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Sante

Attention aux dangers de la conduite sous influence

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L’Ordre des médecins, la Sécurité routière et la Direction générale de la santé lancent ce mercredi une campagne d’information sur les dangers de la consommation de certains médicaments, dont les somnifères et les anxiolytiques, avant de prendre le volant. - F.LODI/SIPA

Pour se défaire de son stress ou rejoindre plus facilement les bras de Morphée, nombreux sont ceux qui consomment régulièrement anxiolytiques ou somnifères. Rien qu’en France, ils seraient plus de 11 millionsà prendre des somnifères et autres anxiolytiques, selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Des substances qui ne font pas bon ménage avec la prise du volant.

Les chiffres sont alarmants : « 3,4 % des accidents mortels de la route sont attribués à une prise de médicaments », alerte le Pr François Chast, président du Comité d’éducation sanitaire et sociale de la pharmacie française (Cespharm), rattaché àl’Ordre des pharmaciens. Face à ce danger, l’Ordre des pharmaciens, la Sécurité routière et la Direction générale de la santé lancent ce mercredi une campagne d’information dont le slogan, « La sécurité sur la route commence sur votre table de nuit », figurera sur des affiches apposées dans les pharmacies.

Renforcer la prévention et l’information des patients

« Depuis une quarantaine d’années, les campagnes d’information en matière de prévention routière sont axées, et à juste titre, sur les dangers liés à la consommation d’alcool et de drogues au volant. Mais les patients ne sont pas suffisamment informés des dangers de la conduite sous l’emprise de médicaments », rappelle le Pr François Chast, qui est aussi chef du service pharmacologie-toxicologie de l’hôpital Necker à Paris.

Cette campagne est d’ailleurs lancée juste après la publication le 18 mars au Journal officiel d’un arrêté ministériel modifiant la liste des médicaments présentant des risques pour la conduite de véhicules. « La nouveauté, c’est que désormais, tous les médicaments inducteurs de sommeil ou anxiolytiques sont classés niveau 3, c’est-à-dire que leur consommation est assortie d’une interdiction de conduire un véhicule,même un vélo, précise-t-il. Car cette consommation associée à la conduite est responsable d’environ 150 morts par an, c’est considérable ».

Et pour que le grand public soit davantage sensibilisé à ces risques, la nouvelle campagne prévoit des kits d’information destinés aux pharmaciens et aux patients. « Des documents qui rappellent les trois pictogrammes de couleur jaune, orange et rouge apposés sur les boîtes des médicaments pouvant présenter des risques pour la conduite, ajoute le Pr Chast. Les pharmaciens sont donc là pour répondre aux questions des patients, mais aussi de les informer systématiquement des effets des médicaments de niveau 3 et de l’interdiction de conduire qui leur est associée ».

Deux catégories de médicaments dans le viseur

Ainsi, deux grandes catégories de médicaments sont dans le viseur : « Il y a d’abord les sédatifs et anxiolytiques, qui appartiennent à la classe des benzodiazépines, et qui sont en cause dans la moitié des accidents mortels de la route liés aux médicaments, révèle le Pr Chast. Lexomil, Xanax, Tranxene ou encore Valium : ces médicaments ont des effets qui se prolongent bien des heures au-delà de leur consommation. Des effets qui, même le lendemain, affectent encore les réflexes et la réactivité des conducteurs face aux dangers de la route ».

Mais le pharmacien souligne aussi les dangers potentiels d’autres médicaments, dont on parle moins, « qui entraînent des troubles de la vision et de l’audition. Par exemple, certains traitements antibiotiques des troubles urinaires ont une "toxicité cochléo-vestibulaire" : ils peuvent, le temps du traitement, occasionner des troubles de l’audition et de l’équilibre, ce qui est particulièrement handicapant et dangereux quand on est aux commandes d’un véhicule, surtout d’un deux-roues ».

Pour les nombreux patients concernés par ces médicaments, pas le choix : « ils ne doivent pas prendre le volant », martèle François Chast, qui préconise des alternatives, comme « passer le volant à quelqu’un d’autre ou prendre les transports en commun ». Pour ceux qui n’auraient pas d’autres solutions que leur véhicule pour se déplacer, « c’est aux professionnels de santé d’évaluer les risques et de conseiller les patients, préconise-t-il. Si un patient sous antidépresseurs est obligé de conduire, il faut réfléchir à des solutions concrètes tout en préservant sa sécurité et celles des autres sur la route ».

En pratique, en cas de traitement au long cours, ce sont toujours les premiers jours qui sont les plus délicats, « c’est pourquoi je prescris une abstention totale de conduite durant les quinze premiers jours, période où l’organisme doit s’habituer à ces substances, explique le Pr Chast. Puis, à l’issue de ce délai, on réévalue les risques ».



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