S’il ne dépendait que de Serigne Mbacké Ndiaye, le projet de découpage administratif avec comme corollaire l’installation de délégations spéciales irait à son terme. Le porte-parole du président de la République l’a dit au cours d’un séjour à Paris.
Wal Fadjri : Lundi dernier, il y a eu un drame à Sangalcam. Quelle est votre réaction en tant que porte-parole du président de la République ?
Serigne Mbacké Ndiaye : Notre première réaction, c'est de regretter ce qui est arrivé, de le déplorer et de présenter nos condoléances à la famille de la victime. Personne n'aurait souhaité que tels incidents puissent arriver même dans un autre pays, à plus forte raison dans notre pays. Mais de quoi s'est-il agi ? Le gouvernement sénégalais, dans le cadre de sa mission, a décidé le découpage de certaines collectivités locales. Certaines de ces collectivités sont contrôlées par l'opposition, d'autres par la mouvance présidentielle. Je peux vous donner beaucoup d'exemples. Pour toutes les collectivités qui ont fait l'objet de découpage, on a installé des délégations spéciales à la tête de ces collectivités locales. Et vous n'avez entendu nulle part des difficultés de ce genre-là sauf à Sangalcam pour des raisons de politique politicienne. Mais, on ne peut pas diriger un pays en tenant compte des états d'âme des uns et des autres. Le gouvernement a une position claire qui est qu'il faut aller vers le découpage de certaines collectivités locales. Contrairement à ce que les gens pensent, il y a beaucoup de mouvements qui approuvent ce découpage, même à Sangalcam. Partout au Sénégal, des découpages ont été faits, mais on n'a pas connu ces genres de difficultés. Alors après ce découpage, une délégation spéciale a été installée, des gens particulièrement des jeunes d'après ce qui nous a été rapporté et ce que nous avons vu, se sont attaqués à des symboles de l'Etat comme la sous-préfecture et la gendarmerie, blessant même le commandant de brigade. Et c'est dans ce cadre-là que ce qui est arrivé est arrivé. Nous le déplorons, mais il faut que tout le monde le sache : nous sommes dans un état démocratique, mais l'Etat ne reculera pas sur ses principes et force restera à la loi. Il faut que cela soit très clair. Nous le déplorons encore une fois, mais il faut que force reste à la loi.
Avec ce drame, l'Etat ne doit-il pas faire une pause dans l'installation des délégations spéciales ?
La délégation spéciale a été installée et il est hors de question que l'Etat recule sur cette question. Combien de fois un gouvernement a pris la décision de dissoudre des collectivités locales, des conseils ruraux, municipaux et régionaux pour une raison ou pour une autre. C'est un pouvoir de l'Etat. Si on avait dit que c'est cette communauté rurale de Sangalcam qui allait être découpée, on nous aurait soupçonné de politique politicienne, de faire la guerre à quelqu'un. Mais ce n'est pas le cas. Je vous l'ai dit : il y a beaucoup de collectivités contrôlées par le Pds qui ont été découpées. Et souvent les populations applaudissent. Et ceux qui font du bruit, pour la plupart, c'est pour des intérêts personnels. Vous avez parlé de Sangalcam, mais prenez le cas de Sendou où les populations ont passé toute la nuit à fêter quand on a décidé du découpage. Parce que Sendou dépendait de Bargny et les élus de Bargny utilisaient les terres de Sendou à des fins personnelles. Tous les Sénégalais qui veulent acheter des terres vont à Sangalkam. Donc, si nous devons répondre aux intérêts des populations, c'est cela l'intérêt des populations. Il faut rapprocher de plus en plus les populations des élus. Et, c’est cela l'objectif de ce découpage-là. Que quelqu'un veuille y voir une politique politicienne, c'est son droit le plus absolu.
Est-ce que cette violence n'annonce pas un mauvais présage pour l’élection présidentielle de 2012 ?
Notre souhait, ce n'est pas de voir des Sénégalais mourir. A l'occasion du 19 mars, nous avons vu des leaders de l'opposition dire que les Sénégalais devaient faire comme ce qui s'est pas passé en Egypte. Et j'avais répondu à l'époque pour dire ce qui s'est passé voilà ce qui s’est passé en Egypte : des populations sont descendues dans la rue, des Egyptiens ont été tués, l'armée a pris le pouvoir. Si un homme politique souhaite cela pour son pays, il y a de quoi désespérer. Nous ne souhaitons pas qu'il y ait avant, pendant et après les élections de drame au Sénégal. Mais souvent, ceux qui le disent n'ont pas leurs fils engagés sur le terrain politique, leurs fils ne sont pas dans les manifestations. Leurs fils sont de grandes écoles en Europe, aux Etats-Unis et ailleurs. Et ils veulent amener les fils des pauvres paysans, des pauvres sénégalais à descendre dans la rue pour qu'il y ait des drames de cette nature. Je pense que les Sénégalais sont suffisamment conscients pour éviter cela. Encore une fois, il ne faut pas que la volonté de conquérir le pouvoir puisse entraîner des comportements qui ne puissent que nuire les intérêts de notre pays.
La Gazette a révélé que le président aurait acheté un terrain à un milliard cash. Qu'en pensez-vous ?
Ce n'est pas la première fois que ce genre d'information est livré au Sénégal. Une première fois La Gazette avait accusé le président Wade d'avoir bénéficié des largesses de Senghor pour acquérir un terrain aux Almadies. Et à l'époque, j'avais fait une sortie pour repréciser les choses et pour la première fois La Gazette avait reconnu son erreur puisqu'ils avaient dit qu'ils prenaient acte de ce que j'avais dit. Je pense que nous n'avons pas de commentaires à faire sur ça (le terrain d'un milliard que le président Wade aurait payé à cash, Ndlr). En tout cas, je n'ai pas de commentaires pour le moment. Dans un site internet, on a parlé de deux maisons appartenant au président de la République. Tout ça, c'est dans un cadre bien déterminé : c'est une campagne de destruction, de destruction massive.
Moi, je pense que c'est un non événement. D'ailleurs je n'ai aucune espèce de réponse à apporter. Je ne réponds pas à ce genre de question. (…)
5 Commentaires
Ad Deug
En Juin, 2011 (02:33 AM)Frokh Thiaya
En Juin, 2011 (02:38 AM)Thiakhane Fakhé
En Juin, 2011 (02:40 AM)tous des menteurs qui n'ont pas honte
aprés tout ces mensonges et ayant des enfants majeurs je me demande ce que je pourrai bien dire à ces
derniers côté diome , kersa en un mot de ces symboles qui caractérisaient le sénégalais lamda
Undefined
En Juin, 2011 (10:56 AM)Objection
En Juin, 2011 (11:58 AM)Si la volonté de "confisquer" le pouvoir peut entraîner des comportements qui nuisent les intérêts de notre pays on ne voit pas pourquoi Mr dit "qu'il ne faut pas que la volonté de conquérir le pouvoir puisse entraîner des comportements qui ne puissent que nuire les intérêts de notre pays"
salam
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