Il y a 36 ans déjà que disparaissait le prophète du reggae, Bob Marley. Cet intervalle de temps qui nous sépare de la date fatidique de 1981 constitue pourtant le nombre d’années vécues par Bob Marley. Trente-six ans. Un jeune âge. Un bel âge. Babylon nous dira qu’Emmanuel Macron est élu à la présidence française à 39 ans. Nous rétorquerons que Bob avait déjà tout réalisé avant cet âge. 36 donc ? A cet âge où toutes les promesses devaient déjà commencer à se tenir où à présager d’un bel avenir, le musicien et parolier de reggae jamaïcain avait déjà fini de remplir une intense vie terrestre. Une vie faite d'« inspirations positives », mais surtout de « vibrations positives » comme l’indique un de ses titres.
Salué à l’unanimité comme l’apôtre du reggae, Bob Marley a été incontestablement celui qui a su imposer ce genre musical calibré et dimensionné sur le battement cardiaque comme pour mettre en exergue l’âme de la musique qui doit, au-delà des… vibrations et des ondes libératrices, être un vecteur de transmission de message. La musique de Bob Marley, le reggae donc, dans son essence est l’écho de ces complaintes et gémissements libérés des affres de l’esclavage ou en quête de liberté, de ce chant qui promet un avenir radieux, qui invite à se battre pour ses droits, cette ode à l’amour. Encore une invite à la dignité et un déni à la domination et à l’exploitation. Le combattant de la liberté était aussi un ardent défenseur de la cause africaine; de « Mama Africa », vu comme la « terre promise » ou « pays des rêves » (Dreamland), et pour qui Bob n’a jamais été avare en thèmes ou engagements dans ses différents et prodigieux titres. D’ailleurs, l’une des plus belles compilations de Bob Marley et des Wailers, son groupe, porte le nom d’« Africa Unite » avec une pochette qui récapitule tous les drapeaux des différents pays africains de l’époque. Et qui ne se rappelle pas encore de cette trépignante invite au combat et à la libération qu’est le titre « Zimbabwe », l’ancienne Rhodésie chantée par Bob encore sous le joug colonial. Ce n’est d’ailleurs pas étonnant que Bob Marley ait été choisi, à l’indépendance, pour animer les festivités. Et les « Freedom Fighters » ne se sont pas fait prier pour danser, une fois les rythmes endiablés des Wailers débutés à Harare en 1980.
Une Afrique riche, mais…
L’Afrique reste omniprésente dans la production des artistes du reggae. Bob n’est pas le plus prolixe sur le sujet, mais son combat était toujours pour l’unité du continent, de ses fils et donc le refus des pièges de la division de Babylon qui n’était mu que par le pillage de ses ressources… Et à ce titre, le talentueux et rebelle Peter Tosh, un ami de Bob et membre fondateur des Wailers, disait qu’« Africa is the richest place, but it have the poorest race » (L’Afrique est la place plus riche, mais elle abrite la race la plus pauvre). Le titre de « roi du reggae » n’est nullement usurpé pour Bob Marley. Ce sont d’ailleurs ses pairs et amis musiciens, parmi les plus respectés qui en témoignent. Le défunt Joseph Hill du légendaire groupe Culture a marqué par sa musique des témoignages plus éloquents. Avant sa mort, en 2006, Jo Hill dans sa voix chaude et inimitable nous a légué un « Tribute to brother Bob Marley qui est mort pour le reggae ». Mais c’est surtout dans son « Psalm of Bob Marley ». « Je vous chante ici, un psaume pour Bob Marley ! Je vous chante ici, chacun veut chanter », débute un Joseph Hill qui énumère dans le morceau de nombreux célèbres titres de Bob Marley comme pour marquer son respect et son admiration pour l’artiste et son immense œuvre.
Le même procédé sera utilisé par I Jah Man, un autre monstre à la voix plus qu’envoûtante du reggae, dans Mr C. B, en référence à Chris Blackwell, le producteur de Bob. Evoquant d’éventuels successeurs de Bob, I Jah Man tout en reconnaissant la mention de son nom par le célèbre producteur, reconnaissait à Bob la qualité de « roi du reggae ». Dans un autre hommage encore, « Bob and friends over there », I Jah Man se rappelait des « bons moments » passés avec Bob et d’autres comme Tosh, Jacob Miller… tous aujourd’hui disparus. Mais leurs messages, eux, survivent toujours…
5 Commentaires
Anonymarley
En Mai, 2017 (11:19 AM)Yakhay
En Mai, 2017 (16:05 PM)Yakhay
En Mai, 2017 (16:05 PM)Yakhay
En Mai, 2017 (16:05 PM)Yakhay
En Mai, 2017 (16:05 PM)Participer à la Discussion