Deux tollés en l’espace de quelques jours. Après avoir essuyé une pluie de critiques à la suite d’une publication sur Instagram d’une représentation de la déesse hindoue Kali, Katy Perry se retrouve à nouveau dans la tourmente. L’objet des attaques ? Sa nouvelle coupe de cheveux : deux tresses collées peroxydées. Si certains se moquent de la chanteuse d’un point de vue esthétique, d’autres l’accusent d’appropriation culturelle. Et ce n’est pas la première fois.
« Katy Kardashian »
Ses publications Instagram ont très vite divisé la toile. Sur des clichés postés ce week-end, on découvre Katy Perry métamorphosée, les cheveux blond platine, coiffés en tresses collées.
Le tout avec la légende « Katy Kardashian », soit un « hommage » à l’un des looks les plus reconnaissables du clan Kardashian, et de Kim K. en particulier.
Le hic ? Que Katy Perry soit fan de Kimmy ne pose aucun problème, bien évidemment. Par contre, qu’elle rende hommage à une coiffure en l’associant aux filles Kardashian, sous-entendant que ces dernières en ont la propriété (et le brevet d’invention), pose logiquement question.
Etcomme Kim, Kylie et cie à l’époque, Katy Perry a été accusée « d’appropriation culturelle », une expression qui désigne l’accaparement des codes d’une culture minoritaire par une culture dominante.
Katy Perry payed "homage" to the kardashians because she wore cornrows as if the kardashians invented it pic.twitter.com/ZMUY1vdAf0
— hood vogue (@kxyonn) 23 avril 2017
« Dans un système où les communautés afro sont politiquement, économiquement, et socialement opprimés dans plusieurs coins du monde, c’est usant, avait expliqué Mrs Roots, une écrivaine et activiste afroféministe à la newsletter féministe Les Glorieuses. Voir par exemple que nos coiffures sont des justifications de discrimination dans le monde du travail – ou parfois ailleurs, pendant que des Kim Kardashian vont vendre des tutoriels sur « les tresses de Kim Kardashian », c’est juste assister à la capitalisation de nos cultures en faveur des dominants. Il n’est pas question d’échange culturel quand ce sont toujours les mêmes populations minorisées qui sont grimées, caricaturées, imitées ou exploités. »
Katy Perry la récidiviste
Et ce n’est pas la première fois que Katy Perry fait face à ces critiques. En 2014, le site américain Mic.com publiait notamment un article intitulé « 5 reasons Katy Perry is pop music’s worst cultural appropriator » (« 5 raisons pour lesquelles Katy Perry est ce que la pop music fait de pire en matière d’appropriation culturelle »), accusant la chanteuse de relayer des clichés racistes, et de s’approprier différentes cultures de manière caricaturale.
Not Black girl approved.
— lil fluzi flert???????? (@gawdduss) 22 avril 2017
Not even Dutch girl approved.
But Kim K approved.
So those braids now originated from Kim K.
Uhkay ???? https://t.co/w0V4FtQ5ly
Si depuis Katy Perry est attendue au tournant, le questionnement sur l’appropriation culturelle outre-Atlantique est légitime selon François Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis et maître de conférences à l’université de Cergy-Pontoise. « C’est une société multiculturelle construite par des vagues d’immigration successives, on se pose donc des questions sur comment construire une société avec toutes ces cultures », explique-t-il à 20 Minutes. Et si l’intention de la chanteuse n’était pas foncièrement mauvaise, la forme peut paraître maladroite et blessante. « C’est la manière de faire qui est questionnée, poursuit-il, c’est bien de rendre hommage, mais il ne faut pas caricaturer. »
1 Commentaires
Mimi
En Avril, 2017 (10:40 AM)Participer à la Discussion