Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

Résultats départementales 2015: Sarkozy sur un nuage avant la refondation de l' UMP

Single Post
Résultats départementales 2015: Sarkozy sur un nuage avant la refondation de l' UMP
Au soir du premier tour, son triomphe a été volontairement modeste et ostensiblement collectif. Depuis, Nicolas Sarkozy ne prend plus la peine de dissimuler son enthousiasme face au raz-de-marée qui s'annonce pour le second tour du scrutin départemental. "Le changement commence par les départementales", martèle le président du parti conservateur de meeting en meeting. Un changement qui commence par l'UMP où les sarkozystes espèrent bien que cette victoire va doper la cote de leur champion en vue de la primaire de 2016.

Après avoir dû endosser la responsabilité de la défaite de son camp lors de la législative partielle du Doubs, le président de l'UMP pourra sans rougir s'attribuer au moins une partie du succès éclatant qui l'attend ce dimanche 29 mars. Le premier depuis le retour de Nicolas Sarkozy aux affaires, hormis la reconquête du Sénat qui découlait en grande partie de la vague bleue UMP aux élections municipales;

Partis avec une quarantaine de départements, la droite et le centre pourraient en gagner plus d'une vingtaine, inversant le rapport de force avec la gauche. Nord, Corrèze, Essonne, Seine-Saint-Denis... L'ancien président de la République ne manquera pas de prises de guerre symboliques pour enfoncer son adversaire François Hollande et railler la stratégie du premier ministre Manuel Valls à qui il a promis "une boîte entière" de cigares ce dimanche. Un signal suffisamment fort pour estimer une fois encore que "l'alternance est en marche" et que "rien ne l'arrêtera".

Le pari réussi du rassemblement avant la refondation de l'UMP

Oui, c'est une victoire sans nuage ou presque qui s'annonce au second tour après avoir réussi à détrôner le Front national au premier, faisant oublier la triste seconde place de la droite aux européennes de mai 2014. Un succès lié essentiellement à la cohésion de l'alliance UMP-UDI et au cessez-le-feu instauré en interne pendant la campagne départementale. "Sa rentrée dans l'atmosphère a été périlleuse, mais Sarkozy a fait le boulot sur le rassemblement", reconnaît un sénateur filloniste.

Quelques mauvaises surprises ne sont toutefois pas à exclure ce dimanche. Dirigée par la droite, la Lozère est en danger de basculer à gauche. Et une victoire du FN dans le Vaucluse et dans l'Aisne n'est pas à exclure. Mais l'UMP aura beau jeu de pointer la responsabilité de la gauche, aux commandes dans ces deux départements.

Cette vague UMP aux départementales tombe d'autant mieux qu'elle constitue la rampe de lancement du projet phare de Nicolas Sarkozy: la refondation de l'UMP. "Rassemblement", "Les Républicains"... Quel que sera son nouveau nom, l'acte de naissance est annoncé pour le 30 mai à Paris lors d'un congrès fondateur censé tourner la page des guerres fratricides de ces deux dernières années.

Tout un symbole à une semaine du congrès du Parti socialiste qui se tiendra à Poitiers et qui pourrait tourner au règlement de compte entre pro-gouvernement et frondeurs.

Ni-ni, Modem et plats de substitution...

Si cet agenda devrait lui permettre de conforter son avance dans son électorat, Nicolas Sarkozy est toutefois loin d'avoir fait l'unanimité dans son propre camp pendant cette campagne. Le "ni-ni" adopté presque malgré lui continue de lui être reproché en interne, notamment par sa vice-présidente Nathalie Kosciusko-Morizet qui ne prend même plus le soin de dissimuler ses désaccords avec l'ancien président. Et si la consigne de ne pas se désister en faveur du PS face au Front national a été globalement respectée, plusieurs candidats s'en sont affranchis, refusant d'assumer la responsabilité d'une victoire de l'extrême droite sur le terrain.


Signe de cette ambivalence, le "ni-ni" reste rejeté par 53% des Français mais emporte l'adhésion de 82% des sympathisants UMP selon un sondage CSA pour RTL.

Le "ni-ni" porté par Nicolas Sarkozy a également écorné la belle alliance avec l'UDI dont le président, Jean-Christophe Lagarde, s'est prononcé en faveur du front républicain. Sur le terrain, cette double consigne a parfois tourné au casse-tête dans les binômes présentant un candidat UMP et un UDI. Toujours est-il que cette friction joue en faveur d'Alain Juppé, partisan d'une digue étanche avec le FN et apôtre d'une union UMP-UDI-Modem à toutes les élections.

Quant à sa position sur l'interdiction des repas de substitution à l'école au nom d'une laïcité intransigeante, elle s'est heurtée à une levée de boucliers jusque chez ses proches amis, à commencer par Henri Guaino, tout en alimentant la confusion avec les idées portées par le Front national.


La bataille des primaires ne fait que commencer

Autrement dit, rien n'est joué dans la course à la candidature pour la présidentielle de 2017. Et Nicolas Sarkozy va devoir continuer à batailler pour imposer l'évidence de son leadership. C'est le principal enseignement d'un sondage Odoxa pour Itélé selon lequel seuls 27% des personnes interrogées estiment que le premier tour a constitué "une victoire pour Nicolas Sarkozy".

Un sentiment relayé par tous les candidats potentiels à la primaire qui départagera les prétendants au trône. "Ne crions pas victoire trop tôt, la reconquête, elle est longue, elle est difficile, on reconquiert les territoires, il faudra ensuite reconquérir le cœur des Français et retrouver toute notre crédibilité", a prévenu dès le premier tour le député Bruno Le Maire. "Aucune leçon présidentielle n'est à tirer de ce premier tour des départementales", maintient la révélation de la course à la présidence de l'UMP.

De son côté, le populaire maire de Bordeaux Alain Juppé s'estime plus que jamais conforté dans sa stratégie d'union de la droite et du centre. "Qu'est-ce qui s'est passé sur le terrain dimanche dernier ? Partout où je suis allé : UMP-UDI-MoDem. Je pourrais vous citer la liste des départements que j'ai fréquentés. Donc j'ai gagné", s'est-il vanté sur le plateau du Grand Journal.

Sauf que son département de Gironde devrait échapper une nouvelle fois à la droite au soir du second tour. Ce que ne manqueront pas de relever les amis de Nicolas Sarkozy.


0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email