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Ressources Naturelles Strate?giques Africaines Rue?e et Compe?tition Menacent la Stabilite? Africaine ? Ne?cessite?s, Contingences, et Re?flexions

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Ressources Naturelles Strate?giques Africaines Rue?e et Compe?tition Menacent la Stabilite? Africaine ? Ne?cessite?s, Contingences, et Re?flexions

Ressources Naturelles Strate?giques Africaines Rue?e et Compe?tition Menacent la Stabilite? Africaine ? Ne?cessite?s, Contingences, et Re?flexions (Premie?re Partie)

Par
Ami Colle? Diaw

Un mois apre?s l’Ope?ration Serval, l’Afrique toute entie?re bruisse de rumeurs sur les enjeux graves
que portent ses ressources naturelles strate?giques. Ce phe?nome?ne a engendre? des re?flexions ge?opolitiques aussi bien partiales que partielles. Dans le me?me temps, nul ne sait ce que balbutie ce 21e sie?cle de?sormais adolescent. En effet, c’est a? croire que les mots [Afrique et Paix] sont devenus des oxymores dans le lexique des analystes et me?diateurs internationaux. L’explication re?side ici. Entre 1990 et 2013, tanto?t les Africains ont fait face a? des menaces asyme?triques, tanto?t ils se sont offusque?s d’une pluralite? d’ope?rations tactiques terroristes, mercenaires, rebelles, et/ou d’e?purations ethniques. Mais la transitionvers les ope?rations « sous-sol » encore appele?es ope?rations « clic-clic » ou narcotiques, plus le?tales, plus lucratives, plus de?stabilisatrices, de surcroi?t, d’une envergure transnationale, serait a? coup su?r plus gravissime. Par ailleurs, dans l’ambiance he?te?roge?ne des re?flexions et analyses qui foisonnent, figurent des anticipations d’une menace de la se?curite? africaine. Certains experts pre?voient une intensification dela concurrence des puissances e?conomiques en expansion sur le sol africain. Par contre, ce texte soutient une compe?tition plurielle : en effet, il y a une compe?tition entre 1) puissances en expansion et celles en expansion, 2) celles en expansion et celles en de?clin, 3) celles en de?clin contre celles en de?clin, 4) et cellese?mergentes contre celles e?merge?es. Ceci n’exclut point la compe?tition implicite entre gouvernements africains. Cette concurrence multiple sous-entend un de?sir d’asseoir a? la fois son autorite? et son influence, et insinue aussi bien des rivalite?s que des convoitises du contro?le des ressources naturelles africaines. Par conse?quent, loin d’e?tre simpliste, cette re?flexion anticipative concernant la rivalite? des puissances e?conomiques en Afrique, bien qu’ambigue?, demeure absolument le?gitime.

Au demeurant, pourquoi les ressources naturellesi comportent des aspects a? la fois e?conomiques, spatiaux, politiques, ge?ographiques, et strate?giques ? C’est simple. Apre?s la seconde guerre mondialeii, la pre?ponde?rance des deux superpuissancesiii se de?finit par l’usage de ces ressources naturelles strate?giques lesquelles ont promu un nouvel e?quilibre mondial fils unique des armes nucle?aires et de la dissuasion. Il y a donc des liens tre?s e?troits entre l’art de la guerre (la strate?gie), l’art de gouverner un E?tat (la politique),l’art du positionnement (la ge?ographie)iv, et l’art de bien vivre et de vivre en paix loin de la famine, la pauvrete?, et le manque d’e?nergie (les ressources naturelles)v. Naturellement, l’e?conomie en tant que science, n’est pas exclue de me?me que la communication vibrante, subtile, effervescente, et exponentielle(la diplomatie). Ainsi, la ge?ographie e?tant le de?nominateur commun de la politique, la strate?gie, et del’e?conomie, a vu son suffixe se transformer en plusieurs affixes. Par conse?quent, sont ne?es la ge?opolitique, la ge?ostrate?gie, et la ge?o-e?conomie.

De facto, la question de l’e?nergie est aussi bien complexe qu’asymptomatique : elle est source de guerres, de conflits, de tensions, de rivalite?s, et d’ine?galite?s. Par exemple, durant le premier choc pe?trolier (1971-1978), elle est reste?e au cœur des de?bats politiques, sociaux, familiaux, e?conomiques, strate?giques,et nationaux. Similairement, elle y restera dans les sie?cles a? venir. A priori, elle ne donne aucun signe re?ve?lant des dysfonctionnements politiques ou e?cologiques. Cependant, qu’elle soit renouvelable,hydraulique, nucle?aire, « biocarburant», ou a? base de gaz de schiste, elle demeure l’ingre?dient majeur sansquoi un E?tat moderne ne peut pre?tendre assurer sa compe?titivite? internationale et son de?veloppement e?conomique. Il faut mai?triser ses rouages et ses opportunite?s. Sa rarete? en fait un e?le?ment vital gravitant en spirale autour de toutes les controverses e?cologiques a? savoir le re?chauffement climatique, la de?forestation ennemie nume?ro un de la re?volution verte, la rarete? de l’eau et de son gaspillage, et les non dits du Protocole de Kyo?tovi. Paradoxalement, malgre? la dimension ple?thorique et les atouts que l’e?nergieprofe?re dans le sous sol africain, l’industrie lourde est quasiment inexistante dans plusieurs pays africains.Une question le?gitime ! Qui est a? l’origine d’au moins 40% de la vente des matie?res premie?res

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africaines ? Pour re?pondre a? cette question, les yeux devront se river vers l’Afrique. D’apre?s certaines sources, quelquefois les gouvernements africains ne savent me?me pas qu’ils sont entrain de les vendre.Ainsi, devant les enjeux futurs que posent les ressources naturelles strate?giques africaines, les cercles de re?flexions ge?opolitiques se font basculer soit vers l’e?nergie renouvelable soit vers celle durable. Ce quisignifieaumoinsunechose. L’utilisationdel’e?nergiesolairenedevraitpluse?treunealternativepour l’Afrique, mais pluto?t, un mode de vie. Le pe?trole se fera de plus en plus rare et cou?tera de plus en plus cher. Seuls les pays riches pourront se l’approvisionner pour suivre leurs projets de de?veloppement.Ceciestunenjeudetaillequiinterpelletouslespolitiquesafricains. Biensu?r,lesAfricainsnepourront pas arre?ter les futurs enjeux qui risquent de les e?clabousser en cours de route. Cependant, par anticipation, ils peuvent certainement se prote?ger et se de?fendre contre eux en les e?tudiant et en y proposant des solutions justes, idoines et durables. A fortiori, il est ne?cessaire d’analyser de fac?on objective les futurs enjeux se?curitaires qui guettent l’Afrique. Ce qui veut dire que l’Afrique ne pointera pas du doigt ses partenaires e?conomiques, mais elle saura discerner la valeur respective de ses ressources naturelles, et de?cidera elle-me?me d’en be?ne?ficier avec ce que de droit. Peut-elle s’engager dans une guerre qu’elle ne peut ni gagner, ni financer ? Non. L’Afrique est consciente de ses forces et de sesfaiblesses.

A? l’horizon, naitront des proble?mes plus se?rieux fabrique?s de toutes pie?ces par la mondialisation. Le fœtus portant les mutations se?curitaires, identitaires, ide?ologiques, et conflictuelles, est bien re?el. Par anticipation, ce texte affirme que les conflits les plus le?taux en Afrique proviendront non pas des ressources naturelles africaines, mais pluto?t, des mutations identitaires re?sultant d’une lassitude
« uni plane?taire » avec comme principe fondamental l’amour du Grand Village Plane?taire ou? chacun doit penser, manger, et s’habiller de la me?me fac?on. Quelle utopie ! Tout le monde n’acceptera pas les mariages « Gay » ou la Charia, tout le monde ne se tatouera pas, tous les hommes ne porterontpas des boucles d’oreilles, toutes les femmes ne se couperont pas les cheveux, et tout le monden’embrassera pas la polygamie ou la monogamie. La liste est kilome?trique et flirte avec une Afrique fille adoptive de Mussolini ou d’Hitler (1933-38). Bien entendu, la potentialite? des futures instabilite?s qui peuvent de?river des ressources naturelles africaines est imminente, mais elle n’est pas plus imminente que les instabilite?s qui proviendraient de la mondialisation (mercenariat, mouvements narcotiques, religieux, et ide?ologiques). La fierte? de soi, de sa culture, de sa langue, de son ethnie/clan/tribu, et la pre?ponde?rance de ses origines ancestrales, n’ont rien la?che? de leur rigueur. Est-il possible que ces fierte?s ci-dessus soient exacerbe?es par la mondialisation ? L’avenir est a? l’e?coute. L’Afrique a du pain sur la planche. Pourra-t-elle vraiment vaincre son Talon D’Achille ?

Toutefois, il est heureux de savoir que l’Afrique est ardemment e?prise de son hospitalite? et de sa pluralite?. Son de?collage e?conomique de?pendra de sa stabilite? socio-e?conomico-politique et de sa reconnaissance vis-a?-vis les me?ce?nes, les universite?s, les philanthropes, et les pays qui ont forme?
ses cadres, ses inge?nieurs et scientifiques. Bien entendu, elle n’oubliera jamais la colonisation et l’esclavage, mais la sagesse lui dictera de passer l’e?ponge. Contre vents et mare?es, elle doit continuer sa collaboration avec
l’Occident d’autant plus qu’elle a beaucoup a? faire dans les domaines scientifiques et techniques. Elle doit garder de bons rapports avec ses homologues Ame?ricains, Canadiens, et Europe?ens tout en utilisant un bon entregent pour ne?gocier les prix de ses matie?res premie?res strate?giques. Elle peut aussi s’ouvrir de fac?on prudente vers de nouveaux partenaires e?conomiques (les BRICS et Le Pacifique). Les scientifiques africains ont de?ja? compris la ne?cessite? d’initier des e?tudes « diachroniques » portant aussi bien sur l’e?nergie renouvelable que durable ! Quant a? la paix en Afrique, elle doit faire l’objet d’une « de?construction »vii scientifique et collective. La recrudescence des mouvements tactiques mercenaires et narcotiques est bien re?elle et gravissime. Les gouvernements africains opteront de nouvelles missions militaires s’adossant sur une diplomatiecoercitive a? frein rhe?ostatique. A vrai dire, il ne suffit plus de le?gitimer la paix en Afrique. Il faut de?sormais la de?crypter.

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Auteur

Ami Colle? Diaw

Enseignante, chercheuse en politique de de?fense et de se?curite?, Aminata Diaw est e?galement directrice des recherches a? Canes Venatici Research Group, Inc. Entre 2001 et 2002, elle a e?tudie? les Hautes E?tudes Militaires et Diplomatiques dans un environnement Pacifique [Honolulu –Hawaii, Schofield-Barracks, Schodack, Pearl Harbor, Hickam, Camp Smith.] Elle a travaille? pour le Campus des Programmes Militaires a? Honolulu-Hawaii (2002-2003), et a e?te? chercheuse et traductrice pour une compagnie de de?fense ame?ricaine (2005-2010). Elle s’est spe?cialise?e dans l’Histoire Militaire Contemporaine et la Gestion et la Pre?vention des Conflits. Ses e?tudes et recherches sur l’USPACOM (United States PacificCommand), une organisation noblement spe?cialise?e dans la paix en Asie et le Pacifique, contribuent a? renforcer son de?sir de poursuivre des investigations sur la de?fense strate?gique, la paix, la gestion, la pre?vention, et la re?solution des crises contemporaines en Afrique et dans la Re?gion Pacifique

[The Pacific Rim Region].

Articles du me?me auteur

Re?fle?chir sur une Nouvelle Politique de De?fense et de Se?curite? Africaine : La Ge?ostrate?gie est-elle Applicable en Afrique [Texte inte?gral]
Paru dans Canes Venatici Research Group, Inc., 2006

Une Ge?opolitique et une Ge?ostrate?gie Africaine dans la Stabilite?, la Se?curite? et la Paix [texte inte?gral] Paru dans Canes Venatici Research Group, Inc., 2009

Comment Faciliter la De?fense et la Se?curite? de la Population Africaine ? La Tie?de Strate?gie Propose des Solutions Simultane?es en Afrique Septentrionale, Me?ridionale, Occidentale, et Orientale [Texte inte?gral] Paru dans Canes Venatici Research Group, Inc., 2011

L’Ope?ration Serval rebaptise?e Ope?ration Escadron Dunes de Sable [Texte inte?gral]Paru dans Canes Venatici Research Group, Inc., Janvier 2013

Droits d’auteur

© The Canes Venatici Research Group, Inc.

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NOTES

i L’uranium, le charbon, la bauxite, le plutonium, le fer, l’or, le diamant, et le pe?trole.

ii 1945

iii Les E?tats Unis et L’USSR (Union des Re?publiques Sovie?tiques Socialistes, actuelle Russie)

iv Ici la ge?ographie inclut a? la fois la climatologie, la morphologie, l’hydrologie, la bioge?ographie et la topographie.

v Ici les ressources naturelles englobent l’e?nergie e?olienne, hydraulique, la fore?t, les ressources halieutiques, les gisements, les mines, la biomasse, etc.

vi Il est signe? a? Kyo?to, au Japon le 11 De?cembre 1997. « Le Protocole est sujet a? ratification, acceptation, approbation ou accession par les Parties a? la Convention. Il entra en vigueur le 16 fe?vrier 2005 au quatre-vingt dixie?me jour apre?s la date a? laquelle au moins 55 Parties a? la Convention, incluant les Parties Annexe I qui comptaient en 1990 un total d'au moins 55 % des e?missions de CO2 de ce groupe, avaient de?pose? leurs instrumentsde ratification, d’acceptation, d’approbation ou d’accession » (Nations Unies)

vii « Il faut entendre ce terme de “de?construction” non pas au sens de dissoudre ou de de?truire, mais d'analyser lesstructures se?dimente?es qui forment l'e?le?ment [...] A? l'aide de l'e?criture (du signe), Derrida se propose de faire e?chec a? l'histoire me?taphysique fonctionnant sous le mode d'oppositions. Il e?labore une the?orie de la de?construction (du discours, donc, suivant sa conception du monde), qui remet en cause le fixisme de la structure pour proposer une absence de structure, de centre, de sens univoque. La relation directe entre signifiant et signifie? ne tient plus et s'ope?rent alors des glissements de sens infinis d'un signifiant a? un autre » « Pourquoi de?construire? Parce que le processus est de?ja? entame?. L'e?ve?nement a de?ja? lieu, dans notre pre?sent, il affecte l'expe?rience me?me du lieu. C?a se de?construit. On le constate (entre autres) pour la politique, l'art ou la litte?rature. C'est une mutation radicale. La science, la technique, l'informatique, le machinisme et les me?dias entretiennent les turbulences qui de?stabilisent l'e?criture. Le cine?ma y contribue par sa technique du montage/de?montage. L'accumulation du travail comme celle du savoir est mise en crise. Dans les oeuvres aussi, la de?construction est a? l'oeuvre, et le concept d'oeuvre devient une e?nigme. Quand le mouvement est lance?, quand la de?construction devient un motif, de nouvelles possibilite?s de renvoi a? l'autre e?mergent. De?construire la de?construction n'est pas un but en soi, c'est s'appuyer sur un puissant mouvement pour balayer les constructions fige?es et re?parer l'injustice. » (Jacques Derrida)

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2 Commentaires

  1. Auteur

    Pauvre Afrique

    En Février, 2013 (22:28 PM)
    Pour exploiter nos ressources et initier des politiques de grands travaux, nos dirigeants incompétents ont découvert la panacée à tous nos problèmes : les PPP ( Partenariat Public et Privé). Abdoulaye Wade nous les a vendu comme le summum de la modernité et une adaptation du libéralisme à la sauce africaine au néolibéralisme mondial. Macky, en panne d'idées s'inscrira dans la même logique....Nos dirigeants qui ont une longueur de retard vont imiter ce système sans penser qu'il a montré ses limites et dérives ailleurs. Le Québec a abandonné les PPP dans la Santé. Les autoroutes du Maroc construites selon le modèle PPP sont vides car trop chères. Et c'est ce moment qu'a choisi le gouvernement de Macky, après Wade, pour confier l'autoroute à péage à Eiffage.



    Le dernier exploit d'Eiffage: la construction et la gérance de l 'hôpital sud de Paris. Après un an de fonctionnement le loyer de l'hôpital est passé de 30 millions d'euros à 52 millions. Pour payer le loyer à EIFFAGE, l'hôpital doit faire 8 millions d'économies en diminuant le personnel. Concernant l'entretien: le matériel endommagé est considéré comme une dégradation et n'est pas remplacé. Après un an l'hôpital commence à se délabrer ( source: france inter) . J'image l'état de l'autoroute à péage quand Eiffage fera la même chose avec l'état du Sénégal. Et tous les entreprises qui s'intéressent aux mines....
  2. Auteur

    Coplan-bis

    En Février, 2013 (22:58 PM)
    Le texte de la dame Diaw est bien dense, sa sortie dans le contexte actuel bizarre. J'espere qu'elle n'emane pas de certains services que je n'ose nommer ici...Son article, sa deugg deugg, est tres CHELOU.
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