Le gouvernement a proposé d'allouer 100 millions d'euros par an au fonds destiné à racheter les licences des taxis. Du côté des taxis, la réaction est "mitigée" a admis Alain Vidalies, le secrétaire d'Etat aux transports.
Un fonds annuel de 100 millions d'euros. C'est la proposition faite par le gouvernement pour compenser la chute de la valeur des licences de taxi face à l'émergence des VTC, d'après l'annonce faite ce jeudi par le ministère des Transports. Il a précisé que le secteur sera consulté sur son financement.
Le plafond du montant du rachat serait de 200 000 euros et la mesure concernerait tous les titulaires de licences "acquises à titre onéreux depuis plus de cinq ans", quel que soit le statut du titulaire, a ajouté le ministère.
Taxi et VTC mis à contribution
Pour abonder ce fonds, les secteurs du taxi et du VTC (véhicule de tourisme avec chauffeur) seraient mis à contribution, et non le contribuable, a précisé le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies. Il a évoqué plusieurs sources de financement: "taxe forfaitaire sur les réservations, droits forfaitaires annuels sur les détenteurs des licences et ceux qui sont inscrits au registre des VTC, droits forfaitaires sur les nouvelles autorisations et nouvelles inscriptions, et une taxe sur le chiffre d'affaires des acteurs du transport". Les plateformes numériques de réservation de type Uber seraient donc concernées.
La proposition a toutefois rencontré une réaction "mitigée" de certains acteurs du secteur, a remarqué Alain Vidalies. La CGT-taxis se dit ainsi d'accord "sur le principe" du fonds de garantie. Mais pas son financement qui demanderait un effort aux taxis, a expliqué un de ses responsables, Karim Asnoun. La CGT prône l'instauration d'une taxe sur le chiffre d'affaires des VTC et Loti, les transports collectifs à la demande auxquels les plateformes de réservation ont recours, illégalement selon le gouvernement.
Et son avis est partagé par d'autres syndicats: "il est hors de question que les taxis mettent un seul sou pour le fonds de garantie", a ainsi défendu le secrétaire général de Sud-taxis, Mahecor Diouf.
Le principe d'un fonds de garantie pour racheter les licences des chauffeurs de taxi qui le souhaitaient a été acté en avril dernier. Il s'agissait d'une demande des chauffeurs de taxis qui, avec l'arrivée des VTC, voyaient le prix de leur licence chuter, alors que certains s'étaient lourdement endettés pour la financer.
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