Le président burundais Evariste Ndayishimiye a accusé le Rwanda de soutenir les rebelles responsables de plusieurs attaques sur son sol, dont un raid meurtrier la semaine dernière. Le dirigeant est convaincu que ces « groupes armés ont reçu un abri, de la nourriture, des bureaux et de l’argent » du régime de Kagame.
Il dit avoir prévenu le Rwanda contre le « virus de la haine » qu’il répand en appuyant ces groupes rebelles.
« Il cultive le virus de la haine entre les peuples de ces deux pays »
« J’ai dit au Rwanda qu’il devait savoir que si il continue à aider quelqu’un qui tue des enfants, il cultive le virus de la haine entre les peuples de ces deux pays », a déclaré Evariste Ndayishimiye, vendredi dernier lors d’un évènement dans l’Est du pays, avant d’ajouter que l’avenir demeurait sombre pour le Rwanda.
Connu sous le vocable RED-Tabara, le principal groupe rebelle auteur des attaques au Burundi a une base dans la province du Sud-Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). Il a émergé en 2011 et compte entre 500 et 800 soldats.
Le groupe a effectivement revendiqué l’attaque de la semaine dernière contre un poste-frontière de la ville de Vugizo. Il dit avoir tué neuf militaires et un policier. Aucun civil n’est mort, assure RED-Tabara.
« Kigali n’a été « associé en aucune manière à un groupe armé burundais »
Le président burundais soutient tout le contraire. Pour Evariste Ndayishimiye, 12 enfants et trois femmes, dont deux enceintes, ont perdu la vie dans ces violences. Il a promis de combattre ces rebelles avec toute l’énergie nécessaire. Le Rwanda, accusé de soutenir ces groupes armés, a réagi le même jour via un communiqué du bureau du porte-parole du gouvernement.
Dans le document, Kigali assure qu'il n’a été « associé en aucune manière à un groupe armé burundais ». Il rappelle également que le Rwanda a déjà remis (à Bujumbura), par le biais du « Mécanisme conjoint de vérification élargi, des combattants burundais entrés illégalement » sur son sol.
En froid avec la RDC de Tshisekedi
« En 2020, le Rwanda a remis au Burundi près de 20 rebelles et leurs munitions après qu’ils aient été interceptés par les Forces de défense rwandaises dans le sud-ouest du Rwanda », a précisé le communiqué. Kigali répondait ainsi à Evariste Ndayishimiye qui disait avoir tenté en vain de le convaincre de lui livrer les rebelles afin qu’il puisse les traduire en justice.
Signalons que le Burundi n’est pas le seul pays qui accuse le régime Kagame de soutenir des groupes rebelles. En République Démocratique du Congo, le président Félix Tshisekedi a plusieurs fois pointé du doigt, l’homme fort de Kigali pour ses liens présumés avec le M23, un groupe armé actif dans le Nord-Kivu.
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Amsa
En Décembre, 2023 (15:00 PM)Participer à la Discussion