Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Immigration

Arrestations, tortures et rançons: l'enfer des migrants en Libye

Single Post
Arrestations, tortures et rançons: l'enfer des migrants en Libye

En Libye, des dizaines de migrants sont détenus par des groupes armés libyens dans la ville de Sabratha, à l'ouest de Tripoli. Ces groupes réclament des rançons aux familles. Le processus semble se répéter depuis plusieurs mois.

Selon les témoignages, il existe deux types d'arrestations. Les plus récurrentes, ce sont celles sur la plage. Alors que les migrants sont sur les bateaux, que les passeurs leur ont indiqué comment prendre la direction de l'Italie, des groupes armés arrivent eux aussi par bateau. Selon les récits de migrants, les hommes armés, des Libyens, demandent le nom du passeur. En fonction du nom du passeur, ils arrêtent les migrants, les ramènent sur la plage et les enferment. Il ne s'agit pas de prisons, mais plutôt de bâtiments en construction, fermés et à l'abri des regards.

Le deuxième type d'arrestation a lieu à l'entrée de Sabratha. Les groupes armés semblent être au courant de l'arrivée de convois transportant des migrants, dirigés par des passeurs. Ils leur barrent la route et les mettent en détention.

Des groupes armés difficiles à identifier

Il est difficile de dire qui sont ces groupes armés. Les migrants les désignent par des surnoms qui n'ont pas de lien avec les appellations des différents groupes armés connus dans la ville. Selon les témoignages, il s'agit d'hommes libyens en possession d'armes, aidés par des hommes de nationalités subsahariennes. Les différents témoignages de migrants victimes de ces groupes convergent sur un point : l'intérêt premier de ces groupes armés est l'argent. L'objectif des arrestations de migrants est donc de demander des rançons.

Une fois arrêtés, les migrants sont menacés et on les force à donner le numéro de téléphone de leur famille. Là, un homme, que les migrants désignent comme le responsable du ghetto, appelle alors les familles et réclame de l'argent. Les sommes tournent autour de 400-500 euros, mais cette semaine, une famille a dû payer plus de 1 000 euros pour son fils. Les sommes peuvent augmenter au fur et à mesure de la détention. Les migrants sont fréquemment violentés, les femmes violées, certains se font tirer dessus, principalement sur les pieds. Toutes ces violences se passent devant l'ensemble du groupe, afin d'instituer un climat de terreur, et les conditions de vie sont évidemment extrêmement précaires.

Les réseaux de ces groupes armés sont visiblement alignés sur les réseaux de passeurs, puisqu'ils ont des relais dans différents pays du continent africain. Lorsqu'une famille a réuni la somme de la rançon, on lui envoie le numéro d'un compte sur lequel elle peut effectuer un virement en franc CFA. Si les proches sont dans les pays de transit comme l'Algérie ou la Tunisie, il y a des hommes qui servent de relai pour récupérer l'argent dans ces pays.

Sans rançon, pas de libération

Si une famille ne paie pas, les migrants sont maintenus en détention tant que la rançon n’a pas été versée. Certains sont forcés de travailler sans salaire, pour payer eux même le montant de leur rançon. Selon les témoignages, il est arrivé qu'un migrant soit tué, mais ce n'est pas régulier, parce que le but est vraiment d'obtenir de l'argent.

Lorsqu'un migrant a payé sa rançon, il est libéré et il se rend alors là où vit le passeur qu'il a payé pour faire la traversée. Il attend qu'un départ en bateau soit organisé. Tout le long de cette attente, les migrants racontent qu'ils évitent de sortir dans les rues, puisqu'ils sont susceptibles d'être enlevés par un nouveau groupe armé. Même chose lors du nouveau départ en bateau, il est arrivé que des migrants soient arrêtés deux fois, et qu’ils soient obligés de payer deux rançons de suite.

Si les migrants n'essayent pas de quitter la Libye, c’est en premier lieu parce qu’ils ont déjà payé un passeur pour arriver jusqu'en Europe. Ils ne veulent pas perdre cet argent. Ensuite, il est presque impossible de faire la route en sens inverse en Libye, sans être accompagné d'un passeur, et le risque d'être arrêté ou tué est permanent. Il ne faut pas sous-estimer non plus, la force du désir d'aller en Europe, ce qui représente la réussite, et puis surtout, l'exemple de dizaines de milliers d'autres personnes, qui ont réussi à traverser la Méditerranée. Les groupes armés et les passeurs le savent, les familles finiront par payer.



2 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (20:06 PM)
    C'EST BIEN FAIT POUR LEUR GUEULE.. ILS SONT DES ESCLAVES ET SERONT TRAITES COMME ESCLAVES.. ILS ONT TOUT CHEZ EUX: LEURS PARENTS, DES CHAMPS, DES PUITS, UNE VIE SOCIALE .. MAIS ILS VEULENT ALLER EN EUROPE..



    LES TORTURES DES LIBYENS SONT MIEUX QUE CE QUILS VONT VIVRENT EN EUROPE LE RACISME DES BLANCS, VIVRENT SANS PAPIERS.. ET TRAITES COMME UN MOINS QUE RIEN.
    Top Banner
  2. Auteur

    Anonyme

    En Août, 2017 (20:27 PM)
    Ou est hsf pour aller les rencontrer avec leurs bourreaux
    {comment_ads}

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email