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MACKY ET LE BRADAGE DU LITTORAL [ par IBRAHIMA FALL ]

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MACKY ET LE BRADAGE DU LITTORAL [ par IBRAHIMA FALL ]
L’Inspection générale des finances a levé le voile sur le scandale. Dans une lettre documentée que vous propose ci-dessous www.seneplus.com, la Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral expose le problème au chef de l’État et dégage des pistes de solutions. Ainsi informé, Macky Sall, qui a promis de mettre de l’ordre sur le littoral, est mis devant ses responsabilités.
 
À la faveur de la révélation par la presse des conclusions d’un rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) sur le sujet, l’occupation du littoral de la Corniche-Ouest fait l’actualité. De nombreuses hautes personnalités, principalement du régime de l’ancien Président Abdoulaye Wade, sont citées dans cette affaire qui fleure bon le scandale d’État. En toile de fond : la volonté d’un groupe de privilégiés de s’enrichir et de s’accaparer les terres en question. Au détriment des intérêts des populations et de l’État. Mais si le rapport de l’Igf a fait l’effet d’une bombe, elle ne fait que conforter la Plateforme pour l’environnement et la réappropriation du littoral (Perl), qui lutte pour la préservation de la façade maritime de Dakar.
 
Dans une lettre documentée (texte et photos) adressée au Président Macky Sall, il y a quelques mois, et que www.seneplus.com vous propose in extenso ci-dessous, cette plateforme attire l’attention du chef de l’État sur le danger que constitue « la privatisation abusive du domaine public maritime à des fins mercantiles, spéculatives ». Une situation qui, au-delà de ses conséquences désastreuses sur l’environnement et le cadre de vie, « constitue souvent un enrichissement sans cause pour les bénéficiaires et participe à l’augmentation du cout de la vie ».
 
La Perl de pointer un bradage des terrains nus, des occupations et projets d’occupation à caractère spéculatif, des cessions foncières effectuées de manière discrétionnaire, une violation flagrante des règles en matière d’autorisation de construire et de lotir, une récurrence des procédures d’exceptions (déclassements, cessions domaniales sans recours à la voie législative)…
 
La Plateforme ne s’est pas limitée à poser le problème en égrenant les violations du littoral. Elle propose dans la même correspondance des voies pour freiner l’hémorragie et, in fine, restaurer la façade maritime de Dakar pour le bonheur des populations et de l’État. 
 
Mesure d’urgence à prendre : « L’ensemble des autorisations d’occuper, baux, cessions de titres fonciers et autorisations de lotir et de construire destinés à des constructions à usage d’habitation ou commercial délivrées sur la zone littorale de la corniche ouest de Dakar- y compris Mamelles et Almadies- devraient être annulées ou résiliées, suggère la Perl dans sa lettre que www.seneplus.com vous propose en exclusivité.
 
Ensuite, estime les défenseurs du littoral, « la zone littorale comprise entre la mer et la route de la corniche- indépendamment de la classification en tant que DPM- devrait être réservée à des équipements collectifs dont le niveau d’élévation doit préserver la vision marine depuis la route à l’exclusion de tout nouveau projet de lotissement ou construction à usage d’habitation, de bureaux ou de commerces ».
 
Dans ce sens, la Perl pense que « l’adoption d’une législation fédératrice sur le littoral et la suppression des dispositions d’exception apparait très indiquée au Sénégal ».
[email protected]
 
LA LETTRE DE LA PLATEFORME
 
Plateforme Pour l’Environnement et la Réappropriation du Littoral
Rapport de synthèse à Mr le Président de la République des travaux effectués dans le cadre du Comité Mixte de Réflexion sur le Littoral
25/09/2014 (mise à jour du 27/10/2014)
 
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Comme vous le savez, le sens de l’action de la Plateforme pour La Plateforme Pour l’Environnement et la Réappropriation du Littoral (PERL) de la société civile s’inscrit, avec force, dans sa dénomination même.
Son objectif est de garantir aux générations futures, la transmission d’un patrimoine culturel, naturel, terrestre et maritime, utilement exploité pour le bien de tous. Patrimoine circonscrit sur une bande de 650 kms, séparant les localités de Saint Louis et Cabrousse.
 
Monsieur le Président,
Souvenons-nous du rêve « Dakar 2030 » de l’architecte allemand Jochen Brandi, ébloui par les formes remarquables de notre littoral et pour qui, le potentiel de la corniche de Dakar est du niveau de Central Park à New York, du Bois de Boulogne à Paris ou des 3000 parcs pour les trois (3) millions d’habitants de la ville de Vienne ...
En l’an 2000, Dakar sera comme Paris
Lorsque le Président Senghor faisait cette annonce dans les années 70, il ne faisait pas part d’un rêve mais d’unevision qui se fondait sur un potentiel réel : l’atout littoral (composé d’une dizaine de baies aux formes exceptionnelles, véritable don de la nature), une dynamique architecturale « verte » (tels les Hôtels Savana et des Almadies, en forme de paquebot à quai et son oasis de verdure) préfigurant déjà l’urbanisme insulaire émergent du futur et pour bien affirmer notre culture et notre civilisation, d’inspiration néo-soudanaise dont le CICES, le Niani ou l’immeuble communale de la Ville de Dakar sont des exemples.
Le Dakar de l’an 2000 n’a qu’un lointain rapport avec celui imaginé par le Président Senghor : fait dans l’inorganisation et l’absence de méthodes, la concentration des handicaps sociaux, la ruée permanente et non économiquement 0contenue vers la ville qui subit de plein fouet l’embolie conséquente des transports, un sur «bétonnage» construction tous azimuts, non encadré, qui n’épargne rien, déstructure l’environnement littoral et tue le vert du Cap.
 
Monsieur le Président,
La mer est de moins en moins visible par tous dans beaucoup d’endroits, nos espaces de vie sans cesserongés au détriment de l’intérêt général, nos corniches de plus en plus« couloirisées ». L’air que nous respirons à Dakar est de moins en moins pur, altéré qu’il est par les émanations de véhicules d’un autre âge et le blocagede l’effet venturi littoral censé balayer la pollution, disperser les moustiques et rafraichir la ville…
Tout cela affecte notre bien-être et notre santé être sans qu’aucun plan d’action ne vienne nous rassurer sur le futur !
 
Monsieur le Président,
La Réappropriation du Littoral et le réaménagement de la corniche de Dakar, plaque tournante des loisirs et du tourisme de la ville, doit être l’un des grands projets du chef de l’Etat, partie intégrante de la dynamique de croissance économique du Plan Sénégal Emergent (PSE).
Un exemple nous est donné avec le projet réaménagement de la corniche de Rabat,  qui génère à lui seul desmilliers d’emplois directs avec trois milliards d’Euros d’investissement (plus de la moitié de notre budget national sur une longueur de 11 km).
Des approches rationnelles d’intelligence et de génie économique pourraient permettre au Sénégal une meilleure valorisation du littoral et une meilleure profitabilité pour la Nation : la valeur du foncier littoral est telle qu’elle peut largement financer la démolition des ouvrages irréguliers ou inopportuns, l’indemnisation de leurs propriétaires et la réalisation d’aménagements publics permettant un développement économique durable respectueux de l’environnement et des populations.
Plateforme Pour l’Environnement et la Réappropriation du Littoral
L’action de la Plateforme Pour l’Environnement et la Réappropriation du Littoral répond à des enjeux fondamentaux de notre société : prévenir la perte irréversible d’un capital biologique, esthétique et identitaire (Ex. : Lebou, Getndarien, Foundiounois, Somono,...), en veillant à la constitution d’un patrimoine de biens protégés et inaliénables contre des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général ; la restauration etl’aménagement de paysages et d’écosystèmes terrestres ou marins (baie de Hann, baie de Soumbedioune naguère la baie des langoustes,...); permettre le libre accès de tous aux rivages (en prévoyant à minima des servitudes de passage ); contribuer à la recherche et au partage des connaissances scientifiques que les changements en cours appellent.
Cette action ne peut être ponctuelle ou solitaire. Elle s’appuie sur une vision partagée et un partenariat constant avec l’Etat, les collectivités locales, les associations, ainsi qu’à sur tous ceux qui peuvent apporter leur part de soutien à cette grande cause nationale qu’est la préservation du littoral.
 
Conscient que seule une capacité d’anticipation, une vision prospective à long terme, stratégique etambitieuse, relayée par des volontés politiques locales fortes, peuvent permettre de répondre aux défis qui sont les nôtres.
C’est dans cet esprit, que nous concevons notre apport aux travaux du Comité Mixte de Réflexion sur le Littoral(CMRL) constitué sur votre instruction.

Limitations et réserves sur les travaux du Comité Mixte
Monsieur le Président,
Les travaux du Comité Mixte de Réflexion sur le Littoral constitué selon vos instructions ont eu le mérite de soulever bien des problématiques, toutefois ils semblent à la société civile très superficiels et particulièrementincomplets.
Le périmètre géographique de la mission a été limité à la zone littorale s’étendant entre FannTerrou-Bi et Ouakam mosquée de la Divinité alors que d’autres zones littorales subissent à Dakar des pollutions, dégradations et privatisations autrement plus importantes (Ouakam Mamelles, Ngor Almadies, Yoff Virage,…).Même sur le périmètre géographique Fann-Divinité retenu certaines occupations de la corniche ont été ignorées et passées sous silence permettant de douter de l’exhaustivité de la démarche.
La démarche mise en œuvre ne comprenait aucun référentiel d’audit formel ; les informations vérifiées divergent suivant les sites ou chantiers concernés. Les conditions d’attribution et la conformité règlementaire n’ontgénéralement pas été évaluées.
Les mesures conservatoires ordonnées au lendemain de la constitution du CMRL n’ont pas toujours été respectées : malgré les injonctions de la DSCOS de nombreux chantiers sur la corniche ont repris en toute discrétion, voir ont accéléré le rythme (clinique moderne Fann, immeubles Mermoz/espace 888,…).
 
Constats
 
Monsieur le Président,
Des travaux menés il résulte que la quasi-totalité du littoral de la Corniche Ouest de Dakar semble avoir été bradée par l’État du Sénégal, y compris la plupart des terrains encore nus.
Une part significative des occupations ou projets d’occupation ne présente aucun caractère d’intérêt général et nous semblent constituer des opérations spéculatives et mercantiles assimilables à unenrichissement sans cause de leurs promoteurs au détriment de l’État et de la Nation (Ex.: projets de lotissements, villas privés, résidences et habitat haut de gamme,…). Les déclassements et cessions foncières effectués sur la corniche semblent s’effectuer de manière discrétionnaire sur des critères sans rapports avec l’intérêt général ou le développement national. L’opportunité même de la plupart de ces déclassements et cessions foncières est questionnable.
Les autorisations de lotir et de construire, lorsqu’elles existent, sont parfois émises en violation flagrante des dispositions règlementaires (ex. : autorisation de construire un centre de mode et coiffure à Fann délivré à Mme Aminata SOW sur un espace relevant encore du DPM non déclassé donc inconstructible, autorisation de construire aux Mamelles délivrée à l’ONG WAMY sur un site classé donc non aedificandi).
Les procédures d’exception – déclassements, cessions domaniales sans recours à la voie législative – sont devenues la règle et semblent à la société civile détournées de leurs objectifs d’intérêt général par l’Etat qui dispose de manière discrétionnaire des ressources littorales sans implication des collectivités locales ni des populations.
Le cadre règlementaire est particulièrement émietté et l’action des services de l’Etat balkanisée.
La sécurité publique semble lacunaire avec de nombreux cas d’agressions signalés et des pollutions par dépôts d’ordures ou gravats et rejets d’eaux usées par les constructions riveraines achèvent de dégrader la corniche de Dakar.
 
Recommandations
 
Monsieur le Président,
La zone littorale comprise entre la mer et la route de la corniche – indépendamment de la classification en tant que DPM – devrait être réservée à des équipements collectifs dont le niveau d’élévation doit préserver la vision marine depuis la route à l’exclusion de tout nouveau projet de lotissement ou construction à usage d’habitation, de bureaux ou de commerces.
L’ensemble des autorisations d’occuper, baux, cessions de titres fonciers et autorisations de lotir et de construiredestinés à des constructions à usage d’habitation ou commercial délivrées sur la zone littorale de la corniche ouest de Dakar - y compris Mamelles et Almadies - devraient être annulées ou résiliées.
Les projets hôteliers déjà existants (Terrou-Bi, Radisson-Blue, Kharafi) pourraient se poursuivre sous réserve de préservation du libre accès et de la libre circulation sur la grève pour le public par la révision de l’assiette foncière ou l’inscription de servitudes de passage et la mise en œuvre de dispositions contraignantes pour les occupants. L’intégration paysagère des projets et l’aménagement d’espaces verts publics aux frais des promoteurs devraient être exigés.
Un plan directeur d’aménagement du littoral devrait être élaboré et des concours architecturaux lancés en collaboration avec l’Ordre des Architectes du Sénégal en mettant en œuvre des techniques de prévention situationnelle pour assurer la sécurité et la sûreté publique et faire de la corniche un espace public agréable à vivre.
Le cadre législatif et règlementaire devrait être amendé pour abroger les dispositions d’exception permettant le déclassement et la cession discrétionnaire de biens domaniaux littoraux. L’adoption d’une loi littorale fédérant l’ensemble du droit positif applicable semble indispensable ; elle devra concilier les impératifs de développement économique durable avec le caractère public et collectif du littoral dont la gestion intégrée devra fortement impliquer les collectivités locales et populations riveraines.
Les travaux du Comité Mixte de Réflexion sur le Littoral gagneraient à être pérennisés jusqu’à l’adoption de cette loi littoral en traitant d’un périmètre plus large et selon une méthodologie plus formelle.
Toute nouvelle attribution ou cession foncière et autorisation de lotir ou construire sur le littoral Dakarois devrait être gelée dans l’attente de l’adoption de la loi sur le littoral.
 
Monsieur le Président,
Nous, les membres de la société civile du Comité Mixte de Réflexion sur le Littoral, vous exhortons à faire vôtres les recommandations ci-dessus et à prendre des mesures fermes et rapides pour la préservation d’un patrimoine commun objet de toutes les convoitises préjudiciables à l’intérêt national et au bien public.
…/…
Ibrahima Fall 


7 Commentaires

  1. Auteur

    Ouakam2

    En Février, 2015 (19:25 PM)
    il ne fait que continuer....ce que wade a deja commence. et comme d'habitude les senegalais assitent :down: 
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  2. Auteur

    Bop

    En Février, 2015 (19:44 PM)
    Seneweb, on sait ce que vous faites, mais donnez nous le texte correctement.
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    Auteur

    @bop

    En Février, 2015 (20:11 PM)
    qu est ce qu il a ce texte? Il manque quoi des noms?
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    Auteur

    Bene Copain

    En Février, 2015 (20:26 PM)
    Je pense que president , ministre et d'autre dirigeant devraient entrer dans le volontariato veut dire qu 'ils nous dirigent non pour s'enrichir mais pour etre faire notre economie comme

    ca les personnes pensent 2 fois avant d'y rentrer
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    Auteur

    Nit

    En Février, 2015 (21:24 PM)
    Le texte est assez clair. Le titre porte à confusion, cependant, donnant l'impression que Macky participe au bradage.





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    Auteur

    Nit

    En Février, 2015 (21:29 PM)
    La signature du texte ne dit pas clairement qui en sont les auteurs.
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    Auteur

    B

    En Février, 2015 (07:13 AM)
    Voici les maisons connues de macky a Dakar: un terrain sur la corniche über Madison a mermoz über maison Sacre coeur un terrain a Almadie 2500 metres carres
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