SON EPOUSE AYANT FUGUE DU DOMICILE CONJUGAL POUR REJOINDRE SON AMANT A THIAROYE : Le mari cocu expédie son rival à l'hôpital, en lui assénant plusieurs coups de couteau..

Ressortissant guinéen établi à Thiaroye (banlieue dakaroise), Thierno Madiou est, depuis samedi dernier, mis aux arrêts au commissariat de la localité. Cocufié par son compatriote, un certain Ado qui avait hébergé cinq jours durant son épouse, Thierno Madiou, armé d'un couteau, les a surpris et s'est acharné sur son rival qu'il a expédié à l'hôpital, après lui avoir asséné plusieurs coups de couteau.

Le quartier Masséré de Thiaroye (banlieu dakaroise) a failli être le théâtre, samedi dernier, d'un crime passionnel. Ceci, à la suite d'une violente altercation qui a mis aux prises un mari cocu, le sieur Thierno Madiou, a son rival, un certain Ado. Les deux antagonistes qui habitent le même quartier (Nlasséré) sont pourtant des compatriotes originaires de la Guinée Conakry. L'autre particularité est qu'ils sont pratiquement du même âge et qu'il exerce la même profession de porteurs de bagages au niveau des marchés, à T'hiaroye. Autant de similitudes qui ont été un facteur ayant permis le rapprochement entre Ado et l'épouse de Thierno Madiou, la dame Aissatou Mariama Bâ.

Ainsi, à l'insu de son époux, ladite dame, bien qu'étant dans les liens du mariage, a discrètement entamé une relation amoureuse, vécue avec son amoureux : Ado. Partageant une belle et intense histoire d'amour, les deux tourtereaux n'en pouvaient plus de vivre leur aventure dans la clandestinité. C’est sur ces entrefaites que la dame Aissatou Mariarna Bâ a pris sur elle la décision de fuguer de son domicile conjugal pour rejoindre son amant, domicilié à une bonne centaine de mètres de sa maison. Elle n'a pas tardé à matérialiser sa décision au grand dam de son époux et de leurs deux enfants, respectivement âgés de deux et quatre ans. Elle a ainsi été hébergée par son amant, au domicile de qui, elle a séjourné pendant cinq jours. Son mari cocu, qui ne savait plus à quel saint se vouer, mais convaincu que son épouse l'a trompé avec un autre homme, s'est alors rendu au commissariat de Thiaroye où il a déposé une plainte contre X, car ignorant jusqu'alors l'identité de son rival.

A la suite de sa déposition, les hommes du commissaire Hamadi Baldé de Thiaroye, craignant que l'histoire finisse en crime passionnel, entre Madiou et son mystérieux rival, l'ont sommé de s'abstenir à se faire justice, au cas où il interpellerait son épouse ou son rival. Mieux, il a été mis en contact avec les éléments de la brigade de recherches dudit commissariat, afin qu'il les alerte dès qu'il retrouvera sa femme ou l'amant de celle-ci.

...Et atterrit derrière les barreaux

Un principe accepté par le mari cocu, qui a de suite entamé sa propre enquête, en investissant la communautés guinéenne de Thiaroye, pour retrouver la mère de ses enfants. Il a fini par apprendre que celle-ci vivait avec Ado, à une adresse qui lui a été remise. Ayant vidé les lieux, Madiou s'est alors armé d'un couteau et s'est rendu, samedi dernier, à ladite adresse où il a retrouvé son épouse aux côtés de sou rival. Outré par cette scène et sous l'emprise de la passion, il a perdu la raison, oublié les injonctions à lui faite par les policiers et a décidé de se faire justice. Il s'en est suivi une vive altercation au cours de laquelle, il a asséné plusieurs coups de couteau à son antagoniste, grièvement blessé au niveau des deux bras. Ado qui saignait abondement s'est rendu, à son tour, au commissariat de Thiaroye et a déposé une plainte pour coups et blessures volontaires. Seulement, vu la gravité de ses blessures, il a été orienté à l'hôpital. En attendant, les limiers ont interpellé Thierno Madiou, qui a été placé en garde à vue, pour des raisons de sécurité et des besoins de l'enquête ouverte.
Pendant ce temps, l'épouse infidèle a rejoint le domicile conjugal, alors que son mari pourrait, à l'état actuel des faits, être déféré au parquet pour coups et blessures volontaires, assorti d'une Itt que son rival ne devrait pas tarder à déposer. Il peut, toutefois, se prévaloir de l'excuse de provocation qui sera appréciée par les juges.

JEAN NESTOR GOMIS RACONTE L'INSTANT QUI A FAILLI COÛTER LA VIE AU RIVAL DU MARI COCU «Le mari cocu a tenté à deux reprises de poignarder sa victime au visage... »

«Je me trouvais à la porte de l'atelier d'un ami menuisier du nom de Ramadane Mbaye, sis non loin du coin dit Gouye Fatou Maïga, au quartier Djidda Thiaroye Kao. Soudain, j'ai vu une course-pour-suite. Un homme (Thierno Madiou) était aux trousses d'un second (Ado) et ils se dirigeaient vers nous. Il faisait environ 11 heures.

A un moment de la course, l'homme qui était poursuivi (Ado) s'est armé d'une pierre qu'il a jetée en direction de son poursuivant. Ce dernier, très alerte, est parvenu à esquiver la pierre. Au même moment, Ado, qui courait à reculons au moment de jeter la pierre, est tombé sur son dos. Thierno Madiou en a profité pour lui sauter dessus et s'est acharné sur lui, avec un couteau qu'il tenait à la main. Il a tenté, à deux reprises, d'asséner à Ado des coups de couteau au visage, mais sa victime est parvenue à esquiver les coups. C'est alors qu'il lui a asséné plusieurs coups au niveau des bras et avant-bras lui occasionnant de graves blessures. C’est alors que mon ami et moi sommes intervenus pour l'interpeller. Je suis parvenu à maîtriser la main de Thierno Madiou qui tenait le couteau que j'ai fini par lui arracher. Par la suite, j'ai personnellement conduit Thierno Madiou au commissariat de Police de Thiaroye, au moment où mon ami Ramadane Mbaye assistait la personne blessée.»