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Politique

THIERNO LO : « Macky Sall doit répondre aux attentes des Sénégalais»

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THIERNO LO : « Macky Sall doit répondre aux attentes des Sénégalais»

Le Président Wade n’avait rien à envier à Nicolas Sarkozy et Barack Obama. Mais, il a commis l’erreur de laisser en rade, une fois aux affaires, ceux qui nous ont accompagnés dans la conquête du pouvoir.

Macky Sall est tombé dans un piège : celui d’être le Président d’une partie du Sénégal alors qu’il est celui de tous les Sénégalais, y compris ceux qui étaient avec Abdoulaye Wade. 

Ancien ministre du Tourisme sous Abdoulaye Wade, Thierno Lo est un acteur politique qui sait donner de la voix pour étaler ses convictions.  Cloué à domicile depuis le mois de juin, un accident de la circulation est passé par là, l’homme, qui est en rééducation, ne manque pas de cogiter sur l’avenir du Sénégal. Pour dire à quel point le natif de Darou Mousty piaffe d’impatience de retrouver le combat politique. Dans cet entretien, qui donne un avant-goût de son caractère écorché-vif, le vice-président de la Convergence démocratique/Bokk Guiss Guiss tire à bout portant sur ses ex-frères du Parti démocratique sénégalais (Pds) et égratigne les nouveaux tenants du parti envoyé dans l’opposition depuis le 25 mars 2012. 

Nous embrassons une nouvelle année, mais la précédente a été très chargée pour vous. Conviendrez-vous avec moi que 2012 a été une année catastrophique ?  

Je ne saurai dire que 2012 a été une année catastrophique pour moi. Non ! On a perdu le pouvoir et j’ai été victime d’un accident de la route. Je considère que c’est la volonté divine. Un pouvoir n’est jamais éternel, tout pouvoir à une fin. Le seul pouvoir qui demeure et qui restera est celui de Dieu. Et, c’est le bon Dieu qui avait fait de nous des ministres, parce que nous avions défaits certains et nous les avions remplacés. Donc, il est normal que nous puissions céder le pouvoir de la façon la plus démocratique possible. Concernant l’accident, ma conviction est que c’est la volonté divine. J’ai fait un accident sur la route de Mbour. Aujourd’hui, je suis en train de vous parler et je pense qu’il y a des personnes qui ont connu le même sort sur ce tronçon et qui ne sont plus de ce monde. Donc, je remercie le Bon Dieu de m’avoir permis d’être encore là. 

Vous étiez très actif durant la présidentielle de 2012. Vous attendiez-vous à perdre le pouvoir ?

J’ai accompagné le Président Abdoulaye Wade suite à une fusion entre la Cdp/Garab-Gui et le Parti démocratique sénégalais (Pds). Je n’ai jamais été un Wadiste ou un endoctriné. J’ai été choisi dans un gouvernement afin de travailler pour mon pays. J’ai eu à gérer plusieurs départements ministériels et j’ai toujours assuré la continuité avec les fonctionnaires que j’ai trouvés sur place. J’ai fait ce que je pouvais faire et je ne regrette pas d’avoir joué ma partition au sein de ces départements et d’avoir été un serviteur de la République. J’ai été, comme tout bon accompagnateur d’Abdoulaye Wade, gêné par le fait que nous ayons perdu le pouvoir. Nous avions un bon bilan mais un bilan, ce n’est pas seulement des infrastructures. J’ai toujours invité les gens à un changement des mentalités. Je disais souvent que le Pds était un grand parti mais qu’il avait un problème de fonctionnement.  C’était un parti qui n’avait pas de stratégie, qui était réactif. Le Président Wade avait de bonnes idées, de grands projets. Il gardait toute son indépendance, il se sentait comme un grand président de la République malgré la superficie du Sénégal et nos maigres richesses. Le Président Wade n’avait rien à envier à un Nicolas Sarkozy ou à un Barack Obama mais il a commis une erreur que j’ai toujours dénoncée à l’interne : gouverner avec des hommes qui ne l’ont pas accompagné dans la conquête du pouvoir. Il y a des hommes qui ont leur place au sein de la République. D’autres peuvent être des ministres, des directeurs, des commerçants, des crieurs, etc. Mais, il faut dire que nous avons désacralisé l’espace présidentiel. 

Mais s’il avait seulement placé les hommes avec qui il a conquis le pouvoir, peut être que vous ne seriez jamais un membre de son gouvernement ?

Je vais vous dire ce que beaucoup de gens ignorent. Nous avions l’ambition de diriger le Sénégal. Pour qui connaît la Cdp/Garab-Gui, un parti composé d’intellectuels et d’esprits libres (Mame Moussé Diagne, Babou Sène, Souleymane Loum, le groupe de Rufisque, les clandestins qui ont fait l’histoire politique et syndicale du pays), nous n’étions pas animés par une volonté de porter Abdoulaye Wade au pouvoir mais d’œuvrer pour un changement de système et d’hommes. Nous nous sommes présentés à élection présidentielle et quand Abdoulaye Wade a sollicité notre soutien pour le second tour, nous lui avons fait comprendre que nous allions soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé et c’était lui. Il était  accompagné de Mbaye Ndiaye qui peut en témoigner. Ils nous ont convoqués au Point E afin que nous puissions discuter du second tour et des différents postes que nous pourrions occuper. Nous leur avons fait savoir que nous soutenions le candidat Abdoulaye Wade sans condition. Au second tour, nous avons battu campagne et les Sénégalais ont promu Abdoulaye Wade. Nous n’avons pas participé au premier gouvernement de Wade. Les leaders qui ont soutenu la candidature d’Abdoulaye Wade se sont retrouvés au Palais pour mettre en place la Coordination des partis autour du Président de la République qui a abouti à la naissance de la Cap 21. C’est Moustapha Niasse qui a proposé Iba Der Thiam comme Coordonateur de la Cap 21. Le compagnonnage entre le PDS et la Cdp/Garab-Gui a connu des degrés. Aussi, nous avions jugé, en toute responsabilité, qu’il fallait aboutir à une fusion. Donc, nous ne sommes pas des transhumants. 

Vous étiez parfois plus royalistes que les Libéraux de lait. N’est-ce pas une faute politique ?

Vous faites des confusions parce qu’une fois qu’il y a eu fusion, nous étions tous des militants du Pds. Donc, je ne réponds pas par rapport à des positions de Iba Der Thiam. La preuve, quand j’étais dans le Pds, je prenais des positions qui n’étaient pas partagées par Iba Der parce qu’on ne se concertait pas. Nous étions des amis qui avons traversé des choses ensemble et on se vouait un profond respect. 

On aura remarqué des convergences de vue entre Iba Der Thiam et vous. Il a quand même soutenu la plupart des choix de Me Abdoulaye Wade ?

(Il s’énerve). Je ne vais pas dans cet entretien faire le procès d’Iba Der Thiam. Il est question aujourd’hui de Thierno Lo. Abdoulaye Wade et Iba Der Thiam étaient des complices, ils se retrouvaient sur beaucoup de choses et on ne pouvait pas les dissocier. Si Iba Der m’ avez écouté, il ne serait pas d’une telle complicité avec Abdoulaye Wade mais Iba Der est un intellectuel, c’est quelqu’un de réfléchi. J’aimerai ne pas m’appesantir sur l’histoire de l’homme, parce que très franchement ce n’est pas l’objet de cet entretien. 

Vous dites que vous n’êtes pas un Wadiste convaincu. N’est-ce pas vous qui compariez Abdoulaye Wade à Nelson Mandela dans l’entre deux tours ?

Je n’ai jamais dit cela. Je ne suis pas de ces gens comme Aliou Sow qui dit que Wade est son maître, son maestro. Je ne suis ni Wadiste, ni Senghoriste, ni Diaiste. Vous m’avez confondu avec quelqu’un d’autre parce que je n’ai pas l’habitude de dire ce genre de choses. 

Je persiste et je signe, vous en êtes bien l’auteur…

Non, mais n’insistez pas. Allez voir Pape Ngagne Ndiaye, lui il pourra vous édifier. J’ai dit et je cite mes propos : «Il faut que nous respections nos institutions. Abdoulaye Wade ne confisquera jamais le pouvoir. Si jamais le Conseil constitutionnel arrivait à invalider sa candidature, il l’accepterait parce qu’il ne peut pas s’imposer. Personne d’entre nous n’a le droit de valider à la place du Conseil constitutionnel». Ma conviction était que la candidature de Wade était valide et que les juges allaient la valider. Ayez l’honnêteté de me dire Thierno Lô, les principes que vous défendiez à l’époque ont triomphé. 

Mais, avec le recul, ne pensez-vous pas que 2012 était l’élection de trop pour Abdoulaye Wade ?

Je vous jure que je ne renie aucune de mes positions concernant la candidature de Wade. Parce que ma conviction était que l’âge n’était pas une tare dans notre République. Et, en toute honnêteté, Abdoulaye Wade que je voyais en conseil des ministres avait une endurance physique, des capacités intellectuelles que nous n’avions pas. Je ne pouvais pas lui refuser la possibilité de continuer à conduire les destinées du Sénégal. 

Est-ce pour cette raison que vous lui aviez conseillé de légitimer sa victoire au soir du 26 février 2012, alors qu’il était à 24%?

(Il se réajuste, semble agacé par la question et montre une soudaine envie de clore ce débat). Cela me fait rigoler. Les Sénégalais qui me connaissent savent que je ne suis pas du genre à m’associer à ce type de complot. On ne peut pas avoir vécu l’histoire de Laurent Gbagbo et accepter, quelques mois après, que Wade puisse refaire la même chose. C’est l’idiotie la plus totale. 

Que fait-on alors de la déclaration de Serigne Mbacké Ndiaye qui accordait, au soir du premier tour, 57% des suffrages à Wade. Cela n’entrait-il pas dans une logique de confiscation du pouvoir ?

Si je vous dis que je n’ai même pas entendu cette déclaration, vous ne me croiriez pas. Je revenais de Darou Mousty, j’ai suivi l’annonce des résultats. Je savais pertinemment que Wade irait au second tour. J’étais présent à la conférence de presse du Président Wade. Et, quand nous nous sommes retrouvés seuls, je lui ai proposé de réfléchir sur la stratégie du second tour. Je lui ai demandé d’appeler personnellement tous ceux qui avaient perdu leur localité afin de les remobiliser. Quelqu’un qui dit cela a l’intention de continuer le combat démocratique. Maintenant, des gens peuvent écrire du n’importe quoi et faire des élucubrations. La preuve, j’ai appelé le responsable du journal « Le Quotidien » qui a publié cet article et il a reconnu avoir été induit en erreur. J’ai pris acte et c’est tout. 

On n’en revient aux causes de la défaite de Wade. Des Sénégalais croyaient mordicus que Me Wade voulait placer son fils Karim Wade à la tête du pays. Y avait-il un plan concocté en ce sens ?

On a eu une opposition qui a su tirer les ficelles d’une supposée gestion dynastique du pouvoir et les Sénégalais ont refusé cela. Il s’y ajoute que certains d’entre nous se montraient arrogants et manifestaient des signes extérieurs de richesse. Cela a offusqué des Sénégalais qui vivaient dans des conditions très difficiles. La conjugaison de ces facteurs a annihilé le programme essentiel de Wade qui a beaucoup fait. Mais, à dire vrai, ce sont les querelles intestines nous ont fait perdre. 

Vous-même avez entretenu l’idée de la dévolution monarchique.  Ne disiez-vous pas, lors du lancement de la coalition  Bokk Guiss Guiss, que vous ne vous êtes pas battu pendant 30 ans pour laisser un homme imposer son fils ?

Il faut aller jusqu’au bout de mon raisonnement. Dans tous mes entretiens avec des journalistes, j’ai toujours dit que c’était nous manquer de respect que de dire ce genre de choses. Abdoulaye Wade ne m’en a jamais parlé. Karim Wade ne m’a jamais approché pour cela. Tant que ce n’était pas posé dans les instances du parti, tout le reste était de la spéculation. En tant que responsables, nous ne pouvions pas agir sur la base de rumeurs. On a peut être interprété des actes qui étaient posés. J’étais dans le Pds en tant que militant, j’ai aussi le droit de quitter ce parti. Vous m’avez toujours entendu théoriser l’idée d’une équipe de pérennisation de l’œuvre de Wade. Cette équipe je la voulais démocratique. Ma conception, c’est que Wade devait terminer son combat et que des investitures devaient décider du choix de la personne la plus apte pour diriger le PDS.  Si on avait renouvelé et que Karim Wade arrivait à nous battre tous, il n’y aurait que deux choix : accepter ou partir. Pour vous dire que c’est le processus qui m’intéresse. 

Vous aviez dit qu’on a voulu vous imposer un fils. Qu’est-ce qui vous permet d’en arriver à une telle conclusion ?

Ce n’est pas seulement ce que j’ai dit. Il faut répéter tout ce que j’ai dis. Omar Sarr et Cie ont dit que nous étions des traîtres. Modou Diagne Fada qui a traduit le discours de Omar Sarr en Wolof n’a pas utilisé le terme traitre. Quand j’ai pris la parole, j’ai dit qu’il fallait que l’on se respecte. Si nous avions voulu trahir Abdoulaye Wade, nous serions partis avant le second tour. On l’a accompagné jusqu’à la perte du pouvoir, il est à la retraite et il ne peut plus être président, ni quoi que ce soit. N’avions-nous pas nous le droit de revoir notre trajectoire politique et de faire des options ? Disons les choses clairement. Je me suis rendu compte que ce qui se passait à Fann Résidence (le lieu de retraite d’Abdoulaye Wade depuis mars 2012) était en train de conduire vers la gestion dynastique dont les gens parlaient et c’est quelque chose que je ne saurai accepter. 

Les Sénégalais vous reprochent généralement d’avoir fermé, durant tout le règne de Wade, les yeux sur beaucoup de travers. Pourquoi avoir dénoncé ce que vous appelez des travers qu’après la défaite du 25 mars ?

(Il n’apprécie pas le ton de la question et s’arme pour riposter). Si je n’étais pas très respectueux, j’aurai utilisé des termes vis-à-vis des Sénégalais qui pensent comme ça parce que c’est nous manquer de respect. Vous êtes journaliste, est-ce que vous m’avez exposé vos raisons quand vous quittiez Canal Info ? Est-ce que je vous ai reproché d’avoir quitté Vieux Aïdara ? C’est Thierno Lô, militant du Pds, qui a arrêté d’être militant de ce parti. Quand j’étais ministre, j’étais serviteur de la République. En un moment donné, les populations nous ont dit : «On vous met à la retraite. Nous ne voulons plus de vous». A partir de ce moment, je suis libre de tout engagement. C’est le peuple qui m’a mis à la retraite et j’ai accepté la volonté populaire. Je ne suis plus ministre de la République. Il reste maintenant que dans le Pds, ce parti ne m’a jamais coopté comme militant. Ils m’ont toujours jeté un regard en faisant la confusion entre transhumant et fusionniste. La seule personne avec qui j’avais des rapports était Me Wade. Je ne connais aucun domicile de responsables du Pds. Je ne connaissais même pas le domicile de Pape Diop. Je ne fréquente aucun responsable du Pds. Je ne suis dans aucune tendance, je n’ai pas de mentor dans le Pds. C’est pourquoi le Pds ne me choisissait jamais. A chaque que fois que j’ai été choisi, c’est Me Wade lui-même qui en décidait ainsi. J’ai accompagné Abdoulaye Wade et quand il a pris sa retraite je me suis dit qu’il valait mieux partir. Je ne vais pas rester dans le parti pour continuer à me chamailler avec eux. Je savais que je n’occuperai rien avec ces gens-la parce qu’ils composent en vase clos.

C’est plutôt du réalisme politique. Si vous étiez resté, votre éternel rival Modou Diagne Fada n’allait-il pas prendre le dessus sur vous ?

Tout cela est fini. Cela n’a rien à voir. Quand j’étais au Pds, Modou Diagne Fada n’était pas mon problème. Mon problème, c’était le Pds avec ses tares et ses méthodes pour des gens qui s’appellent frères. Tous les problèmes que nous vivions étaient créés par les éléments du Pds qui alimentaient la presse. C’était malsain. Les minutes du Conseil des ministres faisaient la manchette des journaux. En conseil des ministres, on ne parlait ni de terrains à partager, ni de milliards à distribuer, mais des problèmes du Sénégal. Des gens qui sont présentement auditionnés disent que c’est Abdoulaye Wade qui leur a offert des milliards et des véhicules. Je n’ai jamais assisté à des séances où Abdoulaye Wade donnait de l’argent. Donc, je n’étais pas concerné par cela. Je n’ai de compte à rendre à personne sur mon comportement et ma façon de servir la République. Aujourd’hui, personne ne peut me reprocher d’avoir un centimètre carré de terre au Sénégal. Personne ne peut me reprocher d’avoir un compte bancaire à l’étranger ou un véhicule offert par Abdoulaye Wade. 

Est-ce pour cela que vous demandez au Procureur de la République de vous convoquer ? N’est-ce pas un manque de solidarité vis-à-vis de vos anciens frères de parti ?

Ce que j’ai dit par rapport au Procureur n’est pas de la témérité. Le Sénégal est divisé en deux camps : ceux qui étaient avec Abdoulaye Wade et les nouveaux dirigeants. On ne fait aucune distinction, on dit que les libéraux sont des voleurs. On oublie les socialistes. Ceux qui sont avec Macky Sall sont considérés comme des gens vertueux. Ce qui est tout à fait faux. J’ai deux maisons à Dakar. Avec un tel standing, des gens peuvent dire que Thierno est un voleur. Je demande alors que le Procureur donne la possibilité à tous les ministres qui ont servi Wade de 2000 à 2012 de se justifier. Si le Procureur nous donne un quitus après avoir fouiné, nous aurons au moins le sentiment d’avoir été des serviteurs exemplaires de la République. Je n’ai jamais volé et je ne me suis pas enrichi pour la bonne et simple raison que si on compare mon relevé de compte bancaire quand j’entrais en fonction en tant que ministre conseiller de Wade en 2003 avec celui que j’ai actuellement, les gens se rendraient compte que je me suis appauvri au pouvoir. J’ai deux comptes bancaires sous couvert de «Dametal» et «Sahel Trading Sa» logés à la Cbao et à la Sgbs. Le troisième compte, je l’ai eu quand j’étais député quand la Bicis nous a proposé des prêts. Les gens me demanderaient où j’ai mis tout l’argent que j’ai gagné dans le privé. Pour avoir la réponse, il faut faire le tour des sept communautés rurales de Darou Mousty. Certains parmi eux ont dit que c’est Wade qui leur a donné de l’argent. Quand Wade leur faisait ses largesses, est-ce qu’ils sont venus me rendre compte, me céder une partie de cet argent ou me montrer comment on doit faire pour avoir un terrain ? Ils me l’ont caché. Même si je l’avais su, je ne l’aurais pas fait. Wade était tellement généreux que si je l’avais sollicité pour un terrain ou quoi que ce soit, il me l’aurait donné. J’ai choisi de ne pas le faire parce que je m’attendais un jour à la reddition des comptes. Ma maison du Cices, c’est la Sipres qui me l’a vendue. Je l’ai payé pendant quinze ans. Cette maison (une résidence sise à Sacré-Coeur ou nous l’avons trouvé), je l’ai payée avant l’alternance. Ce sont les deux seules maisons que j’ai à Dakar. Je suis nickel. Il y a des gens qui parlent des Libéraux, alors que je sais que ce sont des des voleurs. J’en connais qui ont fait la prison, mais qui se croient plus propres que nous parce qu’ils n’ont jamais été ministre de Wade. Il y a des gens que j’aurai pu foutre en taule quand j’étais à «Dametal». Il y a aujourd’hui des gens qui sont dans le gouvernement de Macky Sall à qui j’avais fait des prestations, mais il a fallu que je leur envoie des huissiers pour les foutre en taule. Jusqu’à présent ils ne m’ont pas payé et ils sont dans le gouvernement de Macky Sall. Et ils se prennent pour des vertueux. Je veux montrer à ces gens-là que je n’ai pas dilapidé les ressources publiques. 

On s’étonne aussi du fait que pour le moment, aucun membre de Bokk Guiss Guiss n’a été convoqué. Croyez-vous à l’idée d’un deal entre Pape Diop et Macky Sall entretenue à ce sujet ?

Ecoutez, je ne suis pas là pour répondre au nom de Pape Diop. Je ne suis pas le procureur non plus. Que Pape Diop soit nickel ou pas c’est à lui et au Procureur de le dire. Je ne connais rien de Pape Diop et je ne sais rien de ses relations avec Macky Sall, car cela ne m’intéresse pas. Vous savez, Pape Diop et moi avons créé un parti. Il n’est pas mon patron et je ne suis pas ici pour faire ses éloges ou expliquer son patrimoine. 

Qu’est ce qui vous dérange dans les procédures ?

Rien ne me dérange dans les procédures. La seule chose sur laquelle je ne suis pas d’accord c’est la médiatisation à outrance. Macky Sall devrait répondre aux attentes des Sénégalais et laisser la justice faire son travail. Que la Cour fasse son travail, convoque les gens en toute tranquillité. Qu’on mette en prison ceux qui doivent y aller. Mais médiatiser les audits, tenir des conférences de presse et citer des personnes qui peuvent, demain, être jugées comme n’ayant pas dilapidé des ressources, je pense qu’il y a des erreurs qui ont été faites et qu’on ne peut réparer. 

Vous avez occupé le poste de ministre du Tourisme. Le leader de Fekke Maci Bolé, Youssou Ndour, suit-il vos pas ?

Je vais vous dire une chose. Au tout début, quand les gens disaient que Youssou Ndour ne pouvait pas être ministre de la République j’ai dit que c’est de la foutaise. Personne n’a à dire que tel ne peut pas être ministre de la République. Bocar Samba Dièye peut être ministre de l’Agriculture du Sénégal. Youssou Ndour n’a fait qu’une chose, c'est se concerter avec tous les gens qui ont eu à gérer ce département. A part cela, il ne suit pas mes traces. Nous n’avons pas la même vision du tourisme. Macky Sall croit au tourisme. Mais, je n’ai rien vu dans les actes posés qui prouve qu’il a commencé à matérialiser sa vision du secteur touristique qui est la voie idéale pour développer le Sénégal. J’ai écouté Youssou Ndour dire qu’il est en train de revoir le secteur parce qu’il y a des choses signées par le Sénégal sur lesquelles il va revenir. Les techniciens du ministère doivent l’encadrer et l’aider à ne pas commettre certaines erreurs. Youssou Ndour s’emmêle les pinceaux pour la bonne et simple raison qu’il ne verra aucun accord signé au ministère du Tourisme qui irait dans le sens contraire des intérêts du pays. Il veut plutôt parler du secteur du transport aérien qui  ne dépend pas du ministère du Tourisme. Il est en train d’empiéter sur les prérogatives d’un autre ministre. Il a la mission de faire la promotion de la destination Sénégal qui est confrontée au problème des billets d’avions. Il aurait pu dire que son collègue du secteur des transports est en train de revoir des accords que le Sénégal avait signés. Mais quand il dit à Saly que son ministère est en train de revoir des engagements signés par le Sénégal, cela donne l’impression que ses prédécesseurs ont signé des accords qu’il faut dénoncer. C’est injuste et c’est ne pas comprendre la séparation des ministères. C’est une erreur de communication. 

Quel regard jetez-vous sur les premiers pas de Macky Sall au pouvoir ?

Je souhaite que Macky Sall réussisse sa mission parce que c’est la relève générationnelle. Je suis dans le secteur privé et je voudrai qu’il crée un cadre propice afin que je puisse fructifier mes affaires. Macky Sall est tombé dans un piège, c’est d’être le Président d’une partie du Sénégal alors qu’il est celui de tous les Sénégalais. Même ceux qui ont été avec Abdoulaye Wade. Macky leur doit une sécurité sans faille et un cadre de vie idéal. Son unique souci doit être le renforcement du pouvoir d’achat des Sénégalais. Mais il se perd dans des conjectures inexplicables. Et puis, tout le monde doit rendre compte, y compris  Macky Sall. La façon dont il s’y est pris est très maladroite. Qu’il garde à l’esprit que lui aussi rendra des comptes un jour. Il n’y échappera pas avec tout ce qu’il a déclenché comme procédures. Il faudra qu’il explique aux Sénégalais l’origine de sa fortune colossale. 

 Le Pays au Quotidien



8 Commentaires

  1. Auteur

    C'est Vrai Mais.......

    En Janvier, 2013 (12:58 PM)
    Il ne faut pas après s'être sorti du Pds jeter l'opprobre sur ce parti. Pourtant de dans, jamais vous n'aviez dénoncé de supposées tares. donc, ne nous pompes pas l'air. D'ailleurs, vous étiez un grand wadiste pur et dur. Raison pour laquelle, vous étiez trop proche de Wade qui prenait toujours votre défence contre Fada. THIER, ON A TOUT COMPRIS.....
  2. Auteur

    Recrutement

    En Janvier, 2013 (14:11 PM)
    Recrutement fonction publique 2013 ... fonctionpublique.gouv.sn
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    Auteur

    Maïmoune

    En Janvier, 2013 (15:26 PM)
    ���������������
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    Auteur

    Kilifa

    En Janvier, 2013 (17:06 PM)
    Ces 02 chauves souris que sont thierno lô et khoureyssi thiam, je les déteste et ne veux les voir même en photo car ce sont des contre-exemples, aucune valeur ni dignité.
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    Auteur

    Nokhor

    En Janvier, 2013 (22:46 PM)
    félicitations kilifa d'avoir insulté thierno et de ne l'aimer car même le prophète ne faisait pas l'unanimité et comme thierno l'a demandé lors de la rencontre nous n'allons pas tomber dans les travers du manque de respect des injures et caricature et considérons que c'est votre droit de juger la sortie à votre manière c'est un postulat en démocratie les avis divergents mais un conseil un peu de hauteur et des respect devrait permettre un dialogue fécond et contradictoire. au passage thierno est différent de khoureychi qui tape à la porte de l'apr alors que lui est dans bokk guis guis
    Auteur

    Le Fou Du Village

    En Janvier, 2013 (01:28 AM)
    je parle au nom du village qui m'a demandé de vous demander de lire ce Monsieur et de reconnaitre son courage. en avant boy Thiers tu nous a manqué et moi le fou je savais que tu étais alité sinon je serais venu te voir je comprends pourquoi nous avons des problèmes pour acheter nos ordonnances maintenant. seneweb il faut me publier sinon j'écris à salam pour censure injuste

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    Auteur

    Mapathe

    En Janvier, 2013 (01:38 AM)
    le fou du village je viens de tomber sur to texte tu es loin d’être fou mais tu es reconnaissant de ce que cet homme a fait moi j'ai vu des villages qui ont l'énergie solaire avec des télévisions avec écran géant ,leurs mosquées éclairées,elles ne font plus 14 km pour aller charger des portables, s'informent ,suivent les combats de lutte donc un bien être que j'apprécie si tous les libéraux avaient fait comme lui avec l'argent détourné le bien être paysan serait partout de rigueur au lieu de construire des immeubles ce qui n'est pas son cas
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    Auteur

    Fatimatoubintou

    En Janvier, 2013 (01:47 AM)
    j 'adore ce Monsieur à chaque fois que je le lis j'ai envie de faire de la politique est ce quelqu un peut m'aider à avoir son numéro de téléphone ou m'indiquer le siège de bokk guiss guiss?
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