Biennale de l’art africain contemporain : Les trophées du collectionneur Suisse David Brolliet à Dak’art

David Brolliet trouve sa passion dans les toiles et objets d’art. Il fait le tour du monde et achète depuis 30 ans, tout objet qui le séduit. Aujourd’hui sa collectionne avoisine 1 000 œuvres. Pourtant il ne s’arrête pas. Rencontré en marge du symposium sur la circulation et la commercialisation des œuvres d’art au Sénégal, David Brolliet raconte son amour pour l’art africain contemporain. Pour son premier Dak’art, il se dit impressionné par autant de créativité et de talents. Sa seule ambition c’est de faire découvrir l’art Sénégalais au monde entier.

David Brolliet est désigné par la presse française, comme «celui qui collectionne avec le cœur». Pourtant du temps où son père vivait encore, il lui était inimaginable s’adonner à sa passion pour les arts. L’héritier de Brolliet SA a choisi la famille artistique plutôt que de continuer dans les affaires comme son père l’avait fait. «Je suis d’une famille genevoise prospère. J’étais destiné à reprendre les affaires familiales, mais là je m’affranchis d’une famille qui est dans les affaires pour aller dans la famille d’art», explique-t-il. Mort très tôt, ce père n’était plus là pour l’empêcher de vivre sa passion. C’est alors que David Brolliet commence à voyager et à faire des «acquisitions». C’est en réalité, entre les foires, les vernissages, les biennales et autres rencontres plastiques, que le quinquagénaire tisse son univers artistique, riche de milles œuvres racontant, chacune, sa propre histoire. 
Après la Foire de Bruxelles, de Bâle, la Biennale de Marrakech, le Suisse pose ses valises au Dak’art. Il se dit déjà subjugué par autant de talents. «Je voulais absolument voir cette biennale. On m’en a parlé depuis Genève et Paris. Je suis impressionné par sa qualité et par autant de créativité. 300 off ! C’est gigantesque ! Le Dak’art n’a rien à envier aux autres biennales ! », s’exclame le collectionneur. Il déplore cependant que le Dak’art soit encore méconnu des collectionneurs européens et francophones. «Les pays invités comme le Qatar et le Nigeria n’ont rien montré. C’est bien dommage !», trouve-t-il. Cela ne l’empêche pas pour autant d’aller découvrir les mille talents de la biennale. 

 Les coups de cœur de David Brolliet
 L’héritier des biens immobiliers de Brolliet SA compte déjà parmi ses connaissances d’ici, un bon nombre d’artistes sénégalais. «Il y a Omar Ba et Ousmane Dia», cite-t-il d’emblée. Ces artistes, rencontrés en Suisse, ont des œuvres qui font partie de sa collection depuis maintenant des années. L’ambassadeur du mouvement mondial pour la paix «Dox jamm» rêvait depuis toujours de venir retrouver ses amis au Sénégal mais surtout de découvrir de nouveaux talents. Et depuis qu’il a posé ses valises à l’hôtel,  David Brolliet a fait le tour de plusieurs endroits : des galeries, l’ancien Palais de justice, le Marché des arts de Dakar, le Village des arts, le Musée Théodore Monod,… Dans ces deux derniers lieux, David Brolliet soutient avoir eu d’agréables rencontres. «J’ai trouvé les lieux intéressants, et j’ai retrouvé au Village des arts, Momar Seck, artiste sénégalais vivant à Genève avec son installation de pots de tomates, et découvert d’autres jeunes artistes que je ne connaissais pas.» 
Kemi Bassène, renseigne-t-il, est un plasticien sénégalais vivant à Paris et qui fait un travail impeccable. «J’ai acheté l’une de ses œuvres intitulée : L’échiquier, qu’il exposait au Musée Théodore Monod», confesse tout heureux, le collectionneur. Cette œuvre, à l’en croire, porte un message fort et a une particularité. «La force de cet échiquier c’est qu’il est construit à partir de matériaux biodégradables (Ndlr : maïs bois, plexiglas). L’auteur passe par une seule œuvre pour résumer l’état du monde. Il raconte toute une histoire, celle de la colonisation, des invasions, des religions… Je trouve cela extraordinaire.» Ce n’est pourtant pas le seul coup de cœur du Suisse. «A l’hôtel Le Djoloff, une œuvre m’a beaucoup séduite», confie-t-il. Son auteur, Fally Sène Sow, fait de la peinture sous-verre. David Brolliet a acheté son œuvre qui aborde une histoire de transhumance et comment les objets volés se retrouvent aux mains d’autres individus au marché Colobane. 

Des biens trop bien précieux
Avec ses deux acquisitions, le président des amis de la fondation Suisse, Auer Ory pour la photographie, enrichit ainsi sa collection d’œuvres d’art contemporain. Lui, qui mentionne que c’est toute une histoire qui le lie à ses œuvres, soutient qu’il ne les cédera pour rien au monde. En lieu et place, M. Brolliet préfère les prêter aux musées et institutions à travers le monde. «Ces artistes de talent méritent d’être portés hors de leurs frontières et d’être vus partout», mentionne-t-il, comme tout bon amateur d’art.

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