Violences pré électorales au Sénégal : Maître Abdoulaye TINE dénonce le manque de volonté politique de l’Etat du Sénégal et les délais d’enquête judiciaires inacceptables.

A l’approche du deuxième anniversaire du décès de Mamadou DIOP le 31 janvier 2012, de nombreux citoyens continuent à réclamer justice pour Mamadou DIOP et les autres victimes des violences policières pré électorales.

Maître Abdoulaye TINE, Avocat de la famille de Mamadou DIOP, estime que la lutte contre l’impunité reste encore un pari non tenu par le régime de Macky SALL.

C’est pourquoi, Maître TINE, appelle tous les citoyens, les partis et les associations à amplifier leur soutien aux victimes pour que la lumière soit faite sur l’implication de la hiérarchie policière et civile dans la répression sanglante des manifestations pacifiques pendant la campagne électorale de 2012.

Sur le volet civil, Maître TINE, rappelle que la décision annoncée tour à tour par le Président Macky SALL, Madame Aminata TOURE, Monsieur Sidi KABA, Ministres de la Justice d’indemniser la famille de Mamadou DIOP et les autres victimes, reste à ce jour dépourvue de toute effectivité.

Qu’à ce propos, la Commission d’indemnisation des victimes qui a été instituée, est composée uniquement d'un représentant du Ministère des forces armées, d'un représentant du Ministère de l'Intérieur et d'un représentant du Ministère de la Justice. Ni le collectif des victimes, ni les associations de soutien aux victimes n’ont été représentés.

Dès lors, les avocats du Collectif des victimes Maîtres Abdoulaye TINE et Assane Dioma N’DIAYE ne pouvaient que rejeter les propositions de ladite Commission puisqu’elles ne garantissaient pas une égalité de traitement pour toutes les victimes.

C’est pourquoi, Maître TINE interpelle le Président Macky SALL et demande la mise en place d’un véritable mécanisme d’indemnisation qui prendra en considération les demandes légitimes suivantes :

- une indemnisation intégrale du préjudice de toutes les victimes qu’elles soient survivantes ou décédées ;

- l’application d’une méthodologie d’indemnisation au cas par cas et non forfaitaire, la situation de chaque victime étant spécifique ;

- enfin le respect du principe de collégialité dans la composition de la Commission d’indemnisation par une représentation des associations d’aides aux victimes et du collectif des victimes.

Sur le volet pénal du dossier, il invite l’Etat du Sénégal à se mettre en conformité avec ses engagements internationaux pour que la vérité judicaire soit enfin découverte pour ces cas de violations graves des droits de l’homme et que les auteurs et complices de ces crimes et délits soient jugés et ceci quelque soit leur niveau de responsabilité.

Fait à Paris le 30 janvier 2013