La fatigue est palpable sur son visage. Au Centre international du commerce extérieur du Sénégal (Cices), alors que le crépuscule s’installe, Ndèye Fama, foulard bien attaché aux hanches, multiplie les gestes pour séduire de potentiels clients. Une invite voire une incitation pour s'arracher les pétards en vue de la fête du nouvel an. Mais elle est quasiment ignorée. Contexte oblige. “Les clients se font désirer cette année”, glisse la vendeuse, la voix empreinte de tristesse. “D’habitude, à deux jours de la fermeture de la foire, on voyait beaucoup plus de monde. L’ambiance était à son paroxysme et on se faisait beaucoup d’argent”, ajoute-elle, yeux rivés sur un client. “Wax ko ca kaw” (Dis le plus haut) lance son voisin également victime des temps durs.
Malgré tout, notre interlocutrice affiche un sourire après ces mots du vendeur de jouets. Les yeux rougis par la fatigue ne découragent pas la jeune fille aux pieds poussiéreux dus aux longs et multiples va et vient en bon marchand ambulant. “ Je fais ce commerce de pétards depuis plus de trois ans maintenant. Et à chaque année, j’y trouve mon compte” explique-t-elle. ‘’Mais pour cette année, je commence à perdre espoir’’ ajoute-t-elle.
Les pétards s’échangent entre 500 francs et 20 mille FCfa. ‘’Ils sont vraiment coûteux. D’autant plus que nous ne les utilisons que pour quelques minutes. C’est vrai que c’est beau mais c’est du gaspillage’’ affirme Mme Dieng essayant de retenir le petit garçon tout excité entre tous ses jouets. En robe traditionnelle, la voilée de teint clair vient de sortir de la foire. Le gros sachet qu’elle tient dans la main semble lourd. ‘’Je viens de mettre mes pieds ici depuis l’ouverture de la Fidak. D’habitude, je venais au moins deux fois pour faire mes achats. Pour dire que les temps sont durs et que certaines dépenses comme acheter des pétards peuvent attendre pour cette année. En espérant que l’année prochaine soit meilleure», dit-elle.
A l’intérieur du Cices, les sonorisations résonnent jusqu’à quelques mètres de la porte de sortie du lieu. Malgré la fraîcheur qui enveloppe Dakar, l’ambiance bat son plein dans l'enceinte de la Foire internationale de Dakar (FIDAK). Vendeurs de jouets, d’eau, de beignets étalent leurs marchandises patientent les clients. Automobilistes, Motocyclistes et piétons se disputent le peu de chemin que les marchands ont bien voulu leur laisser. La longue file de voitures aperçue de loin devant la porte principale du Cices illustre la réputation légendaire des embouteillages sur la voie de dégagement nord (vdn) aux heures de pointe.
1 Commentaires
Lucifer
En Décembre, 2023 (17:50 PM)Participer à la Discussion