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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Questions d’actualité à l’assemblée nationale : Un jalon dans le renforcement de notre démocratie

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Questions d’actualité à l’assemblée nationale : Un jalon dans le renforcement de notre démocratie

Pour la première fois de l’histoire du Sénégal, le gouvernement s’est prêté aux questions des députés, le temps d’une après-midi. Un intense moment d’échanges qui révolutionne les rapports empreints de respect qui lient l’exécutif au législatif.


122 minutes pour convaincre ! Tel pourrait être le titre de l’exercice auquel le Premier ministre et les membres du gouvernement se sont prêtés, hier, à l’hémicycle. Une première dans l’histoire du fonctionnement des institutions de la République que le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a eu à relever dans son discours préliminaire. La pratique d’une séance plénière entièrement consacrée à des questions-réponses axées sur l’actualité est assez « originale » et le 12 mars 2015 fera date pour toujours. Tout comme les membres du gouvernement, excepté le garde des Sceaux ministre de la Justice, Sidiki Kaba, les députés sont aussi venus nombreux.

Modou Diagne Fada, le président du groupe des Libéraux et démocrates et Mamadou Lamine Diallo sont les seuls parlementaires à s’excuser. Tout le reste était là, au grand complet. Du haut de son perchoir, le président de l’Assemblée nationale, comme à son habitude, rappelle les règles du jeu. « Cette séance dure 122 minutes. Ces 122 minutes sont réparties entre les 14 questions-réponses, à raison de 8 minutes, 3 minutes pour le député qui pose la question et 5 minutes pour le Premier ministre qui répond, soit 122 minutes au total », explique Moustapha Niasse qui, entre autres précisions, relève que sur les 14 questions, la part belle est consacrée au groupe parlementaire de la majorité, « Bennoo Bokk Yaakaar » avec dix questions, trois au groupe des libéraux et démocrates et une pour les non-inscrits. Même si dans leur intervention, certains députés comme le non-inscrit El Hadj Diouf critiquera le procédé, Moustapha Niasse précise que ces modalités ont été fixées après avoir consulté « les présidents des groupes parlementaires et en rapport avec le Premier ministre ».


Hilarité générale

Comme à son habitude, le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne qui a fait son baptême de feu à l’hémicycle lors de sa déclaration de politique générale, s’est montré à l’aise, au cours de cette série de questions-réponses, invitant, au besoin, l’un de ses ministres d’apporter une précision.

Dans cet exercice, des questions telles que le Pse et l’affaire Jean Félix Paganon, l’ambassadeur de France au Sénégal, sont souvent revenues ainsi que des dossiers judiciaires. Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre de l’Intérieur qui assure l’intérim de son homologue de la justice ou encore Amadou Bâ, le ministre de l’Economie et des Finances passeront plus de deux fois. Abdoulaye Daouda Diallo a donné des précisions sur les longues détentions préventives et expliquera de fond en comble la réforme de la justice en cours. Le ministre de l’Intérieur a répondu aux questions relatives aux procès de Karim Wade, Aïda Ndiongue, Mamadou Lamine Massaly, le jeune libéral récemment arrêté. Amadou Bâ a donné des explications sur l’emprunt obligataire de la Ville de Dakar qui fait débat, sur les réalisations du Plan Sénégal émergent (Pse), etc.

Les autres ministres qui ont répondu aux députés sont Serigne Mbaye Thiam (réforme des daara), Mary Teuw Niane (crise universitaire), Awa Marie Coll Seck (Couverture maladie universelle), Papa Abdoulaye Seck (campagne arachidière), Abdoulaye Diouf Sarr (fuite des compagnies et difficultés de Sénégal Airlines), Mansour Elimane Kane. Conformément aux règles du jeu, le temps imparti à chaque ministre était respecté et même rappelé par la sonnerie. Certains ministres comme Amadou Bâ seront même obligé de quitter la tribune avant même d’avoir répondu à toutes les questions. « Ah bon ! », s’est exclamé Papa Abdoulaye Seck, le ministre de l’Agriculture quand la sonnerie a retenti. Cela a plongé l’hémicycle dans une hilarité générale.

Enfin, le Premier ministre qui avait 10 minutes pour répondre ou pour apporter des précisions sur les réponses servies par ses ministres, donnera des réponses précises sur des questions spécifiques. Sur Suneor, Mahammad Dionne a fait preuve de fermeté. « L’Etat est opposé à une quelconque division du patrimoine de cette société », a-t-il déclaré. Sur la question relative à l’emprunt obligataire de la ville de Dakar, il a indiqué que la question n’est pas politique mais technique.

Concernant la crise universitaire, le Premier ministre se veut optimiste et relève des avancées dans les négociations entre le gouvernement et le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes). Au final, les 122 minutes ont été des moments intenses d’échanges entre l’exécutif et les députés. Un exercice qui renforce, une fois de plus, les liens entre les deux institutions. D’ailleurs, le Premier ministre a noté que ces moments permettent de focaliser le dialogue sur les priorités de la nation.

L’Etat s’oppose à une division du patrimoine de Suneor

Se prononçant sur la situation de Suneor, le Premier ministre estime qu’à défaut de consolider la filière, l’Etat ne donnera pas un avis favorable à tout processus de démantèlement de ce qui existe. « Cela était dit en conseil d’administration de cette société par les représentants de l’Etat. Nous nous opposons à la division du patrimoine de la Sunueor. Nous disons non !», a averti le chef du gouvernement. Il promet la mise en place, dans les prochains jours, sur la demande du chef de l’Etat, d’une task force qui va travailler sur le soutien nécessaire à la filière. « Je vais convoquer, à Dakar, Abbas Jaber. Soit il poursuit son investissement, soit il quitte. L’Etat ne laissera pas passer la désorganisation de la Suneor », a martelé le Premier ministre.

suspension de l’emprunt obligataire de la mairie de Dakar

Le dossier n’est pas «politique, mais technique»

Sur la question liée à la suspension de l’émission de l’emprunt obligataire de la mairie de Dakar, le Premier ministre précise que ce dossier n’est pas «politique, mais technique». A son avis, l’endettement actuel de la ville de Dakar nécessite un regard exhaustif pour savoir est-ce que cet endettement peut supporter 20 autres milliards de FCfa. « Nous avons demandé une réorganisation de la dette actuelle de cette mairie », a-t-il expliqué. Le Premier ministre rappelle qu’il y a un ordonnateur unique du budget national, en l’occurrence le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan.

« Avant de donner une garantie de 10 milliards à cet emprunt, il doit évaluer la dette actuelle du bénéficiaire et étudier toutes les garanties », a estimé le chef du gouvernement. Il a déclaré que l’Etat du Sénégal a fait une avance de 12,3 milliards de FCfa à la ville de Dakar. Cette dernière doit également aux banques 19,7 milliards. « Tout cela constitue l’encours actuel pour la marie. Avant de solliciter d’autres apports, elle doit être sûre de rembourser ses dettes », souligne M. Dionne.

Il soutient avoir demandé au ministre de l’Economie de traiter ce dossier professionnellement en tant que technicien. « Si le ministre voit qu’il y a possibilité d’aller de l’avant, il donnera la signature de l’Etat. Toutes les mairies du pays peuvent se trouver dans cette situation. Oui pour les financements innovants, mais dans la transparence », a laissé entendre le Premier ministre.


CONSEILS DES MINISTRES DeLOCALISES : « Nous sommes un gouvernement orientés vers le résultat »

Les engagements pris par le chef de l’Etat, dans les différentes régions où se sont tenus les conseils des ministres délocalisés, sont à mettre en œuvre par le gouvernement, a affirmé, hier, le Premier ministre, Mahammad Dionne. Il est convaincu de cela et soutient même que le gouvernement travaille à l’aide d’un baromètre qui est « une Bible » pour chacun des ministres afin de suivre l’exécution des engagements pris dans les différentes localités. « Nous sommes un gouvernement orientés vers le résultat, vers le respect des engagements pris par le président de la République », a-t-il rappelé aux députés. Il a soutenu que depuis le premier conseil des ministres, à Saint-Louis, le 4 juin 2012, jusqu’ au dernier à Sédhiou, le gouvernement fait le point « en temps réel ». Si à Saint-Louis, l’engagement pris était de 306, 728 milliards à fin décembre 2014, aujourd’hui Mahammad Dionne déclare que le niveau d’exécution est de 158 milliards soit 52 %. Ce taux est de 35 % pour Ziguinchor, 28 % pour Diourbel, 46 % pour Louga, 70 % pour Kolda ; 43 % pour Tambacounda ; Kaolack 38 %, 20 % pour, Thiès et 159 % pour Matam. Mais pour Kédougou, le taux d’absorption des ressources n’est que de 14%.


SORTIE DE JEAN FELIX PAGANON : «On n’entendra pas le gouvernement »

Interpellé par la député libérale Woré Sarr sur la sortie de l’ambassadeur de France au Sénégal, le Premier ministre s’est voulu très clair. «On n’a pas entendu le gouvernement condamner un appel à l’ingérence. On ne l’entendra pas sur ce que vous qualifiez d’ingérence», a-t-il répondu. « Je pense, honorable, que nous devons être conséquents. Etre conséquent, c’est faire confiance à la justice de notre pays», a-t-il ajouté. «Nous ne sommes pas des manipulateurs du droit, nous ne sommes pas des manipulateurs de la justice, nous ne sommes pas des manipulateurs de la société. Il y a une obligation de rendre compte qui s’appliquera demain à nous-mêmes. C’est pourquoi nous travaillons aujourd’hui pour servir et non nous servir», a poursuivi Mahammad Boun Abdallah Dionne.

Dans une lettre rendue publique par l’ancien président du Sénégal, Me Abdoulaye Wade avait écrit aux présidents français et américain sur le procès de son fils poursuivi devant la Cour de répression de l’enrichissement illicite dans la traque des biens supposés mal acquis. 

S’agissant du dialogue politique, le Premier ministre a répondu que le président Macky Sall est un homme de dialogue, de paix et de développement. « On me dit que le dialogue n’est pas organisé dans ce pays. Non, le dialogue est-là», a-t-il affirmé. «L’Assemblée nationale, c’est la plateforme de dialogue. Nous sommes dans un Sénégal de paix, de tolérance», a-t-il poursuivi. Mahammad Boun Abdallah Dionne s’est félicité que l’Assemblée nationale soit le lieu d’un tel débat « qui fait avancer la mise en œuvre des politiques publiques ». Nous sommes dans un pays qui fonctionne», a-t-il lancé.


Affaire karim wade : « La décision appartient au juge »

Les détenus Karim Wade, Aida Ndiongue et Mamadou Massaly ont refait surface dans les interpellations du gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, Abdoulaye Daouda Diallo, qui assure l’intérim du ministre de la Justice, a expliqué, pour le cas du jeune libéral, que la procédure est normale puisqu’il est dans une situation de flagrant délit et qu’il devrait être jugé rapidement. « Son dossier est transféré à la Cour d’Appel», a-t-il annoncé. S’agissant du fils de l’ancien président de la République, Karim Wade, Abdoulaye Daouda Diallo a indiqué qu’il appartient au juge de le condamner ou de l’acquitter. « Nous respectons le principe de séparation des pouvoirs. C’est une démarche constante que nous sommes décidés d’encourager», a-t-il rappelé. Au sujet de Aîda Ndiongue dont le dossier est renvoyé au 17 mars, il a rappelé qu’elle est poursuivie pour escroquerie de deniers publics et pour enrichissement illicite. Abdoulaye Daouda Diallo est aussi revenu sur la suppression des chambres criminelles pour alléger les procédures judiciaires à travers la réforme pénale qui prévoit la limitation de la détention provisoire à 6 mois pour les délits et à 3 ans maximum pour les crimes.


PAPA ABDOULAYE SECK, MINISTRE DE L’AGRICULTURE : « 89.100 tonnes d’arachide collectées »

Interpellé sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, indique que 89.100 tonnes ont été collectées. Comparée avec la moyenne des cinq dernières années, sur la même période, on était à près de 70.000 tonnes, le ministre a soutenu que « nous ne sommes pas en situation de sous régime ». Les exportations d’arachide vers la Chine, le Viêtnam et la Tunisie sont de 59.900 tonnes. Sur les prix à l’exportation, M. Seck assure qu’il n’y a pas un effondrement, mais plutôt une hausse, grâce à la stratégie mise en place par l’Etat qui a consisté à ouvrir le marché. « Cela a permis de créer les conditions optimales d’une concurrence », a ajouté le ministre.

Sur le prix de 200 FCfa aux producteurs, le ministre de l’Agriculture indique que le chef de l’Etat a validé le prix proposé par le Comité national interprofessionnel de l’arachide. « C’est un juste prix », a dit le ministre, soulignant que celui-ci est rémunérateur pour les producteurs et supportable par le budget des acheteurs. Selon Abdoulaye Seck, si le gouvernement du Sénégal avait suivi l’évolution des cours mondiaux de l’arachide, on aurait vendu l’arachide, cette année, entre 140 et 170 FCfa le kilogramme. Il a insisté sur le fait que le gouvernement a pris toutes les dispositions pour la réussite de cette campagne par la mise en place de fonds de commercialisation de 11,5 milliards de francs Cfa avec un taux bonifié de 6% pour permettre l’achat de 50.000 tonnes de semences, dont 25.000 tonnes certifiées et 25.000 écrémées. S’y ajoute la signature d’un protocole en rapport avec les huiliers. « Nous avons également opté pour le prix du marché suite aux négociations réussies avec la Chine », a expliqué le ministre, ajoutant avoir défendu le dossier du Sénégal pour que l’arachide du Sénégal soit acceptée dans ce pays qui produit 13 millions de tonnes d’arachide avec des rendements de 3.500 kilogrammes à l’hectare.


ABDOULAYE DIOUF SARR, MINISTRE DU TOURISME ET DES TRANSPORTS AERIENS : Pas de retrait de South african airway et Emirates

Le député Abdou Mbow, dans son intervention, a évoqué les questions liées à un éventuel retrait des compagnies ariennes « South african airway » et « Emirates » du Sénégal. Le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr, a assuré qu’aucun retrait n’est pas envisagé pour ces deux compagnies. S’agissant de « South african airway », le ministre indique que la compagnie sud-africaine n’a pas quitté le Sénégal. « Elle est juste en train de se restructurer sur la base d’un plan de sauvetage », a-t-il précisé. Cela a expliqué la suppression, en décembre 2014 et janvier 2015, des lignes de Pékin (Chine) et de Bombay (Inde). Ce qui n’est pas le cas pour la ligne Johannesburg-Dakar-Washington. Selon M. Sarr, « African airway » avait posé un certain nombre de conditions au Sénégal pour le maintien de cette ligne. « Il y a eu un schéma que nous ne pouvions pas accepter. Et dans ce cas, la compagnie a pris la décision de réduire son intervention à Dakar sur la base de son plan de sauvetage », a expliqué le ministre. Concernant « Emirates », Abdoulaye Diouf Sarr a indiqué qu’une délégation s’était rendue à Dubaï la semaine dernière pour mener des discussions sur les accords aériens qui lient le Sénégal aux Emirats arabes unis. « Il n’a jamais été question de retrait d’Emirates au Sénégal », a insisté le ministre.

La dette de Sénégal Airlines chiffrée à plus de 45 milliards de FCfa

« La situation qui prévaut actuellement au Sénégal Airlines est sérieuse », a estimé le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Abdoulaye Diouf Sarr. Il a rappelé que cette compagnie a été montée en 2009 avec énormément de difficultés. « Aujourd’hui, la compagnie traine une dette de plus de 45 milliards de FCfa. Nous sommes en train de la restructurer », a-t-il déclaré, soulignant que dès sa première année, la compagnie avait perdu l’essentiel de son capital.


CRISE UNIVERSITAIRE : Une solution est possible

La crise universitaire actuelle ne pouvait pas être passée sous silence. Le député Awa Guèye a invité le gouvernement à donner des réponses précises sur l’état d’avancement des négociations entre les deux parties. Le Premier ministre Mahammad Dionne a fait part des « avancées » suite au dernier communiqué conjoint du gouvernement et du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes). Cela, a-t-il relevé, a abouti à une suspension de la grève pour une semaine. « Aujourd’hui, à part quelques points de désaccord sur le conseil d’administration, nous avons des accords sur le reste, c’est-à-dire l’organe de gouvernance de l’université à côté du conseil pédagogique qui est le véritable outil remplaçant l’assemblée générale des universités », a déclaré le Premier ministre. Pour sa part, le ministre de l’Enseignement supérieur Mary Teuw Niane reste optimiste et magnifie la mise sur pied d’une commission paritaire composée des plénipotentiaires du gouvernement, des syndicats et des facilitateurs de l’Assemblée nationale.


EVOLUTION DU PSE : 88% des financements acquis

L’évolution du Plan Sénégal émergent (Pse), depuis la conférence de Paris, est bonne. Les chiffres avancés donnent des raisons d’espérer. « En fin février, le ministère de l’Economie et des Finances a signé 67 conventions de financement pour un montant global de 1.275 milliards de FCfa », a indiqué, hier, Amadou Bâ, le ministre de l’Economie et des Finances. Soit 88% des financements du Pse, selon le ministre de l’Economie. Actuellement, les projets « en liquidation » sont de 206 milliards de FCfa. En outre, Amadou Bâ a rappelé aux députés que l’enrobons engagé l’année dernière a permis de réunir 250 milliards de FCfa. Par rapport à ceux qui restent pessimistes sur la réalisation du Pse, le Premier ministre estime qu’il n’y a guère de raison de l’être. Il a rappelé que le Sénégal fait partie, avec la Côte d’ivoire, des pays qui tirent l’économie de l’Uemoa. Sur les 42.000 milliards de FCfa de Pib de l’Union, les 7.000 milliards de FCfa viennent du Sénégal et les 14.000 de la Côte d’ivoire. « Notre Pib fait 15 fois celui de la Guinée-Bissau, 2 fois celui du Niger et celui du Bénin et 3,4 fois celui du Togo. Il faut donc comparer ce qui est comparable », a précisé le Premier ministre, répondant ainsi aux inquiétudes de la député Aïssatou Mbodj sur la réalisation du Pse. 


COUVERTURE Maladie UNIVERSELLE : 300.000 personnes touchées

La Couverture maladie universelle (Cmu) suit son cours.

Et de fort belle manière. Le ministre de la Santé, Awa Marie Coll Seck, annonce que 300.000 adhérents sont enregistrés pour la Cmu. Dans un premier temps, 14 départements étaient ciblés sur tout le territoire national, aujourd’hui, les départements de Dakar, Pikine et Guédiawaye vont être associés à cette politique sociale. « Nous avons fait un bilan. En un an, nous avons une approche progressive », a indiqué Awa Marie Coll Seck.

Avec la Cmu, l’Etat compte élargir la protection sociale aux couches vulnérables avec la démultiplication des centres de santé, l’appui aux Instituts de prévoyance maladie et aux mutuelles de santé. La Cmu est aussi basée sur une politique de gratuité des soins pour les enfants de 0 à 5 ans. 


AFFAIRE AFRICA ENERGY : « Le contrat est conforme »

« Il n’existe pas d’affaire Africa Energy ». C’est la réponse servie, hier, par le ministre de l’Energie Ma?mouna Ndoye Seck en réponse à l’interpellation d’un parlementaire sur une nébuleuse qui entourerait la société Africa Energy. Elle précise que le contrat signé par la Senelec avec cette société est « parfaitement conforme » à la réglementation. « C’est un projet qui a été signé entre Senelec et la société Africa Energy dans le PPP pour lui permettre d’acheter de l’électricité bon marché au profit de la population sénégalaise », a ajouté le ministre de l’Energie. Elle signale que Africa Energy est une société de droit sénégalais qui appartient au groupe Archean. C’est pour éviter de signer des contrats avec des sociétés logées dans des paradis fiscaux que les opérateurs sont obligés de créer des sociétés de droit sénégalais. Le même procédé a été suivi avec la société Kounoun Power par le groupe Kepko et Matelec. De même pour la centrale Toben Power qui appartient à Maletec. La société qui gère la centrale de Sendou est pour le groupe CS. Selon le Premier ministre qui a donné des précisions, le secteur de l’énergie marche ainsi depuis sa déréglementation. « Il n’y a pas d’appel d’offres ou de gré à gré de 300 milliards. Non ! », a fermement démenti Ma?mouna Ndoye Seck.


DAARAS MODERNES : L’Etat entend agir dans la transparence

Les controverses sont inhérentes à la mise en place des réformes. Mais la volonté du gouvernement d’intégrer l’enseignement coranique dans le système éducatif sénégalais reste intact. A juste raison, puisque depuis les indépendances, les daaras ne sont pas pris en compte. « Cette volonté a démarré par des concertations avec les associations des maîtres coraniques à travers le collectif national des associations d’écoles coraniques et le collectif national des associations pour le trilinguisme et la formation professionnelle », a expliqué le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam. De ces concertations est né le concept de « daara moderne » et un accord cadre a été signé le 1er décembre 2010 entre le gouvernement et ces collectif qui définissait les obligations et les devoirs de l’Etat et des daaras. Depuis lors, d’autres concertations ont eu lieu et des visites à des chefs religieux. « Il s’agit pour notre pays de réglementer les daaras, de leur donner un appui mais l’Etat ne peut agir qu’en toute transparence et en toute équité au niveau de ces appuis », a indiqué le ministre de l’Education nationale, citant le projet de loi et les quatre décrets d’application. Pour le ministre, le 15 mars les organisations amenderont les décrets d’application et un séminaire sera organisé à la fin du mois de mars pour tout finaliser.


Par Maguette NDONG, Amadou DIOP et Abdou DIAW 

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Aida Mbodji : «Le dialogue relève de la responsabilité de la majorité»

« Il ne s’agit pas de dialogue politique pour dialoguer. Le dialogue relève de la responsabilité de la majorité et du président de la République. Je parle du Plan Sénégal émergent (Pse) parce qu’ils savent qu’ils vont bientôt partir et nous laisser des engagements. Si nous devons continuer ces engagements, il faut qu’il y ait dialogue et consensus». Je salue l’initiative mais les réponses sont biaisées. On devrait nous donner des réponses convaincantes. Il y a énormément de questions soulevées qui n’ont pas reçu de réponses. »


Abdoulaye Balde : « Je suis resté sur ma faim »

«Je salue le format. En revanche, sur les débats, les annonces, je suis resté sur ma faim. Je considère que la majorité des députés est venue en spectateurs et que le débat n’a pas été aussi relevé au point que je le pensais. Les questions auraient été beaucoup plus importantes pour que les ministres puissent donner des réponses précises. Aussi bien dans la formulation des questions que des réponses, je suis resté sur ma faim. Je me demande ce qui a été exécuté. Depuis que les promesses ont été faites, rien n’a été réalisé. Par conséquent, j’ai trouvé que nous sommes venus pour rien puisqu’il n’y a pas d’annonce. »


Moustapha Cissé Lô : «Une phase importante de la vie du parlement »

« Nous avons entamé une phase extrêmement importante de la vie du parlement mais aussi de la vie de la nation. Parce que c’est un décloisonnement entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif. Il n’y a pas de sujets tabous pourvu que les questions soient des questions d’actualité. Dans cette phase, nous ne pouvons que nous en féliciter. Les débats ont été à la hauteur de nos attentes mais le temps était un peu court. Même si l’essentiel a été dit. » 


HELENE TINE : « La déclaration du Pm sur la Suneor nous rassure»

« Avec l’affaire de la Suneor, il y a beaucoup d’enjeux sur le plan économique. C’est rassurant d’entendre le chef du gouvernement dire que cette usine ne sera pas démantelée. Son passage à l’Assemblée nationale, avec les questions-réponses, est un exercice qui honore tout le peuple sénégalais. Nous voulons, en tant que député, que cette démocratie soit une réalité dans les groupes parlementaires »


THIERNO BOCCOUM : « Il fallait d’abord négocier avant de soumettre la réforme aux députés » 

« Pour la situation actuelle dans les université, je pense qu’il fallait d’abord négocier avant de soumettre la réforme aux députés. Il était nécessaire d’élargir la concertation avant le vote. Sur des questions aussi cruciales que l’enseignement supérieur, il faut beaucoup de consensus avec tous les acteurs concernés. Toute cette impasse sur les universités résulte d’un manque d’implication de tous les acteurs ».


IMAM MBAYE NIANG : « Le passage du Pm à l’hémicycle est une initiative à saluer »

« C’est un grand jour pour l’Assemblée nationale de recevoir le gouvernement conduit par le Premier ministre. C’est un souhait longtemps exprimé par les parlementaires. Cela est possible grâce à une entente entre l’équipe gouvernementale et l’Assemblée nationale. L’initiative est à saluer. Elle nous permettra d’assurer le rôle de contrôleur des activités du gouvernement et d’informer les populations. Ce qui constitue une avancée de notre démocratie par un renforcement de la crédibilité de l’assemblée ».


Les populations saluent la démarche

Les Sénégalais saluent la démarche du gouvernement qui a décidé de rencontrer régulièrement les députés pour échanger sur les politiques publiques et les préoccupations des populations. Une telle initiative, expliquent-ils, devrait permettre aux tenants du pouvoir de mieux s’imprégner des problèmes que vivent les citoyens afin d’y apporter les réponses adéquates.

En allant échanger avec les députés, sur les politiques publiques et les préoccupations des populations, en marge de la traditionnelle Déclaration de politique générale, le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a posé un acte historique mais aussi fort. Tel est l’avis des Sénégalais qui, à l’unanimité, saluent cette initiative de l’Exécutif qui vise à mieux prendre en charge les aspirations du peuple. « Le déplacement du chef du gouvernement à l’Assemblée nationale est une bonne chose dans la mesure où les députés sont les représentants du peuple. Le fait de se soumettre aux questions des parlementaires va davantage rapprocher les gouvernants du bas peuple et permettre, en même temps, à ces derniers d’être au fait des vrais problèmes que vivent les Sénégalais», déclare Rokhya Diop, une infirmière d’Etat. Si elle se réjouit de ce geste du Premier ministre, la jeune dame soutient néanmoins qu’il faudra aller au-delà des discours et poser des actes concrets en vue de satisfaire les besoins des citoyens. « Jusqu’à présent, les attentes des Sénégalais tardent à être satisfaites. Le pays fait face à beaucoup de problèmes», souligne-t-elle, en citant, dans le domaine de la santé communautaire, un manque criant de matériels, d’infrastructures et de ressources humaines de qualité.

A l’image de la jeune infirmière, Mamadou Touré salue la démarche du Premier ministre qu’il qualifie de rupture. « C’est une démarche à saluer. Mais c’est aussi un devoir pour le gouvernement d’échanger avec les représentants du peuple sur la situation du pays d’autant que l’Assemblée nationale a un pouvoir de contrôle sur l’Exécutif », affirme ce professeur d’Histoire et de Géographie. 

Selon lui, la présence de Mahammad Dionne à l’Assemblée tombe à point nommé avec la grève des enseignants qui commence à perdurer. « Nous espérons que des pistes de solutions vont se dégager au terme des débats en vue de résoudre définitivement la crise qui mine l’enseignement », dit-il. Au-delà des échanges sur la conduite des politiques publiques, l’enseignant indique que cette initiative, si elle est pérennisée, va mieux raffermir les relations entre les deux institutions et faciliter leur collaboration.

«Le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif ne sont pas des entités rivales puisqu’ils représentent, tous, l’Etat et agissent tous au nom du peuple. D’où la nécessité d’un dialogue permanent entre ces institutions », affirme ce professeur d’histoire et de géographie. M. Touré pense aussi que cela contribue à la consolidation de la démocratie dans notre pays, grâce au dialogue fécond que ces rencontres entre l’exécutif et le législatif ne manqueront pas d’induire. Ousmane Sané, un étudiant en Lettres modernes se veut, quant à lui, prudent. « Si véritablement c’est pour dialoguer avec l’Assemblée nationale afin d’améliorer les politiques publiques, c’est une bonne chose. Toutefois, ces rencontres ne devront pas servir de tribune pour céder à la politique politicienne au dépens des véritables aspirations des populations », dit-il.


Diégane SARR



1 Commentaires

  1. Auteur

    Mounos

    En Mars, 2015 (11:00 AM)
    UNE FOIS de temps en temps pour que des ministres viennent répondre aux questions des représentants du peuple, c'est vraiment peu ! Nous ne demandons pas qu'on fasse comme dans tous les grands pays démocratiques dont le premier ministre et tout son gouvernement sont obligés de répondre une fois par semaine aux questions des députés, mais au moins que tous nos ministres et leur chef le PM viennent répondre une fois par mois . AU CAS CONTRAIRE, comme le Président Macky Sall l'avait promis il y a quelques mois, que chaque ministre viennent au moins faire face à des journalistes indépendants et compétents sur la chaine publique, pour que les Sénégalais soient au courant des actes posés dans son département ministériel. Malheureusement, depuis que le Président Macky Sall a émis ce vœux, personne ne l'a plus évoqué ! Curieux non ?
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