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Politique

Difficultés du secteur primaire : Le diagnostic d'Aliou Mamadou Dia

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Difficultés du secteur primaire : Le diagnostic d'Aliou Mamadou Dia
Le candidat Aliou Mamadou Dia est avant tout un acteur de développement. Son expérience au sein du Programme des Nations Unies pour le développement lui permet de jeter un œil d’expert sur les problèmes de développement au Sénégal. Son verdict est sans appel. Pour résorber la pauvreté dans le pays, il faut nécessairement passer par le secteur primaire, dit-il.

 

Il a fallu au candidat deux mois pour faire le tour du Sénégal et constater les insuffisances du régime en matière de politique de développement. « Beaucoup de Sénégalais que j'ai rencontrés n'ont pas vu les réalisations dont on parle. Quand vous allez à l'intérieur du pays, les gens vous parlent des conditions d'extrême pauvreté dans lesquelles ils vivent. Ils vous parlent d'accès aux services sociaux de base. Ils vous disent qu'ils n'ont pas d'eau, pas de poste de santé, pas d'électricité, pas d'énergie, qu'ils sont enclavés », rapporte Aliou Mamadou Dia. 



En fustigeant la « politique politicienne » qui gangrène le pays, l’agent de développement considère que les efforts devraient être concentrés sur l’humain, avec notamment un accès plus large aux services sociaux de base. « Le premier objectif parmi les ODD que toutes les nations ont pensé être la priorité des priorités, c'est l'éradication de la pauvreté. Et ça, ça passe par un accès aux services sociaux de base, booster l'économie locale, permettre aux personnes qui sont à l'intérieur du pays de vivre dignement, même dans les grandes villes. Pour se rendre compte de la pauvreté, il n'est même pas nécessaire de sortir de Dakar. Il y a eu certes des réalisations qui ont été faites, mais essentiellement infrastructurelles. Et moi, je suis convaincu que le développement doit être centré sur l'humain. Quels que soient les indicateurs de performance que l’on peut avoir, même si on a une croissance à deux chiffres et que les populations continuent de vivre dans la misère et dans la pauvreté, ça n'a pas de sens. 



Je suis un praticien du développement. J'ai travaillé sur ces questions de manière pratique. Ce n'est pas quelque chose que j'essaie d'imaginer. Ailleurs en Afrique, ça marche. Il faut que les politiques publiques puissent avoir un impact. Il faut mettre l'humain au cœur des politiques publiques. On ne peut pas imaginer le développement hors de l'homme. Je dis toujours que même si l’on fait des gratte-ciels et que les hommes n'en bénéficient pas, ça ne sert absolument à rien ».

 

Même s’il est intéressant de construire des infrastructures, Aliou Mamadou Dia considère que la priorité est ailleurs. « Je ne dis pas qu'il n'est pas important d'avoir des infrastructures, mais après, si l’on fait des routes et que les gens n'ont même pas les moyens de produire assez pour utiliser ces routes pour qu'elles soient des corridors économiques, finalement ça ne sert à rien. La route doit être économique, elle doit d'abord désenclaver, créer une chaîne de valeur. 



Il faut avoir une approche holistique des choses. On ne fait pas de routes parce qu'on a juste envie de faire une route. Faire une route pour juste désenclaver un ou deux villages, ça ne sert pas à grand-chose.  Il faut voir comment on peut développer une économie locale et la route va permettre de faire la jonction entre cette localité-là et l’exutoire, c’est-à-dire le marché. C’est un arbitrage à faire, une planification à faire. Et malheureusement, dans notre pays, la planification est reléguée au second plan. On sait qu’un pays ne se développe pas quand les choses ne sont pas anticipées. Il faut une prospective. Il faut voir quelles sont les zones où l'on peut développer une bonne économie locale. Voir comment permettre aux gens d'accéder au marché extérieur. Parce que si l’on produit et que la production reste sur place, ça ne sert pas à grand-chose ».

 

Outre l’accès aux services sociaux de base, Aliou Mamadou Dia milite pour un investissement plus large dans le secteur primaire. « Depuis que je suis à l’école primaire, on nous a toujours appris que la balance commerciale du Sénégal est déficitaire. C’est comme si c’était la norme. Je pense que le problème est que dans ce pays, j’ai l’impression qu’on n’investit pas dans les secteurs prioritaires. Ce pays ne peut pas se développer si l’on n’investit pas davantage et assez dans le secteur primaire. Et qui parle de secteur primaire, parle de l’agriculture, parle de la pêche et parle de l’élevage ». 



Il poursuit en déplorant la situation de l’agriculture. "Aujourd’hui, vous avez vu la situation de notre agriculture. Depuis l’indépendance, les pratiques agricoles sont restées les mêmes. Quand on va dans un village, on voit des gens utiliser le hilaire. Cette mécanisation dont on a besoin dans notre agriculture n’est pas là. L’approche que nous voyons dans la mécanisation, c’est une approche politico-politicienne. Les gens à qui l’on donne ces outils modernes, c’est des gens qui ont une affiliation à un parti politique, au parti au pouvoir. Il faut donc absolument que l’on investisse davantage dans le secteur primaire. Même avant d’arriver aux investissements, nous, nous avons théorisé l’approche des 3F : le foncier, le financement et la formation. C’est extrêmement important. Avant même d’arriver à ça, la recherche agricole. Tous les pays qui se sont développés ont des unités de recherche agricole. Vous avez vu que les fonctionnaires de l’ISRA sont partis en grève à plusieurs reprises. Des professeurs émérites, des chercheurs qui se mettent en grève parce que simplement ils n’ont pas les conditions nécessaires pour faire leur recherche, dans des conditions optimales. Il faut partir de là. Faire le nécessaire pour que nos instituts de recherche soient mieux outillés. L’autre chose, c’est la question liée à la formation de nos agriculteurs. Il est très rare de voir nos agriculteurs regroupés quelque part et faire des formations sur les pratiques agricoles par exemple ».


3 Commentaires

  1. Auteur

    Sénégalais

    En Janvier, 2024 (14:22 PM)
    J'étais agréablement surpris par ce Monsieur en l'écoutant ce matin. C'est le seul candidat qui parle de programme parmi les 20. Il a la compétence, le charisme et la maîtrise absolue de ce qu'il avance. C'est le seul qui me convainc objectivement. Pour preuve il a invité les journalistes à organiser des débats programmatiques entre candidats; ce que je trouve génial.

    le peuple sénégalais doit choisir et bien choisir surtout pour le bien commun et pas par la "partisanerie"
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  2. Auteur

    En Janvier, 2024 (14:27 PM)
    Circuler rien de nouveau 
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    Auteur

    En Janvier, 2024 (15:42 PM)
    qui se ressemble, s'assemble. quand on est  copain avec moustapha sy , on doit avoir des points en commun avec lui. comme ne jamais dire la verité ou mentir, mythomanie, megalo, mechanceté etc... ce gars il ne faut jamais lui faire confiance. donner ce pays aux moustarchidines, signifie la fin du senegal et le moyen pour tapha de s'enrichir sans rien foutre avec sa famille au frais du contribuable, comme ils le font avec les cotisations des moustarchidines depuis 40 ans... s'acheter des gadgets
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