Politique
Bruno d’Erneville, candidat pour 2012 : «Un homme politique atypique» à l’assaut du Palais
Bruno D’Erneville, candidat indépendant, n’est pas rentré dans la course pour rigoler.‘Homme politique atypique’ comme il se définit, il ne compte pas, pour autant, jouer les seconds rôles et se défend d’être sous-traité pour brouiller les cartes.
Des idées, il n’en manque pas : regroupement des villages autour de pôles (piqué à Senghor), création d’un bureau de la main-d’œuvre sont, entre autres, les arguments sur lesquels il compte pour s’installer au Palais de l’avenue Senghor.
Les origines de Bruno d’Erneville‘Beaucoup de gens pensent que je viens directement de l’Europe. Pourtant, je suis né au Sénégal, il y a quarante-six ans d’un père Saint-louisien, né à Sokone et d’une mère originaire de la Casamance, à Tobor, plus précisément. J’ai grandi à Dakar et fait l’essentiel de mon enfance dans le département de Gossas. D’ailleurs, dans mon livre, je raconte ma vie de villageois. Une vie marquée par le rythme des champs. En somme, j’ai grandi dans le terroir, même si les gens disent que je suis à l’aise partout.’Cursus scolaire et universitaire‘J’ai fait mon cycle primaire au collège Sacré-cœur de Dakar où j’ai obtenu mon Bac avec mention. Ensuite, j’ai eu une bourse qui m’a permis de faire les écoles préparatoires en France. J’ai étudié durant trois ans à l’Ecole nationale des travaux publics de l’Etat français, avec spécialisation en ouvrage d’art. Je suis sorti en 1990. Et, avant ma sortie, j’avais déjà mon contrat de travail. … Je dis toujours à ceux qui sont là-bas: ne rentrez pas maintenant parce qu’en étant en Occident, vous aurez une méthode de travail que vous trouverez difficilement ici. En outre, cela vous permet d’augmenter votre valeur ajoutée quand vous aurez choisi de rentrer au pays.’Retour au pays natal‘C’est à partir de 1997 que j’ai commencé à penser à notre retour au pays, ma femme et moi. J’avais le sentiment d’avoir atteint le niveau d’expérience dont j’avais besoin. En plus, j’avais envie de faire quelque chose pour le Sénégal. Dans mon domaine, le contrôle technique, il n’y avait qu’une seule entreprise sur le marché, une société française. Et à l’époque, les gens pensaient qu’on ne pouvait pas faire ce métier de manière indépendante, sans le soutien d’un groupe international.’Création de son entreprise Alpages‘Quand je suis rentré en 1999, j’ai été le premier à déposer ma demande d’agrément à la fédération sénégalaise des assurances pour faire du contrôle technique et avoir un bureau indépendant sénégalais. Et j’ai mis sept mois pour obtenir cet agrément. Aujourd’hui, notre entreprise, Alpages, compte trente employés avec des filiales dans la sous-région. Nous avons montré qu’une entreprise sénégalaise, avec une expertise sénégalaise, pouvait faire mieux qu’une société française. Nos ingénieurs sont déterminés et surtout, ils ont confiance en eux. C’est cela qui nous manque au Sénégal : la confiance en nous. A plusieurs reprises, nous avons constaté que beaucoup de nos dirigeants nourrissent des complexes vis-à-vis des Occidentaux. Ils n’ont pas confiance en eux-mêmes. Tout ce qui vient de nous n’est pas bon. J’ai été le premier président de l’association des bureaux de contrôle au Sénégal. Une association qui compte pourtant en son sein des entreprises françaises.’‘Nous les scientifiques, notre handicap dans la politique c’est notre ignorance du droit. On ne cherche pas à savoir. Souvent, les scientifiques ne s’occupent que de leur domaine. Le reste ne les intéresse pas.’Mutisme de l’entreprise Alpages sur les chantiers de l’Anoci‘Nous ne nous sommes pas prononcé sur les chantiers de l’Anoci parce que nous n’avons pas eu de chantiers de cette agence. Nous n’avons pas, non plus, été associé à l’immeuble Tamaro (siège de l’Anoci). Mais, quand il y a eu l’incendie, nous avons été sollicité dans un premier temps, avant d’être par la suite dessaisi. Je ne connais pas les raisons. Mais, en tout cas, nous faisons notre travail sans états d’âme.’Emplois pour les jeunes‘Ceux qui voudront faire de l’auto emploi seront financés et accompagnés. On ne leur dit pas : débrouillez-vous, mais on les accompagnera. Et il y aura un service pour cela. Je vous donne un autre scoop, je vais remettre en place le bureau de la main-d’œuvre. Je ne rentrerai pas dans les détails de ce bureau. Je laisse à mes concurrents le soin de me voler cette idée, mais je sais qu’ils ne le feront pas bien. Je sais comment m’y prendre avec ce bureau de la main-d’œuvre. Il contribuera à huiler les liens entre les employeurs et les chercheurs d’emploi. Je pourrai aussi parler d’éducation pour vous montrer que ma vision n’est pas celle de la politique en cours.’Manque d’expérience dans la gestion des affaires publiques.‘Quand vous avez fait des études supérieures, en tout cas dans les grandes écoles dignes de ce nom, vous pouvez exercer dans tous les domaines où il s’agit de la gestion des hommes, du management des hommes. Parmi les gens qui ont fait le même cursus que moi, il y en a des ambassadeurs, d’autres sont à l’Onu, d’autres encore à la Banque mondiale. Il y en a même qui sont des parfumeurs. J’étais un simple employé comme vous. Ensuite, j’ai décidé d’être un employeur. Je ne me suis pas lancé d’un coup. Je ne dis pas non plus qu’on peut faire toutes les choses qui nous passent par la tête. Il y a une préparation à faire qui peut durer deux ans ou plus.’L’ignorance du droit, un handicap ?‘Cela fait deux ans que je travaille sur mon projet de société. Ce travail s’appuie également sur le droit. Mais, nous les scientifiques, notre handicap dans la politique c’est notre ignorance du droit. On ne cherche pas à savoir. Souvent, les scientifiques ne s’occupent que de leur domaine. Le reste ne les intéresse pas. C’est ce qui fait le malheur de nos sociétés, car ceux qui nous dirigent sont pour l’essentiel des avocats, parce que c’est le droit qui gouverne la cité. En politique, il faut savoir où on met les pieds, savoir ce qu’on doit dire et ce qu’on ne doit pas dire, etc. Il faut connaître la Constitution, comment fonctionne un pays. Je me suis bien documenté. Nous allons avoir des débats avec des énarques engagés dans la chose politique depuis des années, mais la population nous entendra et nous départagera. Elle saura qui comprend les enjeux politiques dans le contexte géopolitique et qui peut apporter des solutions.’Continuité de l’Etat‘J’ai conscience qu’on ne doit pas jeter le bébé avec l’eau du bain. J’aime bien donner l’exemple des oiseaux marins. Vous savez que ces oiseaux ne peuvent s’arrêter comme les autres oiseaux à chaque arbre, ils sont obligés de voler sur des milliers de kilomètres. C’est encore comme les travaux d’Hercule. Pour dire simplement que l’Etat, c’est la continuité. La continuité est un principe sacro-saint de l’Etat. Nous ne sommes pas du genre à dire : on vire tous ceux qui étaient là avant nous, parce que nous ne sommes pas du même bord. Vous voyez ce qui se passe dans les ministères. Si le ministre saute, tout le monde part avec. C’est une aberration, parce que cela arrête les projets. Les ministères qui changent, à tort et à travers, c’est une aberration. On parle souvent des taux de réalisation des projets de l’Etat qui sont insuffisants. On ne regarde pas forcément dans les détails, mais l’une des principales raisons est la volatilité des ministères. Sans parler du fait que cela coûte beaucoup d’argent avec les changements des cachets, des en-têtes, etc. Seul un gestionnaire visionnaire peut s’en rendre compte, pas un politicien classique. Justement, le politicien classique se moque de cela. Il s’en moque complètement. Ce qui l’intéresse, c’est de faire sa mayonnaise. Mais pendant ce temps, l’économie en pâtit. Donc, oui, je n’ai pas l’expérience des hommes politiques, mais j’aimerais montrer aux hommes politiques comment on gère un pays. Et je crois qu’aucun chef d’Etat ne peut dire qu’il l’a fait avant d’être élu pour la première fois.’‘Au rythme où l’on brade nos terres, il faut voir si on sera toujours dans notre pays dans cinquante ans.’Discours‘J’ai un discours qui est assez direct. Je ne dis pas forcément les choses qui plaisent. Récemment j’ai été en campagne, dans un village, et des personnes m’ont dit: les politiciens font toujours des promesses qu’ils oublient une fois au pouvoir. Je leur ai dit : les choses seront toujours ainsi, si vous continuez à faire confiance aux politiciens.’Programme pour les ruraux‘Dans notre programme, nous réfléchissons sur la manière de regrouper les villages. Cela fait partie aussi de notre projet de société. Le président Senghor avait initié un tel projet dans la région de Tambacounda, un projet qui avait commencé à bien marcher. Je me demande même pourquoi il a été arrêté. On ne peut pas construire dans chaque village une école, un poste de santé, etc. Ce n’est pas possible. C’est un langage de vérité, qui n’est pas très courant en politique. Si on faisait comme j’ai dit, en un temps relativement restreint, la plupart des villages auraient accès aux soins et auraient une éducation au niveau du primaire et du secondaire. Nous n’allons pas investir un plateau technique dans un lieu isolé. C’est une règle minimale. Il faut qu’on se le dise. Il faut donc que les gens se regroupent autour de pôles. Et dans ce cas, il faudra déplacer des villages. Cela s’est fait ailleurs avec succès. C’est vrai qu’il y a des contraintes par rapport à cela. Les gens ont, par exemple, des cimetières qu’ils ne peuvent pas abandonner.Mais, il suffit seulement de discuter avec les populations concernées. Tout est dans la discussion. Il faut amener les gens à se regrouper et là, on pourra mettre des véritables postes de santé, des vraies écoles, pour permettre aux gens de rester dans leur lieu d’origine. Quand on voit des élèves faire une quinzaine de kilomètres pour se rendre à l’école, il ne faut pas s’étonner qu’ils ne terminent pas leur cycle primaire. Je vais dire une chose : en 2015, en matière d’éducation, le Sénégal n’atteindra pas les Objectifs du millénaire pour le développement, fixés par la Banque mondiale. Il y a 40 % des élèves qui ne finissent pas le cycle primaire, parce que les gens de la Banque mondiale ne savent pas que dans nos villages, nos enfants, à très bas âge, font des kilomètres le matin et le soir pour se rendre à l’école. Ils dorment en classe parce qu’ils sont épuisés par la marche. En plus, ils ne mangent pas assez. Et, ce ne sont pas nos autorités qui vont le dire aux bailleurs de fonds, parce qu’elles ne sont pas forcément intéressées, malheureusement, par l’efficacité de l’enseignement. Non, le langage que j’ai n’est pas celui des politiciens classiques.’Un homme politique atypique‘Je suis un homme politique atypique et j’aimerais bien le prouver jusqu’au bout, c’est-à-dire en étant élu président de la République, en faisant mon travail et après en leur montrant le chemin. Pour leur montrer aussi que je suis ni un pouvoiriste ni un matérialiste. Car, ce qui m’intéresse c’est de réaliser quelque chose pour mon pays, le Sénégal. Parce que, l’avenir du pays, c’est celui de nos enfants et de nos petits-enfants. Je m’en sors ainsi que ma famille. Mais est-ce que mes petits-enfants vont s’en sortir ? Comment vont-ils vivre ? Est-ce que ce pays sera encore notre pays ? Ce sont des questions qu’il faut se poser. Au rythme où l’on brade nos terres, il faut voir si on sera toujours dans notre pays dans cinquante ans. Donc, je ne parle pas comme les autres hommes politiques.’
Propos rassemblés par Charles Gaïky DIENE (Avec la Rédaction)
28 Commentaires
Dakassa
En Octobre, 2011 (09:23 AM)Pee
En Octobre, 2011 (09:23 AM)N...3
En Octobre, 2011 (09:25 AM)Manou
En Octobre, 2011 (09:28 AM)saint louis n'est pas une ethnie, c'est une ville aux confins du walo et du gandiol! que les orgueilleux arrêtent de s'en vanter, leurs origines ethniques pour la plupart, sont à chercher à des milliers de kilomètres ailleurs si elles ne sont pas reniées depuis longtemps!
Domoudjolof
En Octobre, 2011 (09:41 AM)Jojo
En Octobre, 2011 (09:41 AM)Mana
En Octobre, 2011 (09:55 AM)Les gens de seneweb sont des woyuu Pourquoi ne pas commencer par votre démon Souleymane Jules Diop qui, grâce à vous, déverse chaque semaine sa bile visqueuse sur la famille Wade sans que vous bronchiez?
Baye Diara
En Octobre, 2011 (10:02 AM)Malawbe
En Octobre, 2011 (10:14 AM)Thiessois
En Octobre, 2011 (10:18 AM)En tout cas tout lemonde a le droit, reste à savoir qui sera l´élu qui aura la grande taache de nous sortir des ténébres wadiens.
Jojo
En Octobre, 2011 (10:33 AM)- il est inconnu du grand public
- il n'a pas un grd parti
- le plus plus grand electorat du sénégal est analphabète donc aucune chance de comprendre son programme
- il n'est pas musulman (aspect à ne pas négligerà esk les sénégalais sont prêts à avoir un avoir un 1er ministre chrétien à plus forte raison un président?
Néamoins son programme est très intéressant et réaliste sur certain aspect surtout sur la continuité de l'état par conséquent peut être d'un grand apport pour le sénégal.
Whatchamacallit
En Octobre, 2011 (11:55 AM)"Nous autres Mourides, nous vivons dans une concession, nos vies sont régies par les enseignements d'Ahmadou Bamba, par le travail et la prière. Au-delà de cet enclos nous apercevons Cheytan et toutes ses œuvres"
Yokeu Rek
En Octobre, 2011 (12:00 PM)Robert222
En Octobre, 2011 (12:05 PM)Noubliez pas de vous assurer que les fournisseurs de votre campagne sont correctement paye dans un cas precis l argent a été detourne. Pas terrible pour un candidat aussi vertueux et plus intelligent que les autres!!!!
Chrétien
En Octobre, 2011 (12:55 PM)Wade a une vonlonté manifeste d'écraser les chrétiens en vu de beneficier des faveurs des marabouts alors qu'il ne sait que ces derniers s'entendent bien avec les chrétiens
Fissez
En Octobre, 2011 (13:02 PM)Ely
En Octobre, 2011 (13:04 PM)Père
En Octobre, 2011 (13:35 PM)Pulaaar
En Octobre, 2011 (15:35 PM)0 FansN°: 1102537Mais "Jojo", aurais-tu oublie que le premier President du Senegal, Leopold Sedar Senghor, n'etait pas musulman? Donc si un peuple qui n'hesite pas a elire un President chretien aurait-il le complexe d'elire un Premier minstre chretien? ..................
excuse moi , il ne faut pas oublier que senhgor n'a jamais été elu par le peuple senegalais ,,, donc si le Monsieur ce pose la question est ce que le peuple est pret à elir un president non musulman , il a raison de la poser
Senegalienthealien
En Octobre, 2011 (15:45 PM)Platoon
En Octobre, 2011 (16:57 PM)Wa salam
Simon
En Octobre, 2011 (17:21 PM)@simon
En Octobre, 2011 (17:51 PM)bayilen sokhor way, kou len raw rek ngen beigne ko! l'erreur est humaine, ça peut arriver c'est vrai! mais de la à leur faire une mauvaise presse, C'est rien d'autre que de la MECHANCETE.
Usa
En Octobre, 2011 (18:29 PM)Sa Matt Goloniaye
En Octobre, 2011 (19:14 PM)Ce pays n'a pas de futur!
Foufon
En Octobre, 2011 (19:18 PM)@@@@@@@@@@@@@@@@@@@@
En Octobre, 2011 (19:43 PM)Vick Us
En Janvier, 2012 (14:57 PM)Participer à la Discussion