Alioune Tine déplore l'humiliation des migrants dans les pays d'accueil

Le président du Comité sénégalais des droits de l’homme (CSDH) recommande la mise en place d’un groupe de travail, pour promouvoir les droits des travailleurs migrants qui, selon lui, subissent ‘’beaucoup d’humiliations’’ dans les pays de transit et d’accueil.

‘’Je propose la mise en place d’un petit groupe de travail pour réfléchir sur comment promouvoir les droits des travailleurs migrants. Nos pays africains subissent directement les conséquences de l’émigration, parce que nous sommes à la fois un pays de départ et de transit de migrants’’, a dit Alioune Tine, samedi à Dakar, au cours d’une table-ronde organisée par le CSDH.

Selon l’ancien président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), ‘’les travailleurs migrants subissent beaucoup d’humiliations, des arrestations arbitraires et des déportations dans les pays de transit et d’accueil’’. 

M. Tine a plaidé pour que l’on accorde une plus grande attention aux droits des travailleurs migrants et aux membres de leurs familles, aussi bien dans les pays de départ, de transit et d’accueil. 

‘’Il est temps que l’on cesse de voir beaucoup plus les migrants comme des électeurs ou pour leur contribution à l’économie qui est supérieure à l’aide publique au développement’’, a-t-il estimé.

Il a également fustigé ''l’absence de statistiques fiables'' sur les migrants. Selon lui, ‘’le problème, c’est que les rapports périodiques accusent de longues années de retard et ne nous permettent pas de connaître les chiffres des émigrés sénégalais, y compris leurs transferts d’argent’’. 

Par ailleurs, le président du CSDH, qui a modéré la table-ronde, a déploré la non-ratification de la Convention 90 sur les droits des migrants adoptée l’ONU. ‘’Le problème de cette convention, a-t-il constaté, c’est que la plupart des pays développés qui accueillent les migrants ne l’ont pas ratifiée’’. 

‘’Pourtant, c’est une convention restrictive pour son caractère indivisible des droits de l’homme. Mais tout le monde ne l’a pas ratifiée, surtout les pays occidentaux. Ce qui fait que cette convention est le maillon faible qui va affaiblir tous les autres droits des travailleurs migrants’’, a-t-il assuré.

‘’La Convention des droits de l’homme protège les migrants contre la discrimination et le racisme, le travail au noir et l’exploitation dans les pays d’accueil’’, a-t-il rappelé.