Juin 2014 a sans doute marqué la fin d’une période faste pour la région subsaharienne. Période faite de cours de produits de base élevés et d’une liquidité mondiale abondante, a relevé l'ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye. Modérateur à la cérémonie de lancement du rapport du FMI intitulé «Perspectives économiques régionales pour l’Afrique subsaharienne», tenu le mardi 27 octobre 2015 à Dakar, il a trouvé nécessaire de «s’adapter, désormais, à cette nouvelle conjoncture, et d’en tirer les leçons d’une économie mondiale faite de cycles hauts et bas, en construisant des capacités de résilience face aux chocs. L’exemple d’autres régions du monde doit inspirer la nôtre. Le levier de la compétitivité a toujours joué un rôle clé dans la croissance durable des autres pays du monde, et tout dernièrement en Asie».
Malheureusement, regrette M. Mbaye, «les constats faits par le rapport d’octobre sont ceux d’un recul de la compétitivité en Afrique subsaharienne. Elle est également, la région la plus mal classée au regard de l’indice mondial de compétitivité».
Face à cette situation, il dit voir «comme axe majeur d’intégration interne les campagnes devant nourrir les villes. Dans un axe comme dans l’autre, la petite taille des marchés nationaux et la faiblesse des revenus des consommateurs imposent le recours à l’intégration régionale par la tombée des barrières douanières et non tarifaires, et la réalisation d’infrastructures répondant notamment à l’impératif logistique. Les chaines de valeur doivent donc être construites en priorité dans une perspective sous régional, sans jamais renoncer aux opportunités venues du reste du monde».
«La région la plus mal classée au regard de l’indice mondial de compétitivité»
Rappelant que «la région avait également profité dans une large mesure de conditions de financement mondial particulièrement favorables pour soutenir la croissance de l’investissement tant public que privé», il a souligné que «la conjoncture s’est aujourd’hui retournée : les marges souveraines augmentant et les capacités d’emprunt des pays de la région seront en baisse rapide pour des raisons budgétaires et de viabilité de la dette. Le financement extérieur se montrera immanquablement frileux et plus cher. Un ralentissement plus prononcé en Chine pourrait avoir pour conséquence un repli plus important des cours des produits de base. Une réévaluation des risques pourrait alors provoquer des sorties de capitaux, créer des tensions sur les taux de change, rendre les financements très coûteux et même inaccessibles ; entraînant des ajustements budgétaires plus lourds et une baisse plus marquée des taux de croissance. L’inflation qui en résulterait pourrait en outre provoquer un resserrement de la politique monétaire et freiner encore davantage la croissance», a-t-il confié au cours de son discours introductif.
Ce qui pourrait créer des tensions
Alors que les revenus et recettes se réduisent du fait de cette conjoncture particulière, Abdoul Mbaye a jugé «essentiel de rappeler que le rapport d’avril 2015 avait attiré l’attention sur un futur qui a déjà démarré. La transition démographique de la région en fera à l’horizon 2035 le plus gros contributeur de main d’œuvre à l’échelle mondiale. La région devra être en mesure, dans une hypothèse basse de créer 18 millions d’emplois à forte productivité par an jusqu’en 2035, ce qu’elle n’a jamais pu faire. À défaut, on devine sans peine les graves problèmes économiques et sociaux auxquels elle devra faire face».
Il est nécessaire de recourir à une double thérapie. Il s’agit selon lui, de «la théorie de l’urgence et celle du moyen terme avec décisions immédiates. Parce qu’il est désormais grand temps de réexaminer et de remettre en cause la nature de l’intégration de notre région à l’économie mondiale. Les données et constats tirés des rapports d’avril et d’octobre de cette année permettent de mettre en exergue que, après souvent près de 60 années de politiques économiques indépendantes, la région est restée prisonnière de la non-diversification de son économie. Et à la fois, la nature et le fort degré de sa dépendance vis-à-vis de l’économie mondiale ne lui donne que très peu de maîtrise sur le pilotage de sa croissance».
L’un des grands mérites des deux rapports est d’insister, au-delà des mesures de l’urgence, sur la nécessité de rechercher des solutions durables permettant de faire face au choc actuel qui ne sera sans doute pas temporaire, et ceux à venir.
«Ce dont devraient se préoccuper les politiques publiques … »
Pour ce faire, le rapport d’avril appelait les politiques publiques à corriger la dépendance à l’égard des matières premières et d’une agriculture non suffisamment productive. Dans un contexte de retour à des ajustements budgétaires et de conditions d’accès aux financements extérieurs devenus plus difficiles elles devaient se préoccuper, entre autres, de relever la productivité agricole, de diversifier l’économie vers des activités à forte intensité de main d’œuvre ; de poursuivre la couverture des besoins d’infrastructures, indique-t-il. Il a toutefois, noté que «les politiques publiques devaient donc retenir le recours accru au secteur privé comme indispensable pour soutenir ou relever la croissance économique, alors que ce dernier aura une tendance naturelle au repli en raison de perspectives assombries».
Elles devaient, à en croire l’ancien chef de gouvernement, faire procéder à la levée de toutes les contraintes à l’investissement privé par une action sur les goulots d’étranglement infrastructurels ; engager sans délai un processus d’amélioration du climat des affaires en insistant sur celle de l’indicateur de primauté du droit ; chercher à réduire les écarts de rémunération et de flexibilité entre les marchés du travail informel et du travail formel».
À propos de ce rapport, M. Mbaye dira que «l’amélioration de l’accès au crédit et l’inclusion financière sont également au nombre des objectifs pressants, devant aider à accroître la contribution du secteur privé aux performances économiques de la région. Toutes recommandations confirmées par le rapport d’octobre du FMI.
25 Commentaires
Swiss Diaspora
En Octobre, 2015 (08:04 AM)Tireur D'élite
En Octobre, 2015 (08:12 AM)Eeeeeethh
En Octobre, 2015 (08:19 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (08:31 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (08:54 AM)Comment peut on expliquer l'entrée du sénégal parmi les 25 pays les plus pauvres au monde par une hausse du dollar, sachant que la méthode conversion n'a jamais changé (monnaie local vers le dollar), et puis cette fluctuation du taux de change s'applique à tous les pays.
Je comprends difficilement l'argument des officiels sénégalais, queolqu'un pourrait il m'éclairer?
Merci d'avance
Dart
En Octobre, 2015 (09:05 AM)Pds Royaume Des Wades
En Octobre, 2015 (09:08 AM)Anonymensh
En Octobre, 2015 (09:33 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (09:55 AM)Depuis quand le Senegal compte 15 millions d'habitants? Vous avez 14 milliards de dollars a diviser par 15 millions ce qui donne le PIB par habitant et qui vous classifie. Ceci est purement relatif et ne veut aboslument rien dire en termes de richesse.
le Gabon a 3000 dollars pas habitants alors que les gens sont hyper pauvres.
Le Cap vert a 8000 dollars par habitants donc théoriquement riche ; alors qu'en réalité 30% de la population est pauvre avec 40% de chomage, ils sont juste 500 mille habitants.
Il faut donc relativiser;
Anonyme
En Octobre, 2015 (10:32 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (10:43 AM)Maty Sall Rencunier
En Octobre, 2015 (10:50 AM)Anonymeset
En Octobre, 2015 (11:11 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (12:14 PM)ET maintenant on veut qu'au bout de 3 ans d'un magistère où les 3/4 des dirigeants ont été acteurs de ce libéralisme du façonnage des grandes richesses familiales illicites , le pays puisse se distinguer autrement qu'un pays de corruptions massives où les intérêts personnels des uns et des auitres sont les plus préoccupants.; si le FMI se donnait la peine pour mesurer le nombre de ces Fortunes personnelles , on découvrira que le Sénégal est bel et bien aux première's loges.
Abdoulaye M'Baye et consorts de tristes personnages de cette ère du Sénégal en décadence économique et morale
Pauvre Sénégal
Xeme
En Octobre, 2015 (12:50 PM)Analyse
En Octobre, 2015 (12:59 PM)Big
En Octobre, 2015 (14:08 PM)Tidiane Mbaye
En Octobre, 2015 (14:13 PM)En outre les recettes proposées sont vagues et évasives. Les institutions financières ont toujours parlé du ralentissement de la croissance en Chine qui entraîne moins de demande de matières premières et donc des conséquence de recettes financières pour ces pays qui vendent des matières premières.
Le problème de la frilosité des banques a toujours existé et le taux de crédit et la masse de crédit à octroyer dépendent de critères et taux établis par la BCEAO.
Le secteur privé pratiquement au Senegal n 'existe que de nom. IL s 'agit des Baydy Agne qui tiennent une boutique de Transit , de Mr DIOP du Medes qui gère des galas et des Salons pour tirer profit.Il est tout simplement inexistant et ils sont promptes à accompagner le Chef de l 'Etat aux frais du contribuable (perdiem, billet d 'avion , hôtel etc....) pour ne rien signer . Ils sont a tous les voyages et mènent la belle vie (nana, vin, champagne.... pour certains) et tant pis pour le peuple.
Le texte de M BAYE est loin d 'être pertinent.
Alain
En Octobre, 2015 (14:57 PM)On nous sort 2 pages entieres dans les journaux ou meme Seneweb sur la derniere danse, Xalandou ou autre connerie de Wali Seck mais jamais vous ne voyez une analyse economique du repli des investissments directs etrangers. On nous encense avec eSelbe Ndome mais on passe a cote d'une decouverte ou innovation prometteuse a l'ecole d'agriculture de Bambey ou a l'ITA alors que c'est l'occasion de faire appel au privé pour exploiter cette filiere. Plutot de nous abreuver des audiences du Chef de l'etat ou de ces reportages techniquement nul, longs et insipides que la RTS nous enfonce dans la gorge depuis 40 ans, la tele aurait pu server a developper le sens de l'éthique et du travail chez les senegalais, creer une emulation. Non rien de tout cela. Une vraie gabegie des resources des senegalais. Combien de forages aurait-on pu creer avec la 2e voiture des deputes, avions nous vraiment besoin d'un deuxieme aeroport ou avions nous plutot besoin d'une rigueur dans la gestion de celle qui existait. Creer des conditions favorables aux affaires: sanctioner la corruption des fonctionnaires incluant le vol de travail, avoir une jeunesse formee pour occuper les emplois dans les entreprises occidentales qui delocalisent (Regardez Maurice qui perd la francophone mais gagne le combat economique, celui la qui est infirniment plus important) baisser les impots sur les societes, et enfin regler une fois pour toute le probleme de l'energie, nous semblent la voie du developpement. Meme l'ambassadeur d'Israel, d'habitude si discret n'a pas s'empecher de dire sa pensee sur l'energie. .
Dans ce pays, les leaders, tout niveau confondu, croient que faire des promesses tient lieu de realisations economiques. Nous avons deja lu Leuk le lievre... et Merlin. Pensez aux 900+ milliards promis aux regions dans les tournees regionales du president en debut de mandat et regardez les 200 milliards qu'on promet aujourd'hui d'injecter dans les villes. Plus propre, ethique et travailleur que la plupart des politiciens de ce pays, M. Khalifa Sall n'en a pas moins manqué la coche avec sa promesse de pavage des rues de Dakar. Vous les avez vous, vous, ces rues paveees ? Combien ?
Le president Sall a dit a Audrey Pulvar qu'il aimerait garder les jeunes au pays plutot que de les voir émigrer. Pour cela M. le President, il faut couper dans le gras etatique, ne plus financer les logements de fonctionnaires, ni construire des villas aux juges, il faut continuer, comme vous avez deja commence a le faire a couper dans les frais de transport,, il faut ramener l'etat a une dimension qui correspond a celle de l'économie du pays. La France a peut etre les moyens de se payer ses subsides, nous non. Toutes ces sommes (aussi petites soient-elles) epargnées devraient etre orientees vers l'emploi des jeunes et le developpement de la production dans les campagnes et leur ecoulement sur le marche interne ou externe. Nous voulons que vous reussissiez parce que c'est dans notre interet.
Anonyme
En Octobre, 2015 (14:58 PM)Anonyme
En Octobre, 2015 (15:09 PM)Anonyme
En Octobre, 2015 (15:11 PM)L'economie ce n'est pas seulement une Douane et des Inspecteurs des Impots qui harcelent tout le monde.
C'est avant tout une politique Monetaire coherente, et surtout un secteur prive dynamique qui apporte des solutions aux problemes inherent.
Depuis soixante, on a pas de politique eocnomique.On a eu des gouvernment qui elabore des budgets pour financer leur train de vie et pour avoir les moyens de tromper un electorat..
Macky Sall se trompe beaucoup d'epoque.
Lam
En Octobre, 2015 (22:03 PM)Vous avez fait une bonne analyse .
Anonyme
En Octobre, 2015 (09:39 AM)Anonyme
En Octobre, 2015 (17:35 PM)Participer à la Discussion