Magal de Touba : les Khassida, un pont entre foi et accessibilité
À l’occasion du Grand Magal de Touba, des milliers de fidèles convergent vers la ville sainte pour commémorer l’exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Au-delà des prières et des retrouvailles spirituelles, la vente des Khassida, poèmes emblématiques du fondateur du mouridisme, capte particulièrement l’attention.
Autour de la majestueuse Grande Mosquée de Touba, des stands de fortune et des tables modestes fleurissent. Ces étals proposent des recueils de Khassida de toutes tailles et éditions, écrits en arabe, souvent accompagnés de traductions en wolof ou en français. Ces poèmes, récités dans les daaras et les foyers mourides durant le Magal, incarnent l’âme de l’événement.
La profondeur spirituelle des Khassida
Les Khassida ne sont pas de simples textes religieux ; ils forment le socle de la spiritualité mouride. À travers ses vers, Cheikh Ahmadou Bamba exprime sa dévotion au Prophète Muhammad (PSL), sa résistance pacifique à l’oppression coloniale et sa vision d’un islam ancré dans le travail, la patience et la foi. Chaque poème porte une symbolique unique : certains invoquent la paix, d’autres le pardon ou la protection divine. Dans les daaras, ils servent d’outil pédagogique pour transmettre des valeurs morales et religieuses aux jeunes générations.
Les Khassida sont vendus à des prix abordables, souvent symboliques, permettant à tous, riches ou modestes, d’en acquérir. Un recueil simple coûte dès 500 FCFA, tandis que les éditions ornées ou complètes varient entre 2 000 et 5 000 FCFA. Certains vendeurs proposent des copies manuscrites ou calligraphiées, prisées par les amateurs de pièces uniques. Cette accessibilité garantit que chaque fidèle peut repartir avec un Khassida à méditer et partager.
Un acte de foi plus qu’un commerce
Acheter un Khassida pendant le Magal dépasse l’achat d’un livre : c’est un acte de foi, une manière d’honorer Cheikh Ahmadou Bamba et de perpétuer son enseignement. Les vendeurs, souvent motivés par la quête de baraka (bénédiction) plutôt que par le profit, soulignent l’aspect spirituel de leur activité.
La vente des Khassida autour de la Grande Mosquée est bien plus qu’un commerce : elle incarne la vitalité de la spiritualité mouride, la transmission du savoir et un engagement accessible à tous. En ce Magal, où des millions de fidèles vibrent aux louanges de Cheikh Ahmadou Bamba, les Khassida demeurent un pilier précieux de cette ferveur collective.
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