C'est une mouvance radicale ultra-minoritaire dans le viseur des sommets du pouvoir, de maires désemparés, d'imams impuissants, de voisins suspicieux. Le salafisme, courant fondamentaliste prônant un retour à l'islam des origines, représente moins de 1 % des 4 à 5 millions de musulmans de France, mais suscite les plus vives inquiétudes chez ceux qui y voient une antichambre du terrorisme.
La semaine dernière, le Premier ministre, Manuel Valls, a visé ces « groupes qui sont en train de gagner la bataille idéologique et culturelle », appelant à un « sursaut républicain ».
Sarcelles, le 5 avril.La mosquée installée dans ces bâtiments a été fermée en janvier. Mais le lieu, considéré comme un des principaux « points de radicalisation » de la ville, serait toujours fréquenté la nuit.
(LP/O. Arandel.)
Fin mars, c'est le ministre de la Ville, Patrick Kanner, qui décrivait dans nos colonnes cette « volonté claire des salafistes de prendre le pouvoir » après avoir avancé le chiffre d'« une centaine de quartiers » dans l'Hexagone présentant des « similitudes potentielles avec Molenbeek ». Des positions jugées « clivantes » et « stigmatisantes » par le Conseil français du culte musulman qui préfère le « travail de fond » et « d'apaisement ».
De 15 000 à 30 000 adeptes
Ce qui est sûr, c'est qu'il est difficile de contrecarrer un mouvement composite dans lequel gravitent d'un côté des piétistes limitant leur action à la prédication et de l'autre des candidats au djihad. Certains sont à la frontière des lois de la République, d'autres les bafouent carrément mais tous ont choisi la voie de l'isolement.
Cette branche extrémiste, active sur les réseaux sociaux ou dans certaines villes, comme Sarcelles, est en progression constante, fédérant entre 15 000 et 30 000 adeptes. Une estimation qui aurait doublé ces cinq dernières années. « Toute idéologie qui enferme est mauvaise. Les salafistes appellent à la haine de l'autre. Ils se sont engouffrés dans la brèche sociale, se sont posés comme les sauveurs des cités, là où l'Etat a abandonné. Cela ne fait pas partie de nos valeurs », martèle Asma Guénifi, psychologue qui a décrypté ce qui se passe dans la tête de ces islamistes.
Les dispositifs de lutte anti-radicalisation, les fermetures de mosquées sous influence de prêcheurs en guerre contre les « mécréants » comme le « ménage » des imams radicaux n'ont pas permis d'éradiquer le fléau. Les solutions miracles n'existent pas. Si le diagnostic est assurément alarmant, le traitement à administrer, lui, reste à inventer.
Ni recette miracle ni modèle unique
Les chiffres imposent l'humilité : fin mars, 8 946 situations de radicalisation violente étaient signalées aux autorités françaises, dont 663 concernant des personnes ayant déjà quitté la France. Ni recette miracle ni modèle unique. Deux ans après le lancement du numéro vert (0800.005.896) qui permet de signaler des situations de « radicalisation violente », le ministère de l'Intérieur en reste convaincu. Les dispositifs de lutte contre la radicalisation se sont multipliés doucement dans l'Hexagone, Et tâtonnent encore. C'est aux préfets que revient la charge, d'imaginer les contours du dispositif. Les approches sont variées. ANanterre, on associe les référents religieux à une cellule de lutte pluridisciplinaire. A Strasbourg, le partenariat s'est ancré avec la maison des adolescents.
A Marseille, c'est une association d'éducateurs qui s'est emparée du sujet, tandis qu'en Seine-Saint-Denis, l'Etat fait confiance à la Sauvegarde de l'enfance, qui a monté une équipe avec des travailleurs sociaux, des psychologues et un ethnopyschiatre.
Le Comité interministériel de prévention de la délinquance (CIPD) se charge d'évaluer les expérimentations. Il dispense aussi des formations de deux jours pour les agents de collectivités locales, des missions locales et même pour les entreprises « où les enjeux de sécurité sont importants ». « Il faut aussi trouver des réponses de terrain, en amont, les maires et acteurs locaux, enseignants, associations, sont en première ligne pour trouver eux aussi des solutions », note un intervenant en Seine-Saint-Denis.
Carole Sterlé
9 Commentaires
Mustapha Hihihi
En Avril, 2016 (08:29 AM)Anonyme Sounna
En Avril, 2016 (09:05 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (09:24 AM)Anonyme
En Avril, 2016 (09:36 AM)Salamu aleyka akhi c'est bien dit machaALLAH; Les gens ont tendance à confondre salafisme et les gens qui se font exploser un peu partout en tuant d'autres muslims qui se disent également salafistes. Cette confusion est faite exprès et les médias l'ont amplifié. il n y a pas plus pacifiste qu'un salafiste. Ce dernier ne participe même pas à une simple grève. La voie salafiste est claire et simple sans aucun équivoque. Le coran, la sounna du prophète (PSL) et la compréhension des pieux prédécesseurs (Sahaba et tabi ine) dont la réussite dans le din est exemplaire. Quand les occidentaux s'acharnent sur quelque chose c'est que cette chose les inquiète et seule la vérité peut susciter toute cette agitation. On n'a plus le droit de laisser pousser sa barbe (qui est un don de la nature comme la crinière du lion) sous peine d’être perçu comme dangereux, on a plus le droit de porter le voile (Parure qui force le respect et préserve la femme) sous peine de passer pour une personne soumise. Bref beaucoup de stéréotypes ont été développés autour du noble concept de salafisme juste pour décourager les gens d'y adhérer par ce que c'est la vérité à l’état pure. Je jure par Allah que toute personne faisant fi de son orgueil, mettant de coté le suivisme aveugle de ses ancêtres ou de marabouts (dont le paradis n'est même pas garantie) et priant Dieu seul de le guider dans le droit chemin, Verra de la lumière dans la voie des salafs et se retrouvera sur cette voie s'il plait à Allah. Tous celui que Dieu guide personne ne peut l’égarer et tous celui qu'il égard personne ne peut le guider (pas même les supers marabouts) k'Allah nous guide
Anonyme
En Avril, 2016 (12:07 PM)croyez en Dieu et à l'Islam la religion de vérité qui vient abroger toutes les religions celestre afin d'avoir la benediction du tout Puissant.
le salafisme est loin de tout extremisme et de tout sectes soi disant jihadistes. ce n'est même pas de l'Islam ça je vous l'assure bien au contraire le salafisme combat tout extremisme toute violence et fanatisme dans la Islam car elle est la religion du juste milieu.
Les Envoyer En Arabie Saoudite
En Avril, 2016 (12:19 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (13:26 PM)Anonyme
En Avril, 2016 (15:05 PM)Salafistes! Je Vous Aime
En Avril, 2016 (15:44 PM)il me semble que certaines personnes ont des problèmes non pas avec le salafisme qui prône la pratique de l'islam selon la compréhension des ancêtres ( premiers adeptes) de cette communauté musulmane mais plutôt avec un des signes de la religion (la barbe).
Alors, mourez avec votre haine!
la barbe du communiste ne vous dérange pas, ni celui du marxiste, ni celui du juif mais c'est celui pour lequel le meilleur des prophètes s'est prononcé en ces termes (laissez vos barbes en paix) qui vous dérange.
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