Etablissant un diagnostic des 12 ans du régime libéral au Sénégal, l’ancien Premier ministre socialiste, Mamadou Lamine Loum trouve que, durant cette séquence, les bases politiques et économiques sont ébranlées. Et, dit-il, cela a induit, aujourd’hui, des conséquences grave sur l’avenir du pays.
Mais, hélas, le pays s’est retrouvé avec une croissance fluctuante et moins ample de 3,5 %, en moyenne, avec une irrégularité entre 1995 et 2000 où chaque année il y a eu un taux supérieur à 5 % ou s’approchant. ‘Il y a eu trois années de croissance avec des taux inférieurs au taux de poids démographique. Cela veut dire que les revenus des Sénégalais par tête ont baissé en 2001, 2006, 2009’, souligne Loum. Qui dénonce, ainsi, la manière dont les finances publiques ont été tenues ces dernières années. ‘La gestion des finances publiques est malsaine avec un déficit de base face à un excédent de base et un déficit global de 4 % ; donc un financement contraint par l’emploi. Et tout cela se passe alors que les recettes progressent de 10 % par an’, fustige l’ancien Premier ministre socialiste.
Pis, fait-il remarquer, la moitié de l’endettement du Sénégal a été essuyée par les bailleurs de fonds et annulée. Se demandant, comment un tel gaspillage a pu être possible, Loum ne trouve d’explication en cela que par la surfacturation avec des coûts multipliés par 3, 4, 5. ‘Nous avons même des coûts multipliés par 10. Des infrastructures physiques qui coûtent dix fois même leur prix de marché’, dénonce-t-il. Non sans s’inquiéter de l’endettement du pays ‘aux conditions informelles et aux coûts immodérés’. ‘Depuis 2, 3 ou 4 mois, le Sénégal s’endette presque chaque semaine et s’enorgueillit d’avoir levé un milliard de dollars sur le marché international à 8,5 %, plus que le taux de la Grèce’, peste Loum. Pour l’ancien ministre socialiste du budget sous le régime socialiste, les gains de compétitivité issus de la dévaluation ont été grappillés et ont disparu. Et la balance des paiements s’est profondément détériorée. ‘Je parlais de 75 à 80 % en 2000. Le taux de couverture des exportations par les importations a baissé à 40 % dans les années 2010. C’est dire que le Sénégal a perdu, avec ce régime, l’indépendance relative qu’il avait avec la couverture de ses importations par ses exportations’, note Loum.
Le capital naturel est dilapidé
Evoquant le capital productif, Loum décèle une évolution renforcée des écarts entre les pauvres et les riches. La population la plus pauvre étant rurale, il soutient que le secteur primaire est passé de 18 % à 14 % dans la richesse nationale et que l’agriculture, dans ce secteur, est passée de 10 à 7,5 %. Quant à l’élevage, dit Loum, il stagne au moment où la pêche est en régression.Pour l’emploi de la richesse nationale, il regrette que le Sénégal, qui était à un taux de consommation de 75 %, remonte à 92 % comme du temps des ajustements structurels. Ce qui veut dire qu’il y a une destruction des richesses et non pas d’investissement pour créer des richesses de demain.
La situation serait moins grave, selon Mamadou Lamine Loum, si elle se limitait à cela. Il rappelle, en effet, que l’industrie est en berne, avec la faillite notée, durant ce magistère libéral, des vedettes de ce secteur qu’étaient la Société africaine de raffinage (Sar), Senelec et les Industries chimiques du Sénégal (Ics). Qui, selon lui, n’ont pas profité des années où ils pouvaient sortir la tête de l’eau. ‘Tous les nouveaux pavillons industriels substantiels datent de la période d’avant l’Alternance. Le capital naturel est dilapidé. L’or du Sénégal a été concédé ; il nous reste 3 à 4 ans d’exploitation pour le bassin de Sabadola. Les sables des taniphères sont en train d’être vendus à des multinationales américaines. Mais tout cela va au détriment des règles essentielles de capitaux non renouvelables qui doivent être gérés avec beaucoup de précautions dans les normes environnementales, de durée, et d’impact sur les populations locales qui sont les premiers à être affectés surtout par les solutions chimiques de ces sables’, note-t-il.
Les infrastructures dont se targue le régime actuel d’avoir doté le Sénégal, Loum les voit comme la grande rengaine de l’Alternance. Mais, il les voit comme une honte et dénonce les ‘coûts records’ de celles-ci avec des financements internes, sans procédures, de gré à gré. Ce qui, dit-il, diminue la productivité marginale de ce capital investi. ‘On n’en aura jamais un effet retour tel qu’on les a payées, d’après l’Ansd’, dit-il.
Loum signale par ailleurs que les socialistes ont travaillé en 7 ans et ont donné dix ans de financement au régime issu de l’Alternance. Pour lui, cet avenir, qui était hier contraint, est aujourd’hui sous hypothèque pour 4 raisons. D’abord, une démocratie menacée par la dévolution monarchique ; une économie menacée ‘d’immergence’, pas d’émergence dès les premiers retournements de conjoncture, qui n’a surtout pas été capitalisée dans les périodes que nous venons de vivre. Car, dit-il, entre 1995 et 2000, nous avons, en Afrique, une période faste qui s’est ouverte et qui permet aujourd’hui de dire que l’économie africaine s’est globalement avancée. ‘Le Sénégal aurait pu prendre beaucoup d’avance pendant cette période et il ne l’a pas fait. Les périodes qui s’ouvrent risquent d’être très douloureuses pour nous’, prévient-il.
20 Commentaires
Un Senegalais
En Février, 2012 (12:55 PM)Nous serons durs sans haine et des deux bras ouverts.
L'épée, nous la mettrons dans la paix du fourreau,
Car le travail sera notre arme et la parole.
Le Bantou est un frère, et l'Arabe et le Blanc.
Mais que si l'ennemi incendie nos frontières
Nous serons tous dressés et les armes au poing :
Un peuple dans sa foi défiant tous les malheurs,
Les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes.
La mort, oui ! Nous disons la mort, mais pas la honte.
Jules Le Grand
En Février, 2012 (14:20 PM)Sene2
En Février, 2012 (15:17 PM)Pour Etre Honnête
En Février, 2012 (15:26 PM)On s'est vraiment trompé. ils sont en plus humbles, sérieux, posés, réflechis, .... et même plus beau et classe et élegant.
moi je suis pour un retour des technocrates socialistes pour un mandat de 5 ans comme ils ont. ce n'est pas long, et si on est deçu on change.
Do
En Février, 2012 (23:50 PM)Rone66
En Février, 2012 (01:37 AM)Rone66
En Février, 2012 (01:38 AM)Pepes
En Février, 2012 (01:47 AM)Rone66
En Février, 2012 (01:53 AM)C'est trop sérieux pour qu'un âne s'en mêle.
Sakho-loum
En Février, 2012 (07:05 AM)tous les fonctionnaires sénégalais se souviennent de votre myopie économique qui vous a poussé à votre fameux plan .résultat des ponctions sur les salaires des fonctionnaires juste 2 mois avant qu'on vienne ici devant votre patron diouf dévaluer le franc CFA. Tu l'avais inspiré quand il disait "y'aura pas de dévaluation!", "y'aura pas de dévaluation!" "y'aura pas de dévaluation!". alors de grace fermez la. vous voulez revenir mais cela ne passera pas. ON veut d'autres voleurs parceque vous etes tous les memes blancs bonnets et bonnets blancs.
va vendre ton "expertise ailleurs. On ne t'a vu diriger aucune institution digne et de renommée. walla bok? alors retourne a l'UCAD PREPARER 2017. UN PONCTIONNE qui reclame toujours son fric. voleur.
signe: QUI GROGNE
Mbéé!
En Février, 2012 (08:56 AM)Voila ce qui vous attend à nouveau !
Habib
En Février, 2012 (08:59 AM)Ce qu'il relate est juste il étaie son argument par des chiffres qu'on peut vérifier.
Nero
En Février, 2012 (09:31 AM)MERCI M. LOUM. NOUS COMPTONS SUR VOUS POUR REDRESSER A NOUVEAU L'ECONOMIE SENEGALAISE
Alerte
En Février, 2012 (10:04 AM)Weuz
En Février, 2012 (12:41 PM)-domaine privé de l'état
Exemple la résidence des anciens chef de gouverneur a Ndar que Niombor a distribué à Maîmouna Sourang et Ousmane Ndiaye sous prétexte de restauration du patrimoine Bâti. Idem à Dakar dans le plateau.
- le saucissonnage des réserve foncières de Dakar
-le traçage des biens financiers blanchis par la bande à Wade de même que l'argent des trafiquants de drogue,.
- l'encaissement via des comptes privés de financements, surtout arabes, accordés au Sénégal
Ces gens ont fait main basse sur le patrimoine publique (finance et bâti).
Pour installer demain le Sénégal dans la sérénité, maintes affaires du SOPI d'état posent, par principe, le nécessaire recouvrement des biens de la nation. Ces affaires concernent le patrimoine bâti, l’industrie, les mines, les deniers de l’état et le foncier.
Certains bénéficiaires renvoient certes des interrogations légitimes sur les forfaitures socialistes mais font semblant d'ignorer que la dizaine de cas en questions sont en situation de bail. Donc des biens que la puissance publique peut reprendre sans difficulté.
Par ailleurs, nos compatriotes, surtout de la région Dakaroise, ne pardonneront à aucun futur gouvernement de passer par pertes et profits les maisons du domaine privé d'état gracieusement distribuées a des dirigeants de la Cap21 selon la seule volonté de Laye et Viviane Wade.
Pareil pour les réserves foncières que le Seigneur du PDS a fini de saucissonner rendant aléatoire l'installation, après mariage, des jeunes Dakarois et familles dans leur région...
Idem pour certains ruraux qui seront des cultivateurs sans terre...
Leuz
En Février, 2012 (13:04 PM)Pepes
En Février, 2012 (20:41 PM)Lyns
En Février, 2012 (21:53 PM)Femi
En Février, 2012 (02:51 AM)Aw
En Juin, 2012 (13:54 PM)Participer à la Discussion