Maladies non transmissibles : Une enquête révèle un taux de 24 % d’hypertendus au Sénégal

Selon une enquête de la Division des maladies non transmissibles du ministère de la Santé, il y a, au Sénégal, une prévalence de 2,1% de diabète, de 24 % d’hypertension artérielle et de 81 % de carie dentaire. Réalisée entre août et décembre 2015, cette étude a concerné 6.306 individus âgés de 18 à 69 ans et répartis sur 252 zones de recensement.

« Maintenant nous pouvons parler », a lâché, ce 12 juillet, le Pr Awa Marie Coll Seck, ministre de le Santé et de l’Action Sociale.

C’était lors de la présentation du rapport préliminaire de l’enquête « Steps » (niveau en anglais) sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles au Sénégal. Ces pathologies comme le diabète, les cancers, l’hypertension artérielle… souffraient d’un manque de données sur les taux de prévalence et les facteurs de risque. C’est ainsi que le ministère de la Santé et de l’Action sociale, en collaboration avec l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), avait entrepris, entre août et décembre 2015, cette enquête qui a ciblé 6.306 individus âgés de 18 à 69 ans et répartis dans 252 zones de recensement.

Présentant les résultats de l’étude, Dr Marie Kâ Cissé, chef de la Division des maladies non transmissibles, a parlé d’une prévalence de 2,1 % de diabète, de 24 % d’hypertension artérielle et de 81 % de carie dentaire sur la population enquêtée. Elle a cependant précisé qu’un taux de prévalence de diabète de 5% est noté chez les personnes enquêtées âgées de 45 à 49 ans. Ces résultats, selon le Pr Awa Marie Coll Seck, permettent d’avoir des données fiables pour enfin bien parler des maladies non transmissibles qui constituent « un fardeau » pour le système de santé et les familles. « Il nous fallait, au niveau du Sénégal, cette enquête qui a été faite de manière parcellaire dans deux ou trois pays en Afrique. Elle va nous permettre d’avoir une idée sur des facteurs de risques, le nombre exact, l’étendue de certaines maladies appelées maladies non transmissibles. Ce sont des maladies qui ont, aujourd’hui, une place importante dans tous les pays du monde. Nous avons actuellement des chiffres qui nous montrent les comportements que nous avons comme l’obésité, le manque de mouvements, d’alimentation à base de fruits et de légumes. Toutes ces questions ont été posées aux populations en plus de la prise de sang et de la tension artérielle », a-t-elle expliqué.

Avec ces données, le ministère de la Santé et de l’Action sociale compte ainsi réorienter ses stratégies de lutte contre les maladies et améliorer l’éducation vers les populations avec une meilleure information qui sera basée sur des chiffres et des comportements.

 Nous pouvons aussi avoir un plaidoyer pour trouver des financements beaucoup plus que nous pouvons avoir actuellement. Cela nous permettra d’orienter nos stratégies en matière de lutte contre la maladie. Nous saurons quelles sont les maladies importantes et les facteurs de risques les plus fréquents », a-t-elle ajouté.

Le Pr Awa Marie Coll Seck compte aussi travailler sur l’accès aux structures de santé, parce que, selon elle, beaucoup de personnes ne connaissent pas leur état de santé pour le diabète, l’hypertension artérielle, même pour les caries dentaires. Le modèle d’enquête « Steps » qui est la traduction anglaise de niveau, a été conçu par l’Organisation mondiale de la santé. Il consiste en une présentation générale et un guide pour les pays souhaitant mener à bien l'approche pour la surveillance des facteurs de risque des maladies chroniques. Il inclut à la fois une information générale et une aide technique plus détaillée.

Oumar NDIAYE