Le vice-président de l'Assemblée Nationale, Moustapha Cissé Lo, a porté la réplique à ceux qui dénoncent les Accords de partenariats économiques (Ape). Il est anormal que des gens se disant de "Y en a marre" viennent appeler à son rejet. Aujourd'hui, on doit applaudir Macky Sall et surtout expliquer aux populations qu'il est obligé de signer les Ape. Macky Sall n'y peut rien, il doit signer par la force. Il a trouvé cela ici", a déclaré, ce lundi, Moustapha Cissé Lô, par ailleurs, responsable politique et membre de l'Alliance pour la République (Apr). Pour lui, aujourd'hui, la seule question que les populations devraient se poser, c'est de savoir ''quelles sont les mesures prises par l'Etat du Sénégal à propos des tarifs extérieurs qui vont entrer en vigueur dès l'année prochaine".
"Les Ape, c'est comme les accords de Lomé ou ceux de Cotonou. C'est des partenariats. On ne peut pas en parler depuis plus de 12 ans, injecter beaucoup d'argent, vouloir la libre circulation des personnes et des biens et ne pas vouloir admettre les Ape. On est arrivé à un stade où on ne peut plus faire marche arrière. On sait que la Côte d'Ivoire a paraphé depuis longtemps", dit-il.
60 Commentaires
Sourerainete Nationale
En Octobre, 2014 (08:17 AM)Indulgence...Indulgence....Indulgence...
Nandité
En Octobre, 2014 (08:18 AM)Dieuf Dieul
En Octobre, 2014 (08:26 AM)nous ne signons pas
Commerce
En Octobre, 2014 (08:28 AM)Xeme
En Octobre, 2014 (08:37 AM)Khassim
En Octobre, 2014 (08:39 AM)@xeme
En Octobre, 2014 (08:49 AM)Cissé Lo a raison, le Sénegal n'a pas le choix car, c'est une décision prise au niveau régionale (CEDEAO) soit il signe soit il se désolidarise de la CEDEAO, ce qui est une mauvaise chose car, le CEDEAO est un ensemble intégré ou le commerce est, en principe, libre. D'autre part, la transition des facilités commerciales accordées par l'Europe dans le cadre de l'accord de Cotonou se termine et on aura un vide juridique vu que l'OMC n'accepte pas ces facilités non réciproques qui sont contraires a ses regles. C'est cela la réalité, la mondialisation on y est ou on n'y est pas...c'est le seul choix du Sénégal.
Vins
En Octobre, 2014 (08:54 AM)Ape
En Octobre, 2014 (08:58 AM)Sago
En Octobre, 2014 (08:59 AM)L'occident
En Octobre, 2014 (09:36 AM)Ibe
En Octobre, 2014 (09:37 AM)Movies
En Octobre, 2014 (09:48 AM)https://www.youtube.com/watch?v=eNPnPlS97l8
Iznogoud
En Octobre, 2014 (09:54 AM)Hummmm
En Octobre, 2014 (09:59 AM)Lol
En Octobre, 2014 (10:06 AM)Sc
En Octobre, 2014 (10:08 AM)on devrait plutôt protéger nos pauvres producteurs
Pas
En Octobre, 2014 (10:08 AM)Francais
En Octobre, 2014 (10:15 AM)Roba
En Octobre, 2014 (10:28 AM)Mg
En Octobre, 2014 (10:33 AM)Papi
En Octobre, 2014 (10:40 AM)On met tous les pouvois entre les mains d'un President et on Controle ce President.
Les anciennes puissances coloniale savent que si les pouvois etaient democratiquement decentralise il peuvent jamais congtroler les peuples africains,alors toutes les velleites de democratie sont tues dans l'Oeuf.
C'est comme cela que le model de gouvernance est similaire dans tout ces pays.Quand Degaulle disait qu"il fallait que l'autorite de la France s'exerce sur place en Afrique,c'est a cela qu'il faisait allusion:L'
Autorite de la france exerce sur un homme rendu fort et protege,qui lui meme tient son pays en respect par la force des armes et la coercion
Non Aux Ape
En Octobre, 2014 (10:41 AM)Goor
En Octobre, 2014 (11:24 AM)Une chose est sûre soit il n'a rien compris des APE, soit c'est un pions de l'UE
Les APE sont indéfendables raison pour laquelle la plupart des pays africains refusent de les signer depuis 2007
Les inconvénients sont les suivants
1) Innodations du marché africain par les produits européens pourquoi? parceque un africain se ventera d'avoir achété des produits européens contrairement au européens, je me rappelle de ce Cissé Lo qui disait que "mes meubles je les acheté en Espagne" et ces gens l'ont brûlé
2) D'ou une fragilisation de nos pauvres producteurs
3) Baisse des recettes douanières qui représente une grande partie de nos budgets
Merci
Rien Des Ape
En Octobre, 2014 (11:24 AM)N
En Octobre, 2014 (11:24 AM)Malheureux
En Octobre, 2014 (11:26 AM)Un president qui ne regarde pas l'intérêt de son peuple ne merite pas d'etre president que cela soit au Senegal ou ailleurs.
Article 34 Ape
En Octobre, 2014 (11:37 AM)À l’entrée en vigueur du présent Accord, sont éliminées toutes les interdictions ou restrictions à l’importation ou à l’exportation affectant le commerce entre les deux Parties, autres que les droits de douanes et taxes, et les redevances et autres charges visés aux articles 7 et 8 du présent Accord sur les droits de douane, qu’elles soient mises en oeuvre au moyen de contingentements, de licences d’importation ou d’exportation ou par d’autres mesures. Aucune nouvelle mesure ne pourra être introduite. Les dispositions du présent article sont sans préjudice des dispositions concernant les instruments de défense commerciale visées au chapitre 2 et celles liées à la balance des paiements visées à l'article 89 du présent Accord.
Féticheur
En Octobre, 2014 (11:40 AM)Article 35 Ape Aliena 1&2
En Octobre, 2014 (11:40 AM)1. Les produits importés originaires d’une Partie ne peuvent être assujettis directement ou indirectement à des taxes intérieures ou autres charges intérieures dépassant celles qui sont appliquées directement ou indirectement à des produits similaires de l'autre Partie. Les Parties s’interdisent d’appliquer de toute autre manière des taxes ou autres charges internes dans le but de fournir une protection à leur production nationale.
2. Les produits importés originaires de l'une Partie bénéficient d’un traitement non moins favorable que le traitement accordé à des produits similaires de l'autre Partie dans le cadre de toutes les lois, réglementations et exigences s’appliquant à leur vente, leur offre de vente, leur achat, leur transport, leur distribution ou leur utilisation sur le marché national. Les dispositions du présent paragraphe n’empêchent pas l'application de tarifs différents pour les transports intérieurs fondée exclusivement sur l’utilisation économique des moyens de transport et non sur l’origine du produit.
Article 35 Ape Aliena 3&4
En Octobre, 2014 (11:42 AM)4. Les dispositions du présent article n’empêchent pas le versement de subventions destinées exclusivement à des producteurs nationaux, y compris des paiements provenant du produit de taxes ou de charges internes appliquées conformément aux dispositions du présent article et des subventions sous la forme d'achats de produits nationaux par les pouvoirs publics.
Article 39 Ape
En Octobre, 2014 (11:46 AM)Facilitation des mouvements de transit
1. Les Parties veillent au libre transit de marchandises à travers leur territoire, en empruntant l’itinéraire convenant le mieux pour le transit. A cet égard, les restrictions, contrôles ou les exigences éventuels doivent être fondés sur une politique publique objective, être non discriminatoires, proportionnés et appliqués de manière uniforme.
2. Sans préjudice de la poursuite de contrôles douaniers légitimes, les Parties accordent aux marchandises en transit en provenance du territoire de l’autre Partie un traitement non moins favorable que celui accordé aux marchandises du marché domestique, aux exportations, importations et à leurs mouvements.
3. Les Parties mettent en place des régimes douaniers de transit permettant le mouvement de marchandises sans devoir payer des droits de douane et autres charges, sous réserve de la remise de garanties appropriées.
4. Les Parties s’emploient à promouvoir et à mettre en oeuvre des aménagements de transit régionaux visant à réduire les barrières au commerce.
5. Les Parties recourent aux normes et instruments internationaux relevant du transit de marchandises.
6. Les Parties assurent la coopération et coordination de toutes les instances concernées dans leurs territoires pour faciliter le trafic en transit et promouvoir la coopération transfrontalière.
Wade
En Octobre, 2014 (11:49 AM)Article 106 Ape
En Octobre, 2014 (11:49 AM)1. Les Parties conviennent de poursuivre les négociations en vue de parvenir à un Accord régional complet.
2. Sans préjudice du contenu des thématiques ci-dessous et sans préjuger des résultats de ces négociations, les Parties s’accordent à engager leurs discussions sur :
a) les services ;
b) la propriété intellectuelle et l’innovation, y compris les savoirs traditionnels et les ressources génétiques ;
c) les paiements courants et les mouvements de capitaux ;
d) la protection des données à caractère personnel ;
e) l’investissement ;
f) la concurrence ; FR 64 FR
g) la protection des consommateurs ;
h) le développement durable ;
i) les marchés publics.
3. Aux fins visées au paragraphe 1 du présent article et, dans les six (6) mois après la conclusion du présent Accord, les Parties conviennent d’une feuille de route précisant le calendrier et les modalités de ces négociations.
Article 10 Ape
En Octobre, 2014 (11:52 AM)1. Les Parties reconnaissent que l’intégration régionale est un élément essentiel de leur partenariat et un instrument puissant pour réaliser les objectifs du présent Accord et conviennent de la soutenir vigoureusement.
2. Aux fins visées au paragraphe 1, la Partie Union européenne contribue, selon les dispositions prévues dans la partie III aux moyens d’une assistance technique et financière aux efforts de la région en matière d’intégration, notamment la réalisation de l’union douanière et du marché commun, la mise en oeuvre de la surveillance macro-économique et commerciale ainsi que l’élaboration des règles régionales permettant de rendre l’environnement des affaires plus attractif dans la région Afrique de l'Ouest.
Wade
En Octobre, 2014 (11:53 AM)Ape Est Un Danger Réel
En Octobre, 2014 (11:57 AM)Wade
En Octobre, 2014 (12:01 PM)@wade
En Octobre, 2014 (12:09 PM)@tous
En Octobre, 2014 (12:22 PM)Gaindé9
En Octobre, 2014 (12:31 PM)Wake up Africa , wake up wae up wake up wake up wake up ..........
Macodou Deme
En Octobre, 2014 (12:50 PM)Liberte I
En Octobre, 2014 (12:55 PM)60 milliards pour feter cette langue.
On a crie sur tous les toits que nous avons maintenant elu un president ne apres les independant je me demande en quoi ceci a servi notre pays jusqu'a present rien au contraire les senegalais sont devenus plus pauvres.
Ca m'etonnerais fort bien si Macky refusait de signer les APE comme Wade l'avait refuse. Cisse Lo sait bien de quoi il parle.
1passant
En Octobre, 2014 (13:10 PM)Tetrytyr
En Octobre, 2014 (13:14 PM)Attention Petrole
En Octobre, 2014 (13:37 PM)Second
En Octobre, 2014 (13:48 PM)At Ibou Ngom
En Octobre, 2014 (14:04 PM)f.ck all the ethnocentric folks in seneweb
macky pular president
met sa dan ton a.n.u.s
Beta
En Octobre, 2014 (14:05 PM)NON AUX APE.
Wala
En Octobre, 2014 (15:39 PM)Et si tu signes pour ces APE tu seras fini .
BILAHI france mon gnou sonal . Allez vous en de chez nous pour L 'amour de DIEU .
Zal
En Octobre, 2014 (16:40 PM)Deuguentane
En Octobre, 2014 (17:12 PM)Collaborateur extérieur de la PANA
Les pays africains sont courtisés par les temps qui courent. Ils sont perçus aujourd’hui comme les fers de lance de l’économie mondiale. Sept des dix économies dont la croissance sera la plus forte dans le monde au cours des cinq prochaines années se trouveront en Afrique: Ethiopie: 8,1 %; Mozambique: 7,7 %; Tanzanie: 7,2 %; Congo: 7,0 %; Ghana: 7,0 %; Zambie: 6,9 % ; Nigeria: 6,8 %, révèle le magazine « The Economiste ».
Plusieurs facteurs ont contribué à la bonne santé économique de ces pays. Des décennies d’austérité sous la férule de multiples Programmes d’ajustement structurel des institutions de Bretton Woods ont conduit à l’assainissement des finances publiques et à l’établissement d’un environnement propice aux investissements.
Sous l’ère de la mondialisation, les pays à industrialisation rapide dits « émergents » tels que la Chine, l’Inde, la Corée, la Malaisie, la Turquie ou le Brésil ne se sont pas fait prier pour investir massivement dans la région. D’autres facteurs sont venus renforcer les dynamiques de croissance dans bon nombre de pays d’Afrique subsaharienne.
Ils sont liés à des pratiques de meilleure gouvernance, à l’accroissement des transferts des émigrés dont le volume dépasse désormais les montants de l’Aide publique au développement (APD) , ainsi qu'à l’éclosion d’une classe moyenne constituée de ceux qui dépensent 2 à 20 dollars par jour et dont le nombre a atteint 313 millions, selon un rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Ces développements ont incité les investisseurs américains et européens à revoir leurs stratégies en Afrique pour une redéfinition des termes de leurs échanges avec les pays de la région, avec un intérêt renouvelé pour les marchés en expansion du continent.
Lors du sommet Europe-Afrique qui s’est tenu à Bruxelles début avril 2014, il a été question de redéfinir un nouveau cadre de coopération. En aout 2014, Barack Obama accueille les chefs d’Etat africains dans un sommet inédit: Etats Unis-Afrique.
Choix erroné de la Zone CFA: taux d'intérêt élevés
Les pays de la Zone franc, qui partagent une monnaie commune, le franc CFA, sont les laissés-pour-compte du réveil économique qui se fait jour en Afrique. Les taux de croissance régionale, selon le Fonds monétaire international (FMI), ont été en moyenne de 5,5 % dans l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) qui compte huit pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo). Etant donné que les populations y croissent en moyenne de 3%, autant dire que la progression du Produit intérieur brut (PIB) par tête d’habitant n’y est que de 2,5%.
Pour ce qui est de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), les taux de croissance moyens du PIB et de la population y sont respectivement de 4,6% et 2,8% avec un accroissement du PIB par tête d’habitant de 1,8%.
Il en résulte que les programmes de développement des pays de la Zone franc se limitent dans un certain nombre de pays à des programmes de lutte contre la pauvreté, le Programme alimentaire mondial (PAM) venant à leur rescousse pour nourrir une partie de leurs populations. C’est le cas par exemple du Sénégal, du Niger, du Mali, du Burkina Faso, du Tchad et du Cameroun.
Les raisons de ce décalage sont doubles. La première raison tient aux choix erronés qui sous-tendent la politique monétaire des deux Banques centrales de la Zone franc, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). La deuxième raison est relative à l’absence de progrès dans le processus d’intégration économique dans l’UEMOA et la CEMAC.
Les choix erronés des Banques centrales en matière de politique monétaire reposent d’une part sur leur stratégie de lutte contre l’inflation et d’autre part sur le taux de change, la convertibilité et le libre transfert du franc CFA.
En matière de stratégie de lutte contre l’inflation, la BCEAO et la BEAC ont systématiquement eu recours à l’instauration de taux directeurs d’intérêt élevés pour la mener et assurer la stabilité des prix dans l’UEMOA et la CEMAC. Cette politique restrictive de crédit procède d’une mauvaise évaluation des véritables causes de la hausse des prix dans les pays de la Zone franc.
Les deux Banques centrales les associent à un excès d’offre de monnaie. Ce qui est faux, car la hausse des prix y est davantage d’origine exogène qu’endogène. Il existe certes des poussées inflationnistes dues à des facteurs internes tels que l’insuffisance et l’instabilité de l’offre agricole. Mais l’inflation y est essentiellement d’origine importée, car liée à une augmentation des coûts du pétrole et des denrées alimentaires. Le prix élevé du loyer de l’argent en Zone franc ne peut en rien altérer ces paramètres.
Pour apporter une solution à l’insuffisance et à l’instabilité de l’offre agricole, il aurait été plus logique de promouvoir des politiques d’accès facile à des crédits bon marché aux producteurs pour stimuler la hausse de la production vivrière qui aurait conduit à la baisse et à la stabilisation des prix des denrées alimentaires.
L’enfermement des Banques centrales de la Zone franc dans cette logique anti-inflationniste les a détournées d’un autre aspect important de leur mission qui consiste à promouvoir la croissance économique de leurs pays membres. Selon l'économiste Kako Nubukpo (« Politique monétaire et servitude volontaire: la gestion du franc CFA par la BCEAO » 2007), en abusant de l’usage de taux directeurs élevés comme outil de régulation monétaire, elles ont délibérément exacerbé les difficultés d’accès au crédit des gouvernements et des agents économiques, pour financer leurs activités.
Elles ont davantage restreint la marge de manœuvre des Etats, en mettant fin aux encours qu’elles leur accordaient jusqu’à hauteur de 20% des recettes fiscales de l’année précédente, les rendant encore plus otages des aides budgétaires françaises et des prêts des banques commerciales, principalement la Société Générale et la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie, filiale de la BNP-Paribas.
Seules les entreprises françaises peuvent prospérer dans un tel environnement, grâce à la fois, à la situation monopolistique dont elles jouissent dans les secteurs-clé de l’économie, aux subventions de la France, aux garanties de la Coface, aux largesses des banques commerciales et des Banques centrales en matière d’escompte et de réescompte et à la jouissance d’un marché protégé.
Dépositaires d’une grande partie de l’épargne nationale et des flux financiers, sanctuaires des capitaux spéculatifs induits par la libéralisation des politiques de change et en situation de sur-liquidité permanente, les banques commerciales françaises accumulent les profits en octroyant aux Etats des crédits à court terme de 5% à 6 % qu’elles accordent aux gouvernements de la Zone franc pour financer leurs importations de pétrole, de denrées alimentaires, de biens d’équipement et autres.
Quant aux taux d’intérêt de prêts accordés aux locaux (entreprises et individus), ils peuvent aller jusqu’à 18%. Peut-on, dans des conditions pareilles, s’étonner de la faible bancarisation qui caractérise les pays de la Zone franc et de leur désindustrialisation ?
Cette politique de taux d’intérêt élevés contraste singulièrement avec celle des autres Banques centrales du reste du monde. Confrontées au ralentissement des activités économiques et aux menaces de récession que les retombées de la débâcle financière de 2008 et la crise de l’euro font peser sur le monde, celles-ci prônent des politiques de réduction de taux d’intérêt pour faciliter la reprise des affaires.
La Réserve fédérale des Etats-Unis, la Banque centrale américaine, avait fixé à 1% le prix du loyer de l’argent après les attentats de septembre 2001. Elle a, depuis lors, maintenu cette politique de relaxation du crédit et s’est engagée à la maintenir au moins jusqu’en 2015. La Banque Centrale Européenne, la Banque d’Angleterre et la Banque du Japon mènent des politiques similaires. En toute logique, les Banques centrales de la Zone franc auraient dû en faire autant.
Autre choix erroné de la Zone CFA: le franc CFA arrimé à l'euro
En matière de politique de change, le choix de la BCEAO et de la BEAC porte sur un taux de change du franc CFA arrimé à l’euro avec une parité fixe sur la convertibilité et sur le libre transfert de la monnaie.
Depuis son établissement en 1998, la Banque centrale européenne (BCE) pratique une politique de monnaie forte pour rehausser les ambitions de l’euro à briguer un statut de monnaie de réserve internationale. Mais si les Européens, dont les échanges intra-communautaires se montent à 60%, peuvent s’accommoder de l’appréciation de l’euro par rapport au dollar, il n’en est rien des pays de la Zone franc.
Leurs échanges intra-régionaux sont limités au maigre taux de 12% et ils restent dépendants de leurs importations de denrées alimentaires, de biens manufacturés et de produits courants de consommation. Leurs exportations (pétrole, café, cacao, coton, or, uranium, etc. ) sont libellées en dollar. L’appréciation du franc CFA vis-à-vis du dollar lamine la compétitivité des filières d’exportation de ces pays, creuse leurs déficits et alourdit leurs créances.
Etonnamment, les pays de la Zone franc doivent payer pour toutes ces facilités qu’ils accordent à la France, en se délestant de leurs réserves de change au profit du Trésor français. C’est d’autant plus inouï que la France investit ces réserves qui représentent des dizaines de milliards de dollars, dans des Bons du Trésor qu’elle utilise ensuite pour garantir les prêts qu’elle lève pour financer son propre déficit public qui s’est élevé, en 2013, à 4,3 % de son PIB, loin du plafond de 3% des critères du Pacte de stabilité et de croissance de l’Union européenne (UE).
A l’aube des indépendances, le dépôt de devises exigé par la France pour couvrir la masse monétaire du franc CFA était de 100 %. Il a été réduit à 65% en 1973, puis plafonné à 50% depuis le mois de septembre 2005. Les réserves de change des pays de la Zone franc ont atteint un niveau excessif. A l’heure actuelle, selon la Banque de France, le taux de couverture de l’émission monétaire du franc CFA dépasse 110% alors qu’il devait être plafonné tout au plus à 20% conformes d’une part aux normes internationales admises en la matière et d’autre part aux accords signés entre la France et les pays de la Zone franc (Cf Rapport 2009 de la Zone franc publié par la Banque de France en octobre 2010).
Or, la tendance générale des Banques centrales est d’éviter d’accumuler des réserves excessives, du fait des pertes qu’elles entraînent. Dans la Zone franc, ces pertes proviennent du coût de la non-utilisation des surplus de réserves pour financer des dépenses d’équipement ou rembourser une partie de la dette extérieure et réduire ainsi les paiements d’intérêts, ainsi que du coût du différentiel de rendement entre la rémunération de 1,5% offerte par la France et celle plus élevée des instruments dans lesquels les réserves auraient pu être investies et du coût des déficits générés par l’appréciation de la monnaie.
Toute la politique de réserve de la BCEAO et de la BEAC se résume en fait à un vaste subterfuge qui alimente un marché de dupes. Une parité fixe garante d’un franc CFA fort met les compagnies françaises (Bouygues, Areva, Total, Bolloré, Eiffage, Orange, BNP-Paribas, Société Générale, Air France, etc.) à l’abri des dépréciations monétaires courantes. La convertibilité et le libre transfert leur permettent d’exiler les profits et les fortunes qu’elles engrangent.
Alors que des sommes colossales de devises gagnées grâce au labeur de leurs populations sont ainsi soustraites arbitrairement par l’Hexagone au financement de leur développement, les pays de la Zone franc sont confrontés à des déficits structurels chroniques et à de graves difficultés de paiements. Leurs activités économiques reposent essentiellement sur la production et l’exportation de produits de base.
A ce stade primaire de leur développement, la logique aurait voulu qu’ils adoptent une politique de change basée sur la non convertibilité et la non transférabilité du franc CFA et à un taux de change fluctuant et avantageux, arrimé non exclusivement à l’euro mais à un panier de monnaies choisies parmi celles de leurs principaux partenaires commerciaux.
Pour ce faire, ils doivent décréter un régime de change qui leur donne le contrôle de toutes les opérations de change avec l’extérieur. Cette restriction légale leur assure une gestion rigoureuse des rentrées et des sorties de devises, ce qui permet de les allouer en priorité au développement des secteurs-clé de l’économie.
C’est la politique monétaire suivie en Afrique par des pays comme l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya, l’Ethiopie, l’Angola ou le Ghana, qui figurent tous maintenant dans le peloton de tête du développement en Afrique. C’est également le cas des pays émergents comme la Chine, l’Inde, la Corée, la Malaisie, la Turquie ou le Brésil.
Le géant chinois, par exemple, soucieux de ne pas faire peser des risques importants sur sa croissance économique par une sortie incontrôlée de devises, n’autorise pas la libéralisation de son marché des changes et sa monnaie, le "renminbi", n’est ni librement convertible, ni librement transférable. Alors, pourquoi le franc CFA le serait-il ?
La deuxième raison des dysfonctionnements, qui affectent la Zone franc, résulte de l’échec des politiques d’intégration économique avec des échanges intra-communautaires strangulés par les droits de douane qu’ils se prélèvent mutuellement.
Un énorme paradoxe du franc CFA est d’être la monnaie commune de pays qui ne partagent pas un marché commun. Pour y remédier, l’UEMOA et la CEMAC furent créées en 1994 au lendemain de la dévaluation du franc CFA. Les critères de convergence qu’elles ont retenus pour harmoniser les politiques d’intégration économique de leurs membres ont été copiés sur ceux du traité européen de Maastricht. Ils se réfèrent aux niveaux autorisés en matière d’inflation, de dette et de déficit budgétaire.
Le différentiel de développement entre les pays de l’Union européenne et les pays de la Zone franc aurait dû inciter l’UEMOA et la CEMAC à faire preuve de plus de créativité et de pragmatisme dans la sélection de leurs propres critères de convergence. En ce qui concerne le niveau du déficit autorisé par exemple, elle aurait pu, en lieu et place de l’équilibre du déficit budgétaire de base, n’exiger que l’équilibre du solde structurel courant, c’est-à-dire hors investissement public; une conditionnalité plus adaptée aux réalités de l’UEMOA et de la CEMAC et qu’elles seraient plus aptes à satisfaire.
Il s’agit d’autoriser des déficits pour soutenir l’activité économique et pour jeter les bases de la croissance future, l’endettement des Etats devant être exclusivement consacré au financement des investissements publics.
En tout état de cause, les difficultés auxquelles les pays de la Zone franc sont confrontés rendent illusoire le respect des critères édictés et le projet d’union économique reste en panne, aggravant leurs déséquilibres structuraux.
CEDEAO: cadre idéal des reformes de la politique monétaire
Le franc CFA est donc à la croisée des chemins. Il avait été créé en temps d’exception en France, par décret signé par le général de Gaulle le 25 décembre 1945, pour rationaliser l’exploitation des colonies françaises d’Afrique alors groupées en deux fédérations régionales distinctes, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.
L’abolition du franc CFA s’imposait, après que la France a démantelé les structures fédérales de ses colonies, quand elles ont accédé à l’indépendance. Dans les mêmes circonstances, la Grande-Bretagne avait aboli la « livre sterling de l’Afrique de l’Ouest », la monnaie commune de ses colonies du Nigeria, du Ghana, de la Sierra Leone et de la Gambie, quand ces pays ont recouvré leur indépendance.
Au regard de la piètre situation dans laquelle se trouvent les pays de la Zone franc, après plus d’un demi-siècle d’indépendance, il serait grand temps qu’ils se décident de mener une politique monétaire indépendante, adaptée au cycle des économies de l’UEMOA et de la CEMAC.
Le meilleur cadre pour articuler ces réformes en Afrique de l’Ouest est la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui compte 15 pays membres (Nigeria, Ghana, Côte d’Ivoire, Sénégal, Niger, Gambie, Guinée, Mali, Guinée-Bissau, Liberia, Sierra Leone, Bénin, Togo, Cap-Vert, Burkina Faso), conformément aux directives de l’Union africaine (UA).
Malheureusement, perçue par la France comme d’obédience anglophone, la CEDEAO n’a cessé d’être concurrencée dès son établissement par l’UEMOA et la CEMAC, deux organisations créées par les pays de la Zone franc dans l’espoir déraisonnable d’endiguer l’influence britannique, américaine et nigériane dans ce qui est perçu comme une chasse-gardée française.
Il n’en demeure pas moins que la CEDEAO demeure le cadre idéal pour mener les politiques de convergence économique et financière, en vue de l’adoption d’un Tarif extérieur commun (TEC) et la réalisation d’une union douanière, qui sont les préalables à une intégration économique réussie, suivie d’une union politique des pays de la région. La boutade en vogue dans les milieux intellectuels de Lagos est qu’il y a deux grandes puissances au sein de la CEDEAO: le Nigeria et la France. Sans le bon vouloir de la France, point de salut pour la CEDEAO.
La présence de plus en plus affirmée sur la scène africaine d’acteurs comme la Chine, l’Inde, la Corée, la Malaisie, la Turquie et le Brésil a donné aux pays africains une plate-forme d’exportation accrue, ainsi que la mise en place d’un nouveau modèle de coopération, basé sur le commerce, l’investissement et le transfert de technologie; ce qui a élargi leurs options de croissance économique et leur a donné une plus grande marge de manœuvre et des opportunités significatives de progresser dans la voie du développement. Il serait grand temps que les dirigeants de la Zone franc s’inscrivent dans cette nouvelle dynamique.
Les multinationales françaises sont les premiers bénéficiaires du leurre que représentent les mécanismes de fonctionnement de la Zone franc. Les seconds bénéficiaires sont les élites africaines. Le mode de fonctionnement corrompu du système leur permet de s’enrichir impunément, grâce aux importations et de s’approprier à tort les fonds publics qu’elles n’ont aucun mal à exporter à l’Hexagone, tout en menant à domicile un niveau de vie extravagant, sans aucune commune mesure avec les réalités du terrain.
Ces bénéficiaires encaissent des profits substantiels au détriment des populations africaines dont la majorité est confinée dans une pauvreté abjecte. Quant à l’Etat français, il est loisible de se demander la réalité des bénéfices qu’il tire de ce système. En dépit du contrôle quasi-total (politique, diplomatique, militaire, économique et financier) que la France exerce dans son pré carré, son armée n’en est pas moins intervenue à plus de quarante reprises sur le sol africain, en l’espace d’un demi-siècle, pour sécuriser ses prébendes, maintenir au pouvoir ses poulains ou les en chasser selon son bon vouloir.
D’anciennes puissances coloniales, comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui se sont débarrassées de leurs oripeaux coloniaux et paient rubis sur ongle au prix du marché leurs importations d’Afrique, sont en meilleure santé économique que la France. En 2013 un rapport du Sénat français a eu pour titre: « L’Afrique est notre avenir ».
Chinois, Indiens, Brésiliens, Coréens, Malais, Turcs, entre autres, se sont faits à cette vérité et ont élaboré des stratégies qui ont contribué au bond des pays d’Afrique en dehors de la zone d’influence française. Il serait temps que les élites dirigeantes françaises et africaines se réveillent à cette réalité.
-0- PANA SB/SSB/NA/IBA 21octobre2014
Mio
En Octobre, 2014 (17:14 PM)Fans
En Octobre, 2014 (18:44 PM)V
En Octobre, 2014 (20:18 PM)Mari
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Citoyen Lamda
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