Enquête au cœur des mines de Kédougou: Comment les orpailleurs extraient l'Or sous des températures avoisinant 70°C

Dans  sa livraison du jour, nos confrères de Sud Quotidien nous emmènent au cœur de la zone hostile mais grandement aurifère de Kédougou.

Les orpailleurs s’aventurent à creuser des «damas», sans précaution de sécurité. Ils travaillent sans système d'aération, sous une température pouvant atteindre les 70°C. Ne disposant pas d'assez d'eau pour dissiper les nuages de poussière, ils respirent dans une atmosphère polluée par le mercure qui pénètre aussi la peau.

Une manipulation du mercure à mains nues qui entraîne d'ailleurs une augmentation de la pathologie cancérigène, si l'on s'en tient aux explications de certaines sources.

« Il arrive que des gens meurent dans les dama. Les dalles s'affaissent par moments et ensevelissent tout ce qui se trouve sur place. Nous encourons de graves dangers», explique Balla, un orpailleur trouvé sur les lieux.

Une autre conséquence de ce travail d'orpaillage reste la chute du Taux brut de scolarisation (Tbs). C'est le maire de la commune de Kédougou qui avait sonné l'alerte à l'occasion du Crd spécial présidé par Serigne Mbaye Thiam, ministre de l'Education nationale.

« Les problèmes sont nombreux dans cette région. Le travail des enfants dans les mines aurifères favorise la chute du taux brut de scolarisation. Les parents retirent leurs enfants de l'école », a confié Tama Bindia.

L'agriculture, en plus du taux d'abandon de l'école, est elle aussi abandonnée. Ce qui fait que la sécurité alimentaire est menacée dans la région, un réel paradoxe quand on imagine combien cette zone devait être prospère.

En effet, le gramme et le kilogramme d’or coûtent respectivement 22 000 Fcfa et 27 millions Fcfa.

«Ces gens gagnent des millions en découvrant de l’or (...) », déclare un chauffeur.

«Nous pouvons creuser pendant des mois sans apercevoir ne serait-ce qu'une pépite d’or. Mais il peut arriver qu'un jour par hasard, on tombe en creusant sur des kilogrammes d'or. Le kilogramme coûte environ 27 millions de francs. Ce sont les maliens qui achètent notre or », renseigne également Balla.