Djibril Mancou Bâ ou Billy Boy : «Il n’était pas prévu que je vive jusqu’à cet âge»

People Enfant «futé», Djibril Mancou Bâ ou Billy Boy pour les fans au petit écran s’est forgé dans le théâtre avant de retourner derrière les caméras. Fils du grand réalisateur et conseiller audiovisuel du roi du «mbalax», Boubacar Bâ, Billy Boy qui a fait de son pater son héros, a marqué aujourd’hui son territoire. Plombé par sa maladie qui l’oblige à quitter les bancs de l’école, Billy Boy marcheras sur les pas de son père.  Monteur à la Radio télévision sénégalaise (Rts) Billy Boy est le manager de «Iris audiovisuel» une structure qui s’active dans la réalisation et la production de produits audiovisuels. 

Tel arbre, tel fruit ! L’individu est toujours à l’image de ses parents ! Ces adages collent bien avec l’histoire de Djibril Mancou Bâ. Il ne fait pas l’exception. Gaby pour les intimes, Billy Boy pour les fans au petit écran et Djibril Mancou Bâ pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est le fils du réalisateur Boubacar Bâ, célèbre par ses œuvres telles que des téléfilms comme «La Collégienne», «Fakhman», entre autres. Tel père, tel fils, dit-on souvent. Mais Gaby est le fils de son père et marche sur les pas de son pater par la force de l’amour et du destin. Conseiller audiovisuel de la star planétaire, Youssou Ndour président du Groupe Futurs Médias (Gfm), Boubacar Bâ a filé le gène de la conception et de la réalisation audiovisuelle à son rejeton. Aujourd’hui le temps a donné raison et le bon sang n’a pas menti. Le jeunot qui suit les traces de son père a piqué le virus depuis le bas âge avant même qu’il ne voit ses études être plombées par une terrible maladie cardiaque qui a failli le passé de vie à trépas. «Je n’ai pas fait de longues études, mais j’ai arrêté en classe de seconde car je luttais avec la mort. Je voulais aller plus loin, mais je n’avais plus la force de continuer (il marque une pause). La mort dans l’âme j’ai dû laisser tomber les études pour me concentrer sur mes études», se remémore-t-il le cœur lourd et le visage triste. La maladie le rongeait et il fallait d’abord être psychologiquement fort pour s’en sortir. Billy Boy avait une anomalie cardiaque, le volume de son cœur était supérieur à la normale et il fallait une intervention chirurgicale pour soulager le jeunot.

«Il n’était pas prévu que je vive jusqu’à cet âge»

Comme dans le téléfilm «Fakhman», où Billy intègre une bande de voyous après être chassé du domicile familial par son pater, l’ado domptera son cœur pour se faire une nouvelle destinée. «Je n’aime pas trop parlé de ma maladie. Mais quand j’étais petit le médecin nous disait que j’avais un cœur dont le volume est supérieur à la normale. Et il n’était pas prévu que je vive jusqu’à cet âge. Comme j’étais psychologiquement prêt à affronter la maladie, un jour j’ai dit à mon père, papa je ne tomberai plus malade. Et depuis lors je me porte bien», narre-t-il la mine relaxe. Un vécu qui a permis au très «futé» Billy Boy d’être un donneur de leçon. «Dans notre existence quand on multiplie les choses par zéro, mentalement il est très difficile d’être atteint et on devient aguerri par rapport aux hostilités de la vie», conseille-t-il. Alors qu’il se prédestinait à être un comédien professionnel, Djibril Mancou Bâ a marqué les esprits des téléspectateurs dans les années 90 en interprétant les rôles de Billy Boy dans le téléfilm «Wendeelu» et Dembi dans «Fakhman». «D’abord j’ai voulu être comédien puisque naturellement je suis clone, un mini comédien à la maison. J’avais toutes les dispositions pour devenir comédien car il y avait des rôles disponibles pour moi. Ainsi, c’est en 1992, dans le téléfilm «Wendeelu» que j’ai effectué ma première expérience dans le théâtre. Ça m’a réussi et le public l’a bien n’accueilli. Cinq ans après j’ai joué dans «Fakhman». C’est après que j’ai décidé de passer derrière la caméra et c’est à cette même période que j’ai laissé tomber les études pour s’occuper de ma santé», renseigne-t-il.

A 34 ans ce natif de Kolda est autodidacte dans le montage et la réalisation audiovisuelle où il a trouvé sa voie et marqué son empreinte depuis bientôt dix ans. Il commence par jouer les bagagistes pour son père et l’influence vient naturelle. «Je le voyais aller et revenir. A chaque fois il venait avec de nouvelles belles choses, je me demandais comment il a fait pour réaliser toutes ces choses là. C’est là où j’ai commencé à l’embêter pour qu’il m’emmène dans ses tournages et l’influence est 100% de lui. La première fois qu’il m’a emmène sur un plateau de tournage (téléfilm La Collégienne) j’étais super impressionné », se rappelle-t-il un brin mélancolique.

Aujourd’hui, avec l’aide de Dieu Billy Boy a retrouvé sa santé et il a fait ses preuves à la Radio télévision sénégalaise (Rts) où il travaille comme monteur confirmé. Mais il est également le manager de «Iris audiovisuel» une structure qui s’active dans la réalisation et la production audiovisuelle. «Si je suis arrivé là c’est grâce à un engagement et une détermination sans faille bénit par un papa exemplaire», se félicite-t-il. «Comme j’étais curieux, je me suis lancé dans la réalisation. Mais j’ai commencé par être monteur et c’est aux côtés de Lahat Wane que j’ai appris les bases du montage. Je me suis forgé après avec les logiciels pour devenir un monteur confirmé sans passé par aucune école professionnelle. Je suis autodidacte et je forme même des gens qui sont à l’école», indique-t-il. «Suivant les pas de mon père, je me suis dit que même si je ne lui arrive pas à la cheville, je vais manquer mon empreinte. Aujourd’hui grâce à Dieu on fait des choses que les gens apprécient. Et «Iris audiovisuel» est née pour faire partir des structures qui créent les plus belles choses au monde comme l’a fait notre père», rassure-t-il. Billy Boy qui a presque tout calqué de son pater est l’auteur de la réalisation de plusieurs clips, spots, entre autres. De retour d’une tournée internationale, Billy Boy travaille avec des artistes nationaux et internationaux. Il vise haut, mais pas surréaliste. Il est bien le fils de son père…

EL HADJI FALLOU FAYE