A l’heure de la course aux alliances, en perspective de l’élection présidentielle du 24 février prochain, les supputations vont bon train par rapport au choix du candidat à soutenir par l’ancien président de la République Abdoulaye Wade. Pour le docteur Jean Sibadioumeg Diatta, spécialiste en communication, le «Pape du Sopi» «fait face au choix entre le pire et le moindre mal».
«Après l’invalidation de la candidature de son fils Karim Wade, Il semble faire face à une situation délicate liée à son choix aussi déterminant», fait d’abord constater le docteur en science du langage, Jean Diatta, qui avance trois hypothèses.
Primo, il peut soutenir Macky Sall, un fait que Me Diatta juge «quasiment impossible», même si, selon lui, en politique, il ne faut jamais dire jamais. «Les relations entre les deux hommes ont toujours été tendues depuis 2009. L’emprisonnement de Karim et son exil forcé ne favorisent pas des retrouvailles entre les deux hommes, à moins qu’il s’agisse d’un deal, comme semblent l’évoquer des personnalités», analyse M. Diatta. Le patron de la formation bleue perdrait tout crédit devant ses inconditionnels sympathisants.
«Cependant, il faut reconnaitre un fait : récemment, Macky a parlé de l’éventualité d’une amnistie à accorder à Karim et à Khalifa, s’il arrivait d’être réélu. Son seul souci, c’est d’avoir son second mandat».
Wade-Idy : «Improbable»
L’autre hypothèse, d’après l’expert en communication, c’est de soutenir Idrissa Seck, un autre fait qu’il juge «improbable».
«Tout le monde sait que le seul combat d’Abdoulaye Wade est de voir un jour son fils devenir président de la République. Dès lors, en soutenant Idrissa Seck, il prendra le risque d’élire un président qui voudra inévitablement avoir deux mandats. Cela veut dire que si Idy est élu grâce au soutien de Wade, Karim devrait logiquement attendre jusqu’en 2029 pour se présenter, c’est-à-dire après les deux mandats de Seck. En plus, absolument rien ne garantit que si Idrissa Seck arrive au pouvoir, il prendra le risque d’amnistier Karim qui deviendra véritablement l’un de ses principaux opposants», explique notre interlocuteur. Il précise d’ailleurs que ce qui est valable pour le leader de la coalition Idy-2019, l’est aussi pour les autres candidats.
Quid de la neutralité ? «Il signera alors la mort probable du Pds. Le «Pape du Sopi» risque d’être désavoué par les militants et sympathisants. Plusieurs d’entre eux vont rejoindre les autres coalitions. L’avenir politique de son fils sera alors hypothéqué», prévient-il.
Cependant, à l’en croire, «Abdoulaye Wade, bête politique tout à fait redoutable, grand stratège qui sait très bien ce qu’il faut faire quand il faut le faire et comment le faire, pour reprendre les propos d’Ousmane Tanor Dieng, usera probablement de toutes ses qualités pour se tirer d’affaire». Citant Nicolas Machiavel, il rappelle qu’«en politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal».
7 Commentaires
Anonyme
En Février, 2019 (01:55 AM)La naïveté ne fait pas bon ménage avec la politique qui est basée sur un calcul froid dépouillé de toute émotion
Anonyme
En Février, 2019 (02:42 AM)Anonyme
En Février, 2019 (03:36 AM)D.
En Février, 2019 (07:52 AM)S'ils avaient un peu de discernement notamment en observant ce qui s'est passé au sein du PDS depuis 2012, ils se seraient rendus compte que l'ère du PDS es terminée.
On ne peut cependant pas empêcher certains d'être nostalgique....
Nous sommes dans l'ère du Sénégal qui travaille et parle peu, l'ère du Président Macky SALL.
Deug
En Février, 2019 (08:08 AM)Gueye
En Février, 2019 (10:38 AM)Anonyme
En Février, 2019 (10:39 AM)Participer à la Discussion