Cette photo est devenue le symbole des manifestations en Algérie

La photo d'une danseuse classique sur ses pointes prise lors d'une manifestation à Alger contre la candidature pour un 5e mandat du président Bouteflika est devenue le symbole du mouvement de contestation de la jeunesse algérienne. "Avec ma photographe (Rania G.), on avait décidé de faire une séance shooting dans les rues d'Alger pour marquer ce qui s'y passe.

Elle a eu lieu, après avoir manifesté lors de la marche du 1er mars. Vers la fin de la manifestation, on a décidé de capter l'instant. Je suis très surprise par le succès de la photo et par le buzz qu'elle a suscité sur la Toile", a témoigné la danseuse et mannequin Melissa Ziad. "C'est incroyable ce qui nous arrive. Avec ma photographe, on n'en revient pas d'avoir autant de retours positifs du monde entier.

Je reçois de très nombreux messages de la part d'internautes qui m'expriment leur reconnaissance. Pour beaucoup, cette image représente l'Algérie d'aujourd'hui et le vent de liberté qui souffle actuellement dans le pays", poursuit-elle, interrogée par le Huffington Post Maghreb. L'image, postée par la jeune femme le 4 mars dernier, a en effet fait le tour du monde et a été reprise par de nombreux médias.

Intitulée, "La Ballerine d'Alger, d'Algérie", elle a notamment été comparée au "Baiser de Times Square" ou au "Baiser de l'Hôtel de Ville" de Robert Doisneau par El Watan, un important quotidien algérien. Interviewée par France Info, Melissa Ziad voit également dans cette photo "une très belle occasion de montrer la danse dans ce pays. Plusieurs personnes m'ont dit qu'elles ne s'attendaient pas à ce qu'un ballet existe en Algérie.

On veut une Algérie libre et qui donne sa chance à tout le monde, surtout aux artistes, car ils sont mis à l'écart, surtout les danseurs." Pour rappel, à la suite d'importantes manifestations, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans depuis le 2 mars dernier, a finalement renoncé lundi à se présenter à un 5e mandat. Mais la contestation ne faiblit pas, Bouteflika ayant en même temps reporté la présidentielle prévue le 18 avril, prolongeant de fait son mandat actuel pour une durée indéterminée.