Pêche et développement durable : Une étude préconise une gestion efficiente des ressources halieutiques

Afin de mieux faire face à la destruction des écosystèmes côtiers et marins, une étude validée hier préconise de meilleures pratiques de pêche pour une gestion efficiente des ressources halieutiques.
L’étude diagnostique des cadres de concertation sur les changements climatiques, la pêche et l’environnement marin et côtier du Sénégal a été validée, hier, à Dakar, à l’issue d’un atelier regroupant tous les acteurs engagés pour une pêche durable au Sénégal. Comme l’a souligné la représentante de la directrice de l’Environnement, Ndèye Fatou Diène, le Sénégal, à l’instar des autres pays, est confronté aux effets néfastes du changement climatique. Sur ses 700 kilomètres de côtes, il est aisé de constater les effets de l’érosion côtière, l’intrusion du sel, la salinisation des vallées, la destruction des écosystèmes côtiers et marins. Une situation que subissent les différentes communautés de pêcheurs et qui rejaillit sur l’alimentation et la qualité du poisson.
Si le réchauffement de la planète est inéluctable, c’est la réduction de ses effets qu’il s’agit, aujourd’hui, d’atténuer. Pour Mme Diène, qui a salué les efforts faits à ce niveau par l’Usaid Comfish et tous les acteurs concernés par cette problématique, « il faudra agir avec détermination et intelligence ». Elle a assuré l’appui de la direction de l’Environnement et des Etablissements classés pour une meilleure prise en compte des effets du changement climatique, exhortant toutefois à une démarche interactive pour l’atteinte des objectifs.
Ousmane Fall Sarr, président du Comité national sur les changements climatiques (Comnacc), pense « qu’il est urgent d’investir pour limiter ces menaces croissantes et s’adapter à leurs conséquences ». C’est pourquoi il a suggéré deux axes de réflexion ayant trait à l’amélioration des prévisions météorologiques et des connaissances en matière de climatologie, mais aussi au respect des engagements pris par la communauté internationale au titre de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Cibler les meilleures pratiques
Le représentant de l’Usaid Comfish, Wack Ndiaye, a évoqué les résultats de l’étude qui se décline en deux aspects. D’abord, la promotion des bonnes pratiques dans le cadre des activités de pêcheries, puis la mise en place d’infrastructures, avec le concours des autorités et des partenaires du Sénégal, pour faire face aux effets du changement climatique.
De l’avis de Madeleine Sarr du ministère de l’Environnement, il s’agira d’étudier les répercussions de l’élévation des températures au niveau des mers et leurs incidences sur l’équilibre des écosystèmes. Pour cette experte en climat, l’élévation des températures risque de changer les réactions biochimiques qui vont, à leur tour, bouleverser les écosystèmes avec des impacts sur les stocks de poissons.
Le Sénégal, qui a la chance de bénéficier des effets des courants marins comme celui des Canaries, possède d’excellents stocks qui n’ont besoin que d’une bonne gestion. Mais, quelles pratiques appliquer pour sauvegarder ces stocks ? En guise de réponse, la technicienne du ministère de l’Environnement a évoqué l’enseignement des bonnes pratiques dans les pêcheries, l’utilisation des connaissances traditionnelles, l’application de la technique du repos biologique, la poursuite de la mise en place d’Aires marines protégées (Amp) et l’association des communautés de pêcheurs dans les ateliers de renforcement de capacités sur les meilleures pratiques de pêcherie pour maintenir les stocks de poisson, etc.