Incitation à la débauche mettant en cause un papa, une vendeuse de bière et des gérants d’un cyber

Pour le procureur de la République, Mouhamadou Mbengue n'est pas le seul dans cette entreprise d’incitation à la débauche. Les gérants du cyber qui laissaient l’enfant visiter des sites pornographiques sont aussi coupables. Mamadou Gaby Sall, le propriétaire du cyber et ses collaborateurs Mamadou Diouldé Diallo et Boubacar Diallo, ont été mis aux arrêts, au même titre que le papa pervers. Toujours au banc des accusés, la dame Floria Mendy, gérante du bar où le jeune garçon achetait l'alcool est également inquiétée dans cette histoire. Toutes ces personnes sont poursuivies pour les délits de corruption de mineur, outrage aux bonnes mœurs, en sus du délit de détention et usage de chanvre indien qui pèse sur le père du jeune garçon.

Devant le juge du tribunal régional des flagrants délits de Dakar, la maman du jeune garçon confirme les accusations contenues dans sa plainte. La dame indique que ce qui l'a poussée à porter l’affaire sur la place publique est très simple. C’est par hasard qu’elle a rencontré, un jour, son enfant en train d'errer dans les rues comme délaissé par ses parents. L’affection d’une mère envers son enfant aidant, la maman de celui-ci s’est offusquée de la situation dans laquelle se trouvait son enfant. Le jeune garçon voulant certainement s’éviter les représailles de son père, une fois rentré à la maison, a essayé de disculper son papa : ‘Mon père n'amène jamais de femme à la maison. Il ne m'a non plus jamais envoyé pour acheter du chanvre indien. Il m'envoyait uniquement pour de la cigarette.’ Cependant, il reconnaît que son père l’envoyait acheter de la bière, soigneusement emballée par la vendeuse. S'agissant des films pornographiques évoqués par sa mère, le garçon précise qu'il regardait plutôt des films hindous et de karaté. Le père de l’enfant s’est inscrit en faux contre les accusations de son ex-épouse.

Mouhamadou Mbengue a clamé haut et fort son innocence en niant la détention et l'usage de drogue. Il qualifie ainsi les accusations de son ex-épouse de piège monté contre sa personne : ’C'est une cabale montée par mon ex-épouse car nous avons un différend relatif à la garde de notre fils.’ Les tenants du cyber se sont inscrits dans la même logique de défense que le papa de l’enfant. Pour eux, l'enfant ne regardait pas de films pornographiques. La dame Floria Mendy d’affirmer, à son tour, que le jeune garçon ne restait jamais dans le bar quand il venait acheter du vin pour son père.

Cette démarche particulière des prévenus, à savoir la dénégation systématique, n’a pas trouvé l’assentiment procureur de la République pour qui les prévenus ont incité le jeune garçon à la débauche. L’avocat de la société requiert trois ans ferme contre le père, un an pour la dame tenue pour complice et 6 mois contre les gérants du cybercafé.

Délibéré, mardi prochain.