Des journalistes démissionnent en raison de financements politiques de leur média

Le rédacteur en chef d'un site d'information hongrois, Vs.hu, et onze de ses journalistes ont annoncé leur démission lundi, après avoir appris que leur société éditrice avait perçu de l'argent d'un proche du Premier ministre Viktor Orban, régulièrement accusé de chercher à contrôler les médias. "Il apparaît que cette société privée a utilisé des fonds publics reçus de façon non transparente", a expliqué sur les réseaux sociaux l'un de ces journalistes,

Sandor Joob, assurant qu'il reverserait à des organisations humanitaires les salaires perçus depuis son embauche en mars. 1,6 million d'euros Ces démissions interviennent après des révélations selon lesquelles la société-mère de Vs.hu a perçu en toute discrétion 500 millions de forints (1,6 million d'euros) de la part de fondations contrôlées par la Banque centrale hongroise, dirigée par un proche de M. Orban, Gyorgy Matolcsy.

La Banque centrale et le gouvernement avaient tenté en vain de s'opposer à la publication de la liste des bénéficiaires des subsides alloués par ces fondations. En 2014, l'équipe d'un autre site hongrois, Origo.hu, avait également démissionné pour protester contre le limogeage de leur rédacteur en chef après la publication d'un article mettant en cause un autre proche de M. Orban. Le dirigeant populiste a fait adopter en 2011 une loi restreignant drastiquement la liberté d'exercice des médias, et mettant en place un Conseil des médias chargé de sanctionner les écarts.