degré, le plus haut diplôme d’État au Sénégal. Il mérite le respect. »

Ndao de conclure : « Qu’il [Seye] choisisse de coacher une autre équipe nationale, c’est son droit. Mais il n’a pas à dénigrer le travail de ceux qui sont là. L’équipe nationale lui reste ouverte s’il souhaite vraiment aider. Le karaté sénégalais, c’est sa famille. »