Boire de l'alcool réduit votre espérance de vie

Selon une étude, à partir de 10 verres par semaine, votre vie peut être écourtée de quelques mois ou de plusieurs années.

Alors qu’une étude tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’alcool sur l’espérance de vie, un collectif de médecins propose des mesures pour lutter efficacement contre sa surconsommation en France.

Que vous appréciez votre verre de vin à midi, une bière après le travail ou un apéritif le soir, il n’en faut pas davantage pour que l’alcool réduise déjà votre espérance de vie, selon une étude scientifique, publiée samedi dans The Lancet.

En effet, cette publication qui tire aujourd’hui la sonnette d’alarme indique qu’à l’âge de 40 ans, plus on consomme d’alcool, plus on risque de mourir de manière précoce. Votre espérance de vie se réduirait même de six mois en buvant entre 100 et 200 g d’alcool par semaine, d’un à deux ans avec 200 à 350 g, et de quatre à cinq ans avec plus de 350 g.

“Bien sûr il appartient à chacun de voir s’il pense que ça vaut le coup”

Ce niveau, appelé  “risque de mortalité minimal”, a été calculé en examinant la durée de vie et les causes d’une éventuelle mort chez environ 600.000 buveurs. Parmi les personnes étudiées, “environ 50% ont dit boire plus de 100 g d’alcool par semaine”, notent les auteurs de l’étude.

David Spiegelhalter, professeur à Cambridge qui n’a pas participé à l’étude, a calculé que chaque verre, au-delà des 10 par semaine, raccourcissait la vie de 15 minutes. “Bien sûr il appartient à chacun de voir s’il pense que ça vaut le coup”, a-t-il déclaré à Science Media Centre.

“10 mesures efficaces”

En France, un collectif de médecins vient de proposer “10 mesures efficaces” pour lutter contre la surconsommation d’alcool. Parmi elles, l’instauration d’un prix minimum de vente par unité d’alcool, mais aussi une taxe proportionnelle au contenu en gramme de chaque boisson.

“Nous témoignons des risques de l’alcool, responsable annuellement en France de 49.000 morts dont 15.000 cancers”

Un lobby infiltré “jusqu’au plus haut niveau de l’État”

Leurs autres propositions visent à faire passer le message de la dangerosité de l’alcool sur les contenants et dans les publicités. Les médecins dénoncent “la désinformation soigneusement organisée par la filière alcool” et “la puissance de lobbying d’une industrie qui infiltre tous les niveaux de la société (…) jusqu’au plus haut niveau de l’État”.

Ces médecins avaient déjà interpellé début mars le président de la République Emmanuel Macron qui avait confié boire “du vin le midi et le soir” et assuré que la loi ne serait pas durcie sous son mandat. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn et le ministre de l’Agriculture, Stéphane Travert, ont invité jeudi les représentants de la profession viticole, pour les “associer aux politiques publiques de prévention”