POUR SAUVER SON FIANCE LOURDEMENT ENDETTE : La Sud africaine s’érige en passeuse et tombe à Dakar avec 2,38 Kg de cocaïne

Catharina Elisabeth Warren, âgée de 52 bougies, dont 3 en détention préventive à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss, va finalement se faire une idée exacte de ce qui l’attend, ce jeudi matin. Nationalité sud-africaine, de passage à Dakar pour rallier la Zambie, elle a été jugée, hier, pour trafic international de drogue, après avoir été placée sous mandat de dépôt, au soir du 1er décembre 2009. De race blanche, divorcée et mère de deux filles âgées respectivement de 30 et 28 ans, elle a été interpellée alors qu’elle venait du Brésil et était en transit au Sénégal pour se rendre en Zambie. Revenant sur les circonstances de son arrestation, elle dit avoir été appréhendée parce que de la cocaïne avait été retrouvée dans ses bagages. S’expliquant sur les motifs de son acte, elle a déclaré l’avoir fait pour sauver son homme. «Je l’ai fait tout simplement parce que mon fiancé était accro au crack.

Après m’avoir présentée à Robert, un tanzanien établi en Afrique du Sud, il m’a appris qu’il lui devait beaucoup d’argent et que sa vie était en danger. Je devais, dès lors, faire ce que j’ai eu à faire pour payer ses dettes. Et en réalité on devait me payer 3000 dollars», a-t-elle dit à la barre. Lors de son interrogatoire, elle n’a pas nié être consciente de l’acte qu’elle a commis. Devant la Cour, elle a soutenu : «Je sais que c’est proscrit par la loi, mais c’est parce que la vie de mon fiancé était en danger et qu’il devait beaucoup d’argent à Robert que j’ai accepté de le faire». Elle avait réussi à passer dans les filets des hommes de loi du Brésil, mais elle a été cueillie par les éléments de l’Ocrtis. Ces derniers l'avaient, en effet, interpellée le 26 novembre 2009, dans la zone arrivée de l’aéroport international Léopold S. Senghor, e tils avaient découvert au fond de sa valise un sachet en plastique contenant 2,38 Kg de cocaïne. Interrogée, C. E. Warren reconnaissait être une passeuse de drogue travaillant pour un nommé Robert. Elle avouait être à sa deuxième opération et avait gagné pour la première fois, la somme de 7 600 dollars, non sans justifier cette pratique illicite par la faillite de ses affaires commerciales.

Lors de son réquisitoire, l'Avocat général, après avoir qualifié les faits reprochés à la prévenue «d’extrêmement graves», a requis 10 ans de travaux forcés. Mais, la défense n’a pas voulu l’entendre de cette oreille. Me Mouhamadou Moustapha Dieng, qui n’a pas caché son mépris contre la criminalisation du trafic de drogue, a demandé la disqualification de ce qui est reproché à sa cliente. Il a ainsi demandé à la Cour de la comprendre et de ne pas la sévèrement punir, car elle a déjà passé 3 ans en prison. Il a alors plaidé l’application extrêmement bienveillante de la loi pénale. Son confrère, Me Mbaye Sène, qui a souligné que sa cliente a reconnu la détention et que la loi prévoit deux ans de prison, a sollicité une disqualification des faits en détention mais aussi une application extrêmement bienveillante de la loi pénale. Délibéré est prévu pour aujourd’hui.