Emmanuel Macron effectuera de lundi à mercredi sa première visite en Lituanie et en Lettonie, deux États baltes qui espèrent son appui face à la crise politique en Biélorussie et aux pressions russes. À la veille de son départ, il a défendu que le président contesté Alexandre "Loukachenko doit partir".
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko "doit partir", selon le président français. Emmanuel Macron l’a dit dimanche 27 septembre à la veille de sa première visite de lundi 28 à mercredi 30 septembre en Lituanie et en Lettonie, deux pays baltes centraux dans la crise politique en Biélorussie et qui espèrent l’appui de Paris. Selon l’Élysée, il n’est pas exclu qu’Emmanuel Macron rencontre Svetlana Tikhanovskaïa, réfugiée à Vilnius.
Au cours de sa tournée, le chef de l’État français doit rencontrer ses homologues lituanien Gitanas Nauseda et letton Egils Levits, ainsi que le Premier ministre letton Arturs Krisjanis Karins. Il rendra également visite au contingent de 300 soldats français stationnés sur la base lituanienne de Rukla, dans le cadre de la présence renforcée de l'Otan dans la région.
L'Alliance atlantique a déployé des rotations permanentes de troupes en Pologne et dans les États baltes face à la politique jugée agressive de Moscou depuis l'annexion en 2014 de la Crimée ukrainienne.
"Un pouvoir autoritaire qui n’arrive pas à accepter la logique de la démocratie"
Outre les relations bilatérales, les discussions d’Emmanuel Macron avec les dirigeants baltes devraient porter sur la crise dans la Biélorussie voisine, après la réélection le 9 août du président Alexandre Loukachenko, accusé par l'opposition d'avoir truqué l'élection et soutenu par Vladimir Poutine.
"Ce qui se passe en Biélorussie, c'est une crise de pouvoir, un pouvoir autoritaire qui n'arrive pas à accepter la logique de la démocratie et qui s'accroche par la force. Il est clair que Loukachenko doit partir", a affirmé Emmanuel Macron dans des déclarations au Journal du dimanche (JDD), publiées dimanche 27 septembre.
L'Union européenne (UE) comme les pays baltes n'ont pas reconnu son élection et la Lituanie a donné refuge à la cheffe de file de l'opposition biélorusse Svetlana Tikhanovskaïa.
Les trois États baltes ont décidé des sanctions à l'encontre de fonctionnaires biélorusses jugés responsables de la répression contre l'opposition. L'UE devrait également prendre des sanctions contre le régime de Minsk, mais se trouve pour l'instant bloquée par le veto de Chypre.
Pour une transition pacifique
L'Élysée a indiqué qu'il n'était "pas exclu" que le président français rencontre à Vilnius l'opposante biélorusse. Svetlana Tikhanovskaïa a déclaré jeudi 24 septembre au journal Le Figaro qu'elle "attend beaucoup" d’Emmanuel Macron et espère qu'il "s'engage pour nous aider à sortir de l'impasse".
Dans ses déclarations au JDD, le chef d’État s'est dit "impressionné par le courage des manifestants" au Belarus. "Ils savent les risques qu'ils prennent en défilant tous les week-ends et pourtant, ils poursuivent le mouvement pour faire vivre la démocratie dans ce pays qui en est privé depuis si longtemps", a-t-il salué.
La France réclame pour la Biélorussie une transition pacifique, avec la fin de la répression puis par l'engagement d'un dialogue prenant en compte la volonté de la population, "en évitant le risque d'une plus grande répression, voire une intervention de la Russie", a rappelé l'Élysée.
"Il se trouve que j'ai parlé à Vladimir Poutine le 14 septembre, le jour où il recevait Loukachenko à Sotchi. Je lui ai dit que la Russie a un rôle à jouer, et ce rôle peut être positif s'il pousse Loukachenko à respecter la vérité des urnes et à libérer les prisonniers politiques. C'était il y a quinze jours, nous n'y sommes pas", a déclaré le président au JDD.
Tensions avec la Russie
Le président français prend soin depuis le début de son quinquennat de se rendre dans chacun des États européens. Il s'agira du premier déplacement présidentiel français dans les États baltes depuis la visite de Jacques Chirac en 2001.
Son voyage s'effectue dans un contexte de tensions avec la Russie, provoquées par l'affaire de l'empoisonnement de l'opposant Alexeï Navalny, a aussi souligné l'Élysée.
Les États baltes souhaitent tous deux un appui de la France face à la Russie. "La Lituanie attend une réponse ferme du président Emmanuel Macron sur la Russie et la situation en Biélorussie. La discussion devrait aussi porter sur le rôle de l'Otan pour garantir la sécurité de la région, les Américains étant considérés comme le facteur clé de la sécurité des États Baltes", explique le professeur de l'Université de Vilnius Ramunas Vilpisauskas.
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