Au Sénégal tout comme dans de nombreux pays, les médicaments contre le rhume sont en vente libre. Ils sont achetés sans ordonnance. Les Sénégalais ne vont pas souvent à l’hôpital pour « un simple rhume ». Ils font recours à l’automédication qui a ses conséquences surtout en cette période ou des médicaments contre le rhume bien connus chez nous sont déconseillés en France. Il s’agit des comprimés contre le rhume, à base de pseudoéphédrine qui sont mis en cause. A titre indicatif, il cite les médicaments tels que Actifed, Dolirhume, Nurofen, Humex ou encore Rhinadvil. Le lien de cause à effet n'est toutefois pas totalement établi. Interpellé sur la situation, le docteur Assane Diop, président du syndicat des pharmaciens du privé interpellé par Seneweb, est catégorique : « Il faut prendre cette alerte au sérieux ».
Ce n’est pas nouveau, dans la mesure où les médecins et les pharmaciens connaissent les effets du pseudo éphédrine. Il est bien précisé sur les notices qui respectent les normes que ces médicaments peuvent entraîner un risque d’accidents cardiovasculaires. Ils entraînent une diminution de la taille des vaisseaux sanguins. La conséquence, c’est l’augmentation de la pression sanguine et la tension artérielle. Il faut noter qu’on court un risque d’accident à chaque fois que la tension monte, avertit le docteur Diop.
A la question de comprendre, s’il y a des démarches qui sont en train d’être faites chez-nous pour une décision concernant ces médicaments, il note : « Pour avancer sur une interdiction ou pas, on mène des études. C’est ce qui est en train d’être fait en France ». Il ajoute « qu’il faut qu’une relation de cause à effet soit déterminée entre une prise d’un de ces médicaments et un accident cérébral vasculaire. Mais il faut dire que les fabricants ont pris des précautions au moment de l’introduction dans un pays, il est bien précisé que ce médicament ne doit pas être pris quand il y a telle ou telle situation ».
Le docteur Assane Diop fait aussi état de la forte utilisation de ces médicaments qui sont sans doute la cause de cette alerte. Il a par ailleurs salué la démarche inclusive en France avant cette décision. L’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a fait des recoupements après plusieurs années. Il s’agit de l’ordre des pharmaciens, le ministère, les médecins ORL et les syndicats de pharmaciens qui ont ensemble pris une telle décision. Il y a certainement des éléments qui ont permis de prendre cette décision.
Cependant, le Sénégal s’est doté d’une autorité de régulation et il y a une évaluation qui se fera à son niveau. Ensuite, une décision sera certainement prise pour dire si oui ou non le Sénégal va déconseiller, interdire ou tout simplement demander le retrait sur le marché. Cependant, dit-il « il faut peser le pour et le contre parce qu’il s’agit de médicaments utiles et qui existent depuis une dizaine d’années pour certains, il faut qu’il y ait un réel danger pour prendre une telle décision ». Mais précise DR Diop : « Le dernier mot revient à l’autorité ». Il signale tout de même que les pharmaciens du privé n’ont pas été saisis pour une concertation même si l’autorité de régulation de la pharmacie a les moyens pour avoir ces informations sans passer par le privé.
Eviter l’automédication
La dose, note le spécialiste, est importante chez le patient et le pharmacien a un rôle à jouer surtout que les médicaments contre le rhume sont vendus sans ordonnance. « Quelqu’un peut prendre un médicament X pour un rhume, dans son entourage on lui conseille un autre, il les associe sans mesurer les conséquences. C’est donc l’overdose qui est souvent notée. Il faut demander conseil au pharmacien mais surtout lui dire qu’on utilise un médicament quelconque. Cela lui permet de pouvoir faire la part des choses en vous donnant la bonne dose et comment et quand la prendre. Il faut éviter de prendre un médicament sans l'aval du médecin ou du pharmacien. Un médicament peut sembler banal alors qu'il a des effets liés à une mauvaise prise peuvent être fatales. On prend juste l’exemple du paracétamol dont une certaine dose peut détruire de manière irréversible le foie. Le message est d’éviter irréversiblement l’automédication et toujours poser les bonnes questions au pharmacien ».
4 Commentaires
Ninkinanka
En Octobre, 2023 (17:20 PM)Doctor
En Octobre, 2023 (17:27 PM)Anonyme
En Octobre, 2023 (18:39 PM)Take care...
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