«Une pollution politique s’est installée dans le pays depuis quelques jours. Elle s’appelle dialogue politique. Tout le monde s’en mêle. Tout le monde en parle. Personne ne sait ce qu’elle signifie. On y met tout ce que l’on veut. Pour certains, c’est une occasion de retrouver les lambris dorés du pouvoir. Pour d’autres, c’est un moyen d’élargir une majorité déjà effritée». Ces propos sont de Babacar Diop, coordonnateur de la Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (JDS).
Dans une déclaration intitulée « le dialogue politique, une hypocrisie sénégalaise », il affirme que le «Sénégal est une démocratie polluée par une classe politique prédatrice qui a transformé l’Etat en «un terrain de chasses aux ressources publiques». La nouvelle pollution politique est une chance inespérée pour les prédateurs. Ils guettent, se pressent, courent et sortent de partout depuis l’appel au dialogue de Macky Sall. Les problèmes du peuple se situent ailleurs: une année scolaire hypothéquée, le blocus de la transgambienne, le chômage endémique des jeunes», dit-il.
Selon lui, «le dialogue politique est une fabrication de notre élite politique. Il constitue une occasion de redistribution des ressources publiques au sein de la même élite. Il se fait toujours contre le peuple et ses intérêts. Le dialogue politique est une hypocrisie bien sénégalaise. Le Sénégal n’est pas en guerre. Les institutions de la République fonctionnent. Une majorité a été élue pour gouverner. L’opposition n’a qu’à faire son travail», conseille le socialiste.
Babacar Diop et compagnie considèrent que «le peuple doit refuser le nouveau marché de dupes que veut nous imposer la classe politique. Le dialogue politique est une machination de plus contre le peuple. Les machinateurs, cette fois ci, viennent de la même famille, la famille libérale», délore encore Babacar Diop, qui appelle le Parti socialiste à «rompre avec Benno Bokk Yakaar».
9 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2016 (18:32 PM)Anonyme Sadio Mane
En Mai, 2016 (18:42 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (19:13 PM)Si ce dialogue peut apaiser le climat tendu dans ce pays et rétablir la Démocratie et la Justice, pourquoi pas ?
Anonyme
En Mai, 2016 (20:11 PM)Anonyme
En Mai, 2016 (21:27 PM)au Sénégal on est jeune jusqu'a quel âge ?
Milk77
En Mai, 2016 (06:05 AM)Simon
En Mai, 2016 (10:06 AM)Que l’on soit avec ou contre lui, on ne peut nier une chose à Idrissa Seck sa capacité de fixer l’agenda politique, de lui imprimer le rythme qu’il veut, en entrainant dans son sillage une vague de réactions à ses sorties ou à ses propositions. L’autre aspect qui semble être collé à l’ancien premier ministre, c’est aussi sa capacité de proposition. Dans un champ politique sénégalais où règne le mimétisme, avec les mêmes idées et formules rabâchées par ci et par là, sans aucune profondeur, Idrissa Seck amène souvent la formulation la plus aboutie et la plus construite de celles-ci. Dans le cadre du dialogue politique dont beaucoup parlent sans lui donner un contenu réel, ou y apporter des propositions, Idrissa Seck a là aussi pris les devants en proposant le CSR.
Loin d’en démonter la non pertinence, la sortie de l’ancien premier ministre Aminata Touré est en réalité la meilleure preuve de l’efficacité de sa démarche. En effet, en se prononçant sur la proposition de Idrissa Seck, même si elle critique maladroitement le contenu, Mme Touré initie en réalité ce qu’est le dialogue politique. C'est-à-dire un échange d’idées sur des questions structurantes et vitales pour le pays.
Il est vrai qu’en termes de besoins institutionnels, le Sénégal n’est nullement comparable avec certains pays africains qui sont encore en matière de démocratisation dans l’étape qu’on appelle la libéralisation, ou dans celle de la transition. D’autre part, la nature “pacifiée” de notre espace politique et de notre société ne s’accommode guère d’institutions de transition. Cependant, faire cette critique au texte de Idrissa Seck équivaut à lui intenter un procès en sorcellerie ou à lui faire dire ce qu’il ne dit pas.
Les propositions de Idrissa Seck relèvent beaucoup plus de la consolidation que de la transition en ce sens qu’elles ne remettent pas en cause la légitimité des institutions existantes, mais veut leur assigner un caractère plus inclusif, plus dépersonnalisé donc plus efficace. Or, si l’on accepte que la démocratie sénégalaise est dans l’étape de la consolidation, on reconnait, par là même, qu’elle fait face aux deux principaux défis de la démocratisation dans cette phase, à savoir la dépersonnalisation des institutions, et le caractère inclusif qui peut leur garantir l’efficacité.
Le présidentialisme sénégalais reste encore figé dans sa phase senghorienne, marquée par une forte centralisation, ou une hypertrophie, pour reprendre l’expression de Abdou Latif Coulibaly. Celle-ci répondait au besoin pour Senghor de reprendre l’initiative de l’action publique face à un Mamadou Dia qu’il percevait comme menace. Le Sénégal d’aujourd’hui en termes de menaces géopolitiques et de défis économiques n’est plus celui de Senghor. Ses besoins en termes de gouvernance ne s’accommodent plus d’un système qui fait du président le « cerveau central » d’où doivent partir les idées et les actions permettant de faire face à des menaces plus complexes et plus nombreuses. L’avantage du CSR, c’est de mettre la présidence au milieu d’un système où, en tant que centre décisionnel, elle bénéfice des influx d’expertises et de perspectives variées qui convergent vers elles, pour garantir son efficacité.
D’autre part, l’on ne peut nier que notre démocratie a d’importants efforts à faire, pour sa consolidation, sur le plan de la dépersonnalisation des institutions. Le jeu politique est vampirisé par l’appareil du pouvoir qui en fait une sorte de monopole, permettant faiblement l’expression de la divergence et de la pluralité. Le choix des couleurs lors du dernier référendum en est un exemple, de prime abord anecdotique, mais en réalité symptomatique. Le jeu institutionnel est orienté vers les besoins contingents du pouvoir. Il est soumis aux circonstances changeantes de la volonté du président d’isoler ou de contenir tel ou tel candidat, de déstabiliser tel ou tel groupe politique, dans une logique de conservation de son pouvoir. Dans un tel contexte, réfléchir sur la manière d’institutionnaliser le dialogue politique me parait plus que pertinent. Il s’agit d’eviter qu’il ne soit mis au service d’un agenda politicien, ou qu’il ne soit dévoyé, en en faisant un simple exercice d’ouverture des vannes pour aspirer certains opposants affamés ou désargentés.
Encore une fois, Idrissa Seck semble avoir montré le chemin.
Anonyme
En Mai, 2016 (10:39 AM)Soigneur De Fous
En Mai, 2016 (11:11 AM)Cela dit, je constate avec vous que je viens de perdre un ex malade aujourd'hui totalement guéri. A ce rythme, je risque d'aller en chômage.
Après tout, vivement que je puisse écrire demain sur une pancarte " SOIGNEUR DE FOUS cherche désespérément un fou à soigner"
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