Le temps d'une soirée, pour secouer le milieu interlope, quatre commissariats ont organisé une opération conjointe dans la nuit du 8 au 9 décembre. Des zones de débauche ainsi que d'autres lieux réputés criminogènes ont été passés au peigne fin.
La capitale sénégalaise bruit par la montée de la délinquance et la débauche. Les complaintes se multiplient, obligeant les autorités policières à initier une opération «coup de poing». Pour l'occasion, quatre commissariats se sont joints en vue de mener une vaste opération de sécurisation. La corniche ouest, surtout ses grottes, a été investie dans la nuit du 8 au 9 décembre dernier par les limiers du Plateau, de la Médina, du Point E et de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc), une entité de la Sûreté urbaine logée au commissariat central de Dakar.
20h30mn. L'opération démarre par le rappel des troupes. Au premier étage du commissariat central, dans les locaux de la Brigade de lutte contre la criminalité (Blc), le commissaire Bara Sangharé, coordonne. Tout sourire, il s'attelle aux derniers réglages et fait le briefing à ses éléments. On blague et on plaisante pour décompresser avant les hostilités.
21h30nm. Le commissaire Sangharé et ses éléments quittent le commissariat central à bord d'un pick-up et d'une voiture banalisée. Le top de départ est donné aux éléments des autres commissariats. Ils doivent rejoindre leurs collègues de la Blc. Première escale, le Bloc des Madeleines. Les lieux sont calmes, la circulation fluide. Le commissaire Sangharé fait le briefing et explique que l'opération va s'étendre sur toute la corniche ouest relevant de la compétence de la police. Et tous les policiers sont en civil.
21h 37. Le lieu abritant l'ancienne école Isaac Foster est passé au peigne fin. Sur place, un monsieur confortablement installé dans la pénombre est surpris en train de préparer son repas. Il épluche tranquillement ses pommes de terre avec un couteau, une marmite posée sur le feu. «Monsieur, c'est la police, que faites-vous ici à cette heure», lance un policier. Très serein, l'homme ne se laisse pas démonter. «Vous ne voyez pas que je cuisine», répond-il. «Vous vivez seul ici, invitez-¬nous à dîner au moins», plaisante un autre policier. Mais l'homme qui n'a visiblement pas le cœur à la rigolade, s'étant présenté comme un Malien, répond sur un ton ferme: «Laissez-moi tranquille, allez vous-en». Soumis à un interrogatoire, il sort de ses gonds. «Ce que je fais ici ne vous regarde pas, maintenant, partez». Ignorant la présence des policiers, l'homme, des rastas sales sur la tête, continue sa cuisson. Un policier fouille ses bagages, ne trouve rien et se tourne vers ses collègues pour leur balancer : «Saa waaye, article 50 la». Il voulait leur faire comprendre que le gars est un dément qui tombe sous le coup de l'article 50 du code pénal. Un article qui dispose : «Il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au moment de l'action, ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister». Les agents l'abandonnent alors sur place et investissent les grottes.
Tout à 1.000 francs
Vers 22 heures, deux jeunes originaires de la Guinée Conakry, domiciliés à Niayes Thioker, sont cueillis. «Ouvrez la bouche et respirez», leur ordonnent les policiers. Ils veulent vérifier s'ils n'ont pas eu le temps d'ingurgiter une substance psychotrope. «Ils sentent encore le chanvre indien. Ils ont dû mâcher les joints en nous voyant», déclare tout de go un policier qui leur passe immédiatement une paire de menottes aux poignets, vu qu'ils ne détenaient pas de pièces d'identité. «A partir de ces grottes, ils s'attaquent aux usagers de la corniche qu'ils dépouillent, puis s'y retranchent pour le partage du butin», explique un policier.
Trente minutes après, les éléments des autres commissariats rejoignent la troupe avec deux pick-up. Six personnes interpellées sont conduites au commissariat central. Les grottes qui se trouvent à la Porte du millénaire sont également investis avant que le convoi ne débarque à la plage, non loin du cabinet de l'architecte Pierre Goudiaby Atépa. Le lieu est réputé être un endroit où les personnes qui recherchent des sensations fortes rencontrent les prostituées. Un lieu obscur, se trouvant à une dizaine de mètres environ, sous les rochers, sert d'abris aux «belles de nuit».
Des blocs de pierres et des arbustes sauvages se dressent sur un tas d'immondices qui dégagent une odeur nauséabonde. La place est appelée . « Tout à 1.000 francs». Que ce soit une pipe ou des relations sexuelles complètes, il suffit de débourser 1.000 francs pour satisfaire sa libido. Prostituées et clients s'envoient en l'air à la belle étoile. Sur le rocher, un groupe d'individus jouent aux voyeurs. Ils observent les ébats sexuels, mais jouent également les sentinelles. C'est comme ça que la présence de la police est aussitôt marquée et l'alerte donnée. Une débandade s'ensuit. Les prostituées et les clients qui maîtrisent très bien la configuration des lieux se faufilent à travers les grottes, les monticules de sables et les arbustes. L'obscurité aidant, près d'une dizaine de prostituées parviennent à se fondre dans la nature. Trois d'entre elles sont moins chanceuses. Elles ont été surprises. Sur les lieux, des cartons étalés à même le sol servent de lits pour les ébats sexuels. Plusieurs préservatifs déjà utilisés ornent le décor. Parmi les interpellées, une dame, Coumba, la cinquantaine dépassée. L'insulte à la bouche, elle déverse sur les policiers toutes sortes d'insanité. Lorsqu'un agent lui lance «Vous ne pouvez pas choisir un autre boulot ?», elle réplique, toutes griffes dehors : «Ce n'est pas votre problème, nous avons choisi ce travail car avec les 1.000 F que nous récoltons ici, nous entretenons nos familles». Elle allume aussitôt une cigarette et somme le policier de lâcher sa main. «Je ne compte pas m'enfuir», lui balance-t-elle.
Un vieux, 60 ans, arrêté avec une prostituée, chapelet à la main
D'autres policiers conduisent deux autres prostituées, Léna et Fifi. Belliqueuse, Léna, la peau presque sur les os, le pagne trempé et taché de sable, se désole, «Yaakhe nguène sama liguèye, sama waadji moungui done danou, doo tou ma féye ndakh yène», (ndlr : Vous avez gâché mon affaire. Mon client était sur le point de jouir. Maintenant, par votre faute, il ne va pas me payer). Les policiers restent de marbre. Ils connaissent Léna pour l'avoir arrêtée à plusieurs reprises. La trentaine, Fifi est plus calme et plus jeune. Elle est tirée du noir avec un jeune client, Mbaye, chauffeur de camion. Un Mbaye qui ne manque pas d'humour : «Vous m'avez privé d'un second coup», dit-il. Très prolixe, il explique qu'il avait déjà entretenu des relations sexuelles avec Fifi. Il a tellement apprécié qu'il a voulu renouveler l'expérience. Malheureusement, pour lui, les policiers ne l'ont pas laissé concrétiser.
23h38: Un vieux âgé de 60 ans, originaire du Mali, chapeau à la tête et chapelet en main, est épinglé dans le noir. Pour se tirer d'affaire, il explique qu'il a 5 épouses et ne faisait. que se promener. Un policier lui rétorque : «A ton âge, si tu oses t'aventurer dans ces grottes sans avoir peur d'être agressé, c'est parce que tu n'ignores pas ce qui s'y passe. Avoue-le». Le sexagénaire baisse la tête et acquiesce avant de se rétracter à la vue du commissaire Sangharé. Il est embarqué. Avant d'être embarquée dans le pickup, la prostituée Coumba défait son pagne et s'accroupit toute nue pour, dit-elle, uriner. Un policier lui lance : «Hé, contente-toi de pisser et ne fais pas autre chose ». Le limier se tourne alors vers nous pour nous expliquer : «Pour ne pas être embarquées dans le fourgon, certaines prostituées chient devant nous et se massent le corps avec leurs excréments».
Pendant ce temps, Léna exhibe une ordonnance à un policier. «Chef, je suis malade. J'ai la tuberculose, je me prostitue pour payer mes ordonnances.» Le policier qui l'a épinglée à plusieurs reprises lui lance : «Change de disque. Quand tu te prostituais, j'étais à l'école primaire. Aujourd'hui, ta fille est prostituée comme toi. Est-ce que tu va jamais arrêter ?» Elle est embarquée en même temps que les autres en direction de «la piscine», la plage de la Cour suprême qui jouxte «Magic Land». Sur le sable fin, les policiers s'invitent dans les multiples tentes érigées. Dans l'une d'elles, un couple est surpris dans une position inconfortable. Braguette ouverte, pantalon baissé, deux kilos de gris-gris posés sur une natte, l'homme s'apprêtait à «honorer» sa compagne lorsque la police l'a surpris. Il n'aura pas le temps d'atteindre l'orgasme. Toutes les tentes qui n'avaient aucune autorisation sont enlevées.
Un peu après minuit, l'opération est terminée. Dix-neuf (19) personnes ont été interpellées, conduites au commissariat central et gardées à vue. Dans le lot cinq (5) femmes, dont trois (3) prostituées.
52 Commentaires
Bk
En Décembre, 2011 (08:49 AM)Me!!!
En Décembre, 2011 (08:52 AM)U.s. Africa
En Décembre, 2011 (08:55 AM)Sarr
En Décembre, 2011 (09:03 AM):
En Décembre, 2011 (09:12 AM)Dicko
En Décembre, 2011 (09:13 AM)Mounoa
En Décembre, 2011 (09:18 AM)Tamdia
En Décembre, 2011 (09:19 AM)et que personne ne vienne me parler de sa pikinite ou banlieunite. j'y suis ne,j'y ai grandi et j'y habite encore...a 40 ans. malheusement notre chere police est plus preoccupee par ce qui rapporte que de tenir tete aux voyous
Léboubi
En Décembre, 2011 (09:26 AM)Aliou Thierno Bathily
En Décembre, 2011 (09:33 AM)Senenmut
En Décembre, 2011 (09:37 AM)Étonnante l'attitude des flics. Être un tchoye de service et ignorer que la vie nocturne à Dakar débute à 02h du matin. Allez vers les Almadies, côté nirv...Cas....ou est-ce trop proche des riches...est-ce menacer certains business dont les propriétaires sont les tenants du pouvoirs et des hommes d'affaires à la fortune incertaines...y ont des intérêts. D'autres formes de prostitution comme dit mon ami MARVEL sont bien là présentes sous nos yeux et pour eux point besoin d'une brigade, on attend juste que les magistrats fassent le travail pour lequel le contribuable cad nous les paient. Mais quand priorités et les préoccupations sont ailleurs!
Salsa
En Décembre, 2011 (09:38 AM)Kikanla Waay
En Décembre, 2011 (09:46 AM)Mais c'est bizarre même pas un mot sur l'investiture de MACKY SALL sur seneweb,
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Deugentane
En Décembre, 2011 (10:07 AM)Paul1
En Décembre, 2011 (10:18 AM)Janus
En Décembre, 2011 (10:27 AM)Laissez les prostituées tranquille et ainsi il y aura moins de viols et de pédophiles.
Dfdtryihb
En Décembre, 2011 (10:43 AM)Mais la prostitution est légalisée non?
Et puis toute cette opération pour arréter 9 personnes,avec notre argent.!!!
Et ces lieux sont connus depuis plus de 30 ans!!!
Halte à l'hypocrisie.
Vive La Police
En Décembre, 2011 (11:18 AM)c est un quartier qui va a la derive il ya trop de prostitution et des deals de toute sortes.
Beaucoup de jeunes guineens qui tiennent des petits commerces mais qui vendents de la drogue en realite!
Tp
En Décembre, 2011 (12:05 PM)2012
En Décembre, 2011 (12:27 PM)wade president
wade president
wade president
Tp
En Décembre, 2011 (12:35 PM)Makha
En Décembre, 2011 (13:39 PM)Freedoom
En Décembre, 2011 (14:02 PM)Zyx
En Décembre, 2011 (14:11 PM)Saba
En Décembre, 2011 (15:28 PM)Reply_author
En Décembre, 2022 (22:28 PM)Yeet
En Décembre, 2011 (17:14 PM)Saba
En Décembre, 2011 (17:39 PM)Saba
En Décembre, 2011 (17:44 PM)Tsar
En Décembre, 2011 (20:31 PM)M
En Décembre, 2011 (21:20 PM)Jambar Dieng
En Décembre, 2011 (22:37 PM)Buju Banton
En Décembre, 2011 (23:06 PM)Jojo
En Décembre, 2011 (00:25 AM)Truth Be Told
En Décembre, 2011 (01:16 AM)La banlieu c n'est pas mon milieu. Je prefere aller dans des coins que je maitrise. En vrai boy Dakar, le plateau, la sicap, sacre-coeur, point e, mermoz, almadies, yoff. La banlieu a de belles filles mais elles ont moins de classe et en plus elles font du xessal (je deteste la puanteur du produit).
Un autre truc c les weekend sur la petite cote. 2 ou 3 filles, pension complete dans une maison louee. SENEGAL NEKHNA TROP. Mais petite pour un weekend ca va te couter.
PS: Adja Diallo a des copines tres toy donc une fois que tu la niques, tu fais le tour de la clique.
Salubrite
En Décembre, 2011 (02:33 AM)Ex-con...ex-raciste...
En Décembre, 2011 (06:27 AM)... MAIS POUR NOUS VRAIS SENEGALAIS ET VRAIS ...dioulites.... ???? ...
....
Starsky
En Décembre, 2011 (08:32 AM)Boy Town
En Décembre, 2011 (09:01 AM)Evlyne
En Décembre, 2011 (10:31 AM)Heukh
En Décembre, 2011 (11:16 AM)Jah
En Décembre, 2011 (14:57 PM)en plus c'est plus roots
Leeral
En Décembre, 2011 (02:24 AM)Takhawou Askanbi
En Décembre, 2011 (17:22 PM)Sa Wadji
En Décembre, 2011 (19:09 PM)Mme
En Décembre, 2011 (20:43 PM)Wakh Deugue
En Décembre, 2011 (12:53 PM)Bibi
En Décembre, 2011 (15:39 PM)Salmane
En Décembre, 2011 (00:32 AM)Ancien
En Décembre, 2011 (12:51 PM)Xippi
En Décembre, 2011 (18:50 PM)Sociologue
En Décembre, 2011 (07:55 AM)Manjackisback
En Décembre, 2011 (22:26 PM)Participer à la Discussion