Économie numérique : Atos à la conquête du marché sénégalais et sous-régional

Atos a ouvert un centre de services numériques au Sénégal qui sera inauguré, demain, par le chef de l’Etat. A partir de Dakar, ce leader mondial des technologies informatiques veut aller à la conquête du marché ouest-africain et central.

Atos prend ses quartiers au Sénégal. L’un des leaders mondiaux dans le domaine des technologies informatiques, à travers le centre de services numériques qu’il a ouvert à Dakar, veut devenir un acteur majeur dans le domaine au Sénégal et dans la sous-région ouest-africaine et centrale.

Ouverts depuis décembre 2014, ses bureaux de Dakar seront inaugurés, demain, par le chef de l’Etat Macky Sall. En conférence de presse, hier, l’équipe dirigeante a décliné les ambitions d’Atos qui tiennent en une phrase : « faire du Sénégal un hub et une plateforme de développement de logiciels informatiques » comme l’avait affirmé le président-directeur général d’Atos, Thierry Breton quand il a été reçu en audience, le 11 avril 2014, par le chef de l’Etat à qui il était venu exposer le projet. 

Deux ans plus tard, l’idée est devenue une réalité avec 250 emplois déjà créés. Selon Momadou Ndoye, directeur du centre numérique de services Atos, l’ambition, à l’horizon 2020, est de créer 2.000 emplois au Sénégal.

« Nous voulons reproduire l’exemple de ce que nous avons réussi au Maroc où actuellement nous avons créé 1.300 emplois », a-t-il dit. Après le Royaume chérifien, c’est au Sénégal qu’Atos compte le plus de collaborateurs en Afrique où il est présent dans des pays comme l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, l’Algérie, le Gabon et le Madagascar. Si Atos a misé sur le Sénégal, c’est parce que ce pays bénéficie d’avantages comparatifs, d’après M. Ndoye.

Parmi ces avantages, il a cité la stabilité politique, les infrastructures de télécommunications performantes, les ressources humaines de qualité, le faible coût de la main-d’œuvre et la proximité géographique avec l’Europe.

Un projet solide
Signe de la solidité de ce projet, Atos a réussi à faire revenir des Sénégalais de la diaspora qui, aujourd’hui, constituent 30 % de l’effectif du personnel. Les 70 % qui restent ont été recrutés directement au Sénégal dont 45 % ont eu leur premier emploi avec Atos.

« Tous nos employés parmi lesquels 23 % de femmes, bénéficient d’un contrat à durée indéterminée. Les 80 % travaillent actuellement sur des missions pour nos clients à l’international », a indiqué M. Ndoye.

Dans un contexte de course aux talents, Atos a noué des partenariats avec différentes universités et écoles de formation de la place comme l’Ucad, l’Esp, l’université de Thiès, le centre d’enseignement des mathématiques de Mbour (Aims), l’Ugb afin d’accueillir, chaque année, une cinquantaine d’étudiants. En 2015 et cette année, 100 étudiants ont bénéficié d’un stage à Atos.

Même s’il est sûr de sa force financière, Atos n’entend pas imposer une domination hégémonique dans le microcosme des services numériques au Sénégal. « Notre objectif est de nous insérer dans le tissu économique et non d’imposer une hégémonie », a assuré M. Ndoye.

Depuis 2008, sur le plan mondial, Atos ne cesse de grandir. Aujourd’hui, il est le 5ème au classement mondial des entreprises qui interviennent dans les technologies informatiques. Depuis l’arrivée de l’actuel Pdg, Thierry Breton, le chiffre d’affaires est passé, en l’espace de huit ans, de 5 milliards d’euros à 12 milliards d’euros.

Ses effectifs ont doublé passant de 51.000 à plus de 100.000 salariés. Fort de sa présence sur le continent africain, Atos a conçu un portefeuille d’offres couvrant les enjeux de secteurs prioritaires tels que le e-gouvernement, les télécoms, l’éducation, la santé, tout en intégrant les exigences liées aux spécificités locales.

Pour ce faire, Atos, comme l’a souligné son Pdg, « a décidé d’investir massivement en Afrique et notamment au Sénégal ». 

Elhadji Ibrahima THIAM