Adhésion de la Palestine à l’Unesco : Le Sénégal a voté ‘oui’

La Palestine est depuis avant-hier, lundi, membre de l'organisation des Nations Unies pour l'Education, la science et la culture (Unesco).Mais cette adhésion ne va être effective que si elle signe et ratifie l'acte constitutif de l'institution onusienne déposé dans les archives du Gouvernement du Royaume-Uni à Londres. En attendant cette étape, il faut signaler que le Sénégal fait partie des 107 voix qui ont approuvé la demande palestinienne. (Correspondant permanent à Paris) - La Palestine a obtenu avant-hier son adhésion à l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, les sciences et la culture (Unesco).

 Les membres de cette institution ont voté par l'affirmative, dans leur majorité, à la question de savoir s'ils acceptaient la Palestine en leur sein. Et la voix du Sénégal n'a pas fait défaut. Son représentant permanent auprès de l'Unesco a fait savoir que le Sénégal ne pouvait faire autrement à cause de son rôle historique en faveur de la création d'un Etat palestinien. A cela s'ajoute le fait que c'est le Sénégal qui préside l'Organisation de la Conférence islamique (Oci).D'où l'importance de la voix du Sénégal parmi les 107 qui ont approuvé l'adhésion de la Palestine qui devient ainsi le 195e membre de l'Unesco. Seuls 14 pays ont voté contre dont les Etats-Unis, Israël, l'Allemagne et 52 se sont abstenus. 

La France a surpris en votant en faveur de la Palestine d'autant plus que son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, avait émis quelques réserves quelques jours avant le vote du lundi 31 par la Conférence générale de l'Unesco qui groupe les Etats-membres. A la fin du vote, la directrice de l'institution onusienne, Irina Bokova évoque ‘un moment historique’. ‘Et nous ressentons tous, en cet instant, la portée symbolique et l’importance de cette décision, pour le peuple palestinien et pour l’Unesco’, soutient Mme Bokova.

 Pour elle, l'adhésion de la Palestine est ‘le fruit de l’aspiration d’un peuple à rejoindre pleinement la famille des nations du monde, liées entre elles par une même ambition de paix, et le partage de valeurs communes’. Tout en rappelant les propos de son patron, Ban Ki-moon, qui soutenait ‘une solution à deux états, vivant en paix et en sécurité ’, mais qui se fait attendre ‘depuis longtemps dans la région’. ‘Je souhaite la bienvenue à la Palestine et je voudrais saisir cette occasion de rappeler que notre coopération remonte à de nombreuses années’, dira-t-elle, soutenant qu'elle pense à l'action de l'Unesco pour ‘la formation des enseignants, ou pour assurer la scolarisation des étudiants dans la bande de Gaza’. Cette phrase évoque quelque part les conséquences de l'adhésion de la Palestine sur le budget de l'institution onusienne. 

Car les Etats-Unis qui assurent 22 % du budget de l'Unesco ont décidé de suspendre leur financement. La Maison Blanche est obligé de respecter les deux lois qui interdisent la participation financière du pays dans une organisation internationale où adhère la Palestine en tant qu'Etat si ce dernier n'a pas conclu un accord de paix avec Israël. D'ailleurs les Israéliens ont emboîté le pas aux Américains. Cette suspension américaine rappelle celle qui avait été infligée à l'Unesco quand Amadou Maktar Mbow dirigeait l'institution. Ce qui a provoqué sa démission. En tous les cas, les autorités palestiniennes jubilent. C'est une première victoire pour elles, en attendant le sort que le Conseil de sécurité va réserver à leur demande de reconnaissance comme un Etat-membre de l'Onu.