Le club des « assassins silencieux »

Par La Voix de la Russie | En ces jours des milliers d’habitants furieux de la province pakistanaise de Peshawar ont bloqué la principale autoroute, par laquelle se fait l’approvisionnement des troupes de l’OTAN en Afghanistan, apprend l’agence informationnelle Associated Press. Les gens protestaient contre des frappes de roquettes de drones américains, qui en plus des terroristes présumés tuent aussi des civils pakistanais.

Le fait d’une action de protestation au Pakistan ne peut pas être qualifié de quelque chose sans précédent. On en a vu déjà. Dans les médias du monde sont déjà devenues habituelles des informations faisant état de l’élimination d’un tel ou tel autre combattant d’Al-Qaïda à la suite d’une nouvelle frappe de drones américains au Pakistan. Comme on le sait, à la frontière afghane de ce pays se trouve une zone dite tribale, où en effet des chefs des talibans afghans recherchés trouvent parfois refuge. C’est autre chose que les Américains expédient leur justice sommaire en territoire d’un Etat étranger souverain.

Comme l’indique, par exemple, un rapport d’Amnesty International, les Etats-Unis violent au Pakistan le droit international, et dans certains cas « il est possible de parler de crimes de guerre ».

Après ce qu’on vient de dire mérite d’autant plus d’attention l’information du portail « EUobserver » et de certains autres organes de presse écrite et électronique, suivant laquelle les chefs des ministères de la Défense de 7 pays européens – Allemagne, France, Espagne, Italie, Grèce, Pays-Bas, Pologne – se sont entendus de lancer à partir de 2020 une planification commune de la fabrication de drones, civils comme militaires, avec l’élaboration simultanée de la conception de leur exploitation. En France les participants à l’accord ont été baptisés de « club ». Actuellement, les Européens achètent des petits avions sans pilote de fabrication américaine ou israélienne. Et à présent, considère l’édition française Les Echos, des consortiums tels que le géant européen EADS, le groupe français Dassault Aviation et Finmeccanica italien pourront s’occuper de la conception et de la production des drones. Ce nouveau club, ne deviendra-t-il pas en paraphrasant l’auteur du « Club du suicide » (Robert Stevenson), un club des « assassins silencieux » ?

Cette « guerre à télécommande » a encore un aspect – les opérateurs des drones au sol souffrent autant de syndrome post-traumatique, que de vrais pilotes de guerre. Le Pentagone a récemment avoué éprouver un déficit de tels spécialistes. Et il y a rien de surprenant « Le matin ils tuent, et le soir ils mènent leurs enfants à un match de football », - c’est ainsi que l’hebdomadaire allemand Die Zeit a titré son interview avec un médecin psychologue. La députée des « Verts » au Parlement européen Francisca Keller parmi l’une de ses tâchesse propose de lever le voile du secret du problème des drones.

« En fait, notre tâche est d’attirer l’attention de l’opinion à ce problème, car l’information sur l’utilisation des petits avions sans pilote, disons par les gardes-frontière est pratiquement classée, - a dit Mme Keller dans une interview à la radio. – Nous ne voyons pas ce qui se passe et où. Et donc, nous cherchons à faire appel à l’opinion publique. »

Les médias font état de la formation en Europe d’encore un « club » de concepteurs de « prédateurs volants », qui va grouper la Grande-Bretagne, l’Autriche, la Pologne et la République tchèque. Y en aura-t-il d’autres vers le sommet de décembre des ministres de la Défense de l’UE ?
Oleg Severguine
Lire la suite: french.ruvr.ru/2013_11_26/Le-club-des-assassins-silencieux-0246/