Protection des personnes vivant avec le Vih : «Le taux de discrimination s’élève à 70%»

Le Réseau des Associations des personnes vivant avec le Vih a signalé, à l’occasion de la commémoration des disparus du Vih, un taux de stigmatisation de 70%. Organisée hier à la place de l’Obélisque, la rencontre a permis aux membres de cette structure de souligner que le Vih est un poids économique pour le pays parce que, disent-ils, l’Etat dépense plus de 1 milliard de francs chaque année pour la prise en charge des personnes atteintes.

Le Réseau des personnes vivant avec le Vih dénonce la stigmatisation dont sont victimes les groupes atteints par le virus du Sida. Hier, à la place de l’Obélisque, les membres de cette association ont aussi formulé des prières pour le repos en paix des personnes décédées du Vih. «Pour nous, c’est un moment de se rappeler ces braves personnes qui, dans des moments difficiles, avaient accepté de débuter la lutte contre le Sida. Et nous prions  pour que Dieu leur accorde le Paradis. C’est le sens que nous donnons à cette activité», explique Amadou Moustapha Dia, président du Réseau des personnes vivant avec le virus du Sida. Il s’agit, dit-il,  d’«un moment pendant lequel nous souhaitons aussi lancer un appel aux Sénégalais parce qu’on ne gagnerait pas à continuer avec  la stigmatisation et la discrimination». Pour lui, il  serait beaucoup plus intéressant si on s’accordait à mettre en place un environnement favorable permettant l’épanouissement des personnes vivant avec le Vih.
D’après M. Dia, malgré les efforts consentis, la stigmatisation et la discrimination sont encore là. «Pour la stigmatisation, nous avons fait une étude qui  atteste qu’il y a un taux extrêmement élevé de stigmatisation de 70%. C’est pourquoi nous saluons cette bravoure des personnes vivant avec le Vih. Elle démontre qu’elles sont engagées à s’attaquer à la stigmatisation», encourage-t-il.
Pour Monsieur Guèye, chargé de communication du Réseau national des associations de personnes vivant avec le Vih, ils ont profité de cette journée pour faire un dépistage afin de renforcer leur intervention dans la communauté. «Cette année nous avons constaté une très forte implication de la Société civile, de l’Etat, de nos partenaires stratégiques (Usaid, Fhi360), etc.», informe M. Guèye qui, en outre, révèle que la subvention du Fonds mondial accompagne l’Etat sur les coûts de la prise en charge. «On pourrait même dire qu’elle finance environ 80%. Et, jusqu’à présent, l’Etat du Sénégal dépense chaque année plus de 1 milliard.» A ses yeux,  le Vih est un poids économique pour le pays.
Ils ont enregistré, souligne Mme Aïssatou Souaré, technicienne supérieure au centre de santé de Colo­banne, 107 consultations dont deux cas de Vih 1 et deux indéterminés. D’après elle, ils vont les reprendre dans un à deux mois avant de valider les résultats. «Parce que le premier cas a été positif, le deuxième négatif», avance-t-elle.