Des organisations de la société civile comme Amnesty International/Sénégal, l’Ong 3D et le Congad n’ont pas été invitées à la cérémonie d’investiture du président Macky Sall qui s’est tenue hier à Diamniadio. Ces dernières ne se plaignent pas de ne pas être invitées par le président. Mais elles estiment que c’était une occasion pour amorcer le dialogue soulevé par le président Sall.
«Je n’ai pas été invité et je n’ai pas demandé à être invité. J’ai regardé la cérémonie à la télé. Ce n’est pas un problème pour moi de ne pas être invité. Parce que je ne m’attendais pas à être invité. Peut-être, il y a d’autres éléments de la société civile qui ont été invités», a fait savoir Moundiaye Cissé de l’Ong 3D.
Embouchant la même trompette, le directeur d’Amnesty international/Sénégal, Seydi Gassama, renseigne que «les chefs d’Etat sénégalais n’ont pas l’habitude d’inviter les organisations de la société civile dans les cérémonies d’investiture. Ni Abdou Diouf, ni Abdoulaye Wade et ni Macky Sall, pendant son premier mandat, ne nous a invitées à son investiture. Ce n’est pas une nouveauté pour nous. Je crois que si le président avait l’habitude d’inviter les Ong et que cette fois-ci cela n’a pas été fait, on aurait crié au scandale».
Il poursuit : «Si Macky Sall nous avait invitée, certainement nous aurions déféré à l’invitation. Je ne pense pas que ce soit un manque de considération ou que cela dénote des relations tendues entre Amnesty et le gouvernement du Sénégal.»
Joint par «Seneweb», le président du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (Congad), Amacodou Diouf, estime que «la conception que les autorités gouvernementales du pays ont de la société civile est péjorative. C’est-à-dire que dans un pays moderne, de démocratie, quand on évoque la chose de la société civile, c’est justement pour avoir une configuration trop forte de la diversité des acteurs et de la portée de chaque acteur dans la construction de notre pays. Malheureusement, des fois, on parle de la société civile que pour embellir la galerie. Mais ce n’est pas que ça soit une entité fortement reconnue, malgré tous les efforts qui sont consentis par cette société civile».
Des organisations de la société civile sont considérées comme des opposants par le président Macky Sall et certains membres du régime sortant. Toutefois, Amacodou Diouf pense que l’émulsion de critique ne suppose pas effectivement être un opposant. Parce qu’au sein même d’un parti politique, il doit y avoir des critiques. En plus de ça, la société civile avait dit très clairement, lors de ses assises, qu’elle est équidistante par rapport aux forces politiques. Et dans un pays démocratique, il faut qu’il y ait des entités qui jouent un rôle de veille et d’alerte. En faisant l’alerte, ce n’est pas qu’on critique. Quand on critique, c’est pour effectivement faire à la place des propositions allant dans le sens d’apporter une solution au problème qui se pose. Mais ils peuvent considérer que nous sommes des opposant quand ça ne les arranges pas.
Cependant, le leader du Congad soutient que la bataille de la société est de faire en sorte que la place qu’elle doit avoir dans le cadre de la gestion des affaires publiques soit reconnue. Et qu’on reconnaisse les organisations de la société civile dans le fonctionnement de toutes les institutions de la République. «Malheureusement, les gens sont incapables de le faire». Car, «au moment où les Etats modernes considèrent les fédérations de la société civile comme des entités à part entière dans le dispositif du dialogue ou de gestion des affaires, dans nos pays, les gens pensent qu’il faut considérer la société civile comme des faire-valoir».
Le président de la République, Macky Sall, dans son discours, a réitéré son appel au dialogue devant 18 chefs d’Etat et des représentations diplomatiques. Invitant l’opposition à se réunir autour d’une table pour l’intérêt de la nation pour un Sénégal de tous et pour tous. La cérémonie d’investiture n’était pas une occasion pour inviter toutes les forces vives de la nation. Seydi Gassama «pense qu’effectivement, aux yeux de toutes les personnalités étrangères qui ont été invitées, il aurait même aussi pu inviter les leaders politiques de ce pays, y compris les candidats qui ont perdu l’élection présidentielle. Inviter aussi des personnalités de la société civile. Cela aurait été une manière d’amorcer le dialogue devant toutes ces personnalités qui étaient présentes aujourd’hui (hier). Mais cela n’a pas été fait».
Par conséquent, le directeur d’Amnesty International Sénégal espère que les annonces en ce qui concerne le dialogue vont se concrétiser. Et que ce dialogue va être un dialogue sincère qui va se poursuivre sur plusieurs mois et sur des questions essentielles pour le pays comme la modernisation de la démocratie, la réforme de la justice, l’école sénégalaise, le pétrole et le gaz, etc.».
13 Commentaires
Bara
En Avril, 2019 (14:29 PM)Inspecteur Colombo
En Avril, 2019 (14:31 PM)[email protected]
En Avril, 2019 (15:09 PM)Boubas Ndiakhte
En Avril, 2019 (16:34 PM)Enfin qui a élu cette société civile pour les représenter. A ma connaissance ils se sont auto proclamés représentants d'un peuple qui a élu ses représentants. Et ils n'en font pas parti
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