Au delà du communiqué du ministère de l’Intérieur et de la sécurité publique, cette affaire de levée de fonds du Pastef est prise très au sérieux en haut lieu. L’Etat nourrit de réelles craintes quant à la provenance de cet argent, mais surtout sa finalité.
D’après des informations de L’Observateur, au plus haut sommet de l’Etat, l’on fait même un lien entre ce financement et des organisations terroristes. «Au-delà du risque de voir nos partis politiques se transformer en instruments entre les mains de l’Étranger pour déstabiliser le pays, il y a la grande question du terrorisme. Avec une collecte de fonds à l’Étranger, il est impossible de garantir la traçabilité et l’origine de l’argent, même si le donateur a une carte d'identité sénégalaise», lit-on dans une note secrète transmise par un proche du Président.
L’Etat fonde ses convictions surtout sur le fait qu’avec l’affaire Mercalex, OusmaneSonko n’aurait plus assez de sources de revenus pour financer son parti et qu’il lui fallait trouver une alternative. «L’Etat est convaincu que Pastef, un parti dont le top management est principalement composé d’inspecteurs des impôts, se finançait par le foncier. En bloquant le business de Sonko dans l’affaire Mercalex, l’Etat a tari la source du financement, d’où ce recours à cette collecte de fonds. On ne peut permettre à un parti politique ce qui n’est pas permis à l’Etat du Sénégal.
Il y a une traçabilité, si l’Etat fait entrer de l’argent dans le pays, a fortiori un parti politique. C’est surtout pour des raisons de sécurité et de souveraineté que cette loi interdit ces genres de financement», ajoute la source. L’autre alibi de l’Etat est à chercher, selon toujours la note, dans ce qui s’est passé dans un pays d’Afrique ou des forces obscures ont participé au financement de partis politiques. «L’Etat prend très au sérieux cette menace. Au Congo Brazzaville, une compagnie pétrolière évincée a financé une rébellion qui a renversé un gouvernement démocratiquement élu, alors que de l’autre côté du fleuve à Kinshasa, l’instabilité permanente résulte du fait que chaque faction politique ou armée est financé par des parrains extérieurs qui les instrumentalisent pour défendre des enjeux miniers. Alors que notre pays va bientôt commencer l’exploitation du pétrole et tous les enjeux qui en découlent, l’Etat ne doit pas laisser Pastef jouer avec le feu.» Cet argument saurait-il justifier le communiqué du ministre de l’Intérieur ? Ce lien entre le financement des partis politiques et les organisations terroristes tient-il ?
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