Les prévisions de la Banque mondiale en termes de croissance économique pour le Sénégal de 4,5 % en 2011 pourraient s’assombrir. En cause, l’énormité du déficit énergétique enregistré depuis 2000 malgré les 700 milliards déjà investis par l’Etat dans le secteur.
Selon ‘Les perspectives globales de l’économie mondiale’ établies dans un rapport de la Banque mondiale rendu simultanément public hier à Dakar, Paris, Washington et dans quelques pays africains, la croissance économique du Sénégal sera de 4,5 % en 2011. Là où les mêmes prévisions affichent, sur la même période, un taux de croissance de 13 % pour le Ghana. Et de l’avis de l’expert de la Banque mondiale, Alan Dennis, cette prévision pourrait même ne pas être atteinte si la crise énergétique persiste au Sénégal. ‘Un des risques pour les prévisions de 2011 pour le Sénégal demeure la crise énergétique qui peut fortement affecter la croissance, comme c’était le cas en 2009’, avertit l’économiste de la Banque mondiale. M. Dennis prédit pire : ‘Avec le redressement de l’économie mondiale et la pression sur le prix du pétrole, un autre cycle de mauvaise performance économique du pays pourrait naître. Et au meilleur des cas, le taux de croissance économique actuel pourrait enregistrer 1,5 % de moins en 2011.’ A son avis, les performances économiques seront à la dimension de la crise.
Le Sénégal fait face, depuis 2000, à un déficit énergétique criard qui a coûté à son trésor public plus de 700 milliards de francs Cfa. Cela, sans que les Sénégalais ne soient satisfaits dans leur demande en électricité.
Pourtant, d’après cette publication de la Banque mondiale qui décrypte les tendances de l’économie mondiale en 2011, compte tenu des résultats de l’année écoulée, le Sénégal doit le redressement de son économie à la reprise, et la hausse de 4,0 % de son Pib en 2010 à l’accroissement des exportations, des investissements étrangers directs et des transferts de fonds des travailleurs migrants. Ce, après être ressortie à 2,7 % en moyenne en 2008 et 2009. Et mieux encore, l’Etat du Sénégal a consacré davantage de ressources au financement de plusieurs grands projets d’infrastructures, notamment un nouvel aéroport, et la production agricole ayant bénéficié de conditions climatiques favorables. S’y ajoute que notre pays bénéficie de la demande extérieure avec les exportations et de la demande intérieure avec la commande publique qui a haussé en 2010, mais aussi les envois de fonds de Sénégalais de l’extérieur qui ont progressé plus qu’on l’attendait. ‘ En 2009, en plus du fait que le Sénégal n’a pas pu bénéficier complètement du redressement de l’économie mondiale par un rebond du coût des matières premières, du flux des investissements directs étrangers, du tourisme, des envois de fonds et de la hausse des échanges avec l’Asie, il y a eu la lancinante question des arriérés de paiement qui s’était posée’, explique Mamadou Ndione, économiste au bureau de la Banque mondiale au Sénégal. Selon lui, les 13 % de croissance prévus au Ghana ne sauraient s’expliquer par le fait que ce pays a sa propre monnaie. ‘Ce pays, fait-il remarquer, a engagé des réformes ces dernières années qui lui valent une attraction des investissements directs. De même que le Burkina Faso dont la croissance économique doit atteindre 5 % selon le rapport de la Banque mondiale’. Pour lui, la question va au-delà de l’appartenance à une zone déterminée.
A noter qu’au Cameroun, la croissance aurait rebondi à 3,0 % en 2010 selon les estimations, contre 2,4 % en 2009. Ce taux est porté au Gabon à 5 % en 2010 et à 2,8 % au Bénin, alors que pour le Mali, l’expansion économique a connu une croissance de 5 % en 2010 contre 4,3 % en 2009.
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King
En Janvier, 2011 (05:48 AM)Participer à la Discussion